Dans un courrier en date du 10 février 2016, adressé au président de la CENI, les candidats à l’élection présidentielle et des Gouverneurs ...
Dans un courrier en date du 10 février 2016, adressé au président de la CENI, les candidats à l’élection présidentielle et des Gouverneurs accusent ouvertement le « camp du pouvoir » d’organiser des fraudes aux prochaines élections.
La fameuse lettre adressée a été envoyée aussi au président de l’Union des Comores, au Ministère des élections, à la cour Constitutionnelle et au représentant de l’Union Africaine pour le corps diplomatique.
22 signataires en tout (candidats à la présidentielle et des Gouverneurs) ont paraphé le document. Ils exigent « 8 conditions de transparence » à qui veut l’entendre !
Les candidats menacent de « s’opposer vigoureusement par tous les moyens à la tenue de ces élections si ces conditions destinées à contrer la machine à frauder mis en place par le pouvoir et les graves dysfonctionnements des structures en charge du processus électoral que nous constatons ne sont pas prises en compte » lit-on sur ce courrier.
La première condition met en cause la composition des membres des bureaux de vote. Ils proposent une répartition équitable entre l’UPDC, l’opposition et les candidats indépendants.
La deuxième parle de « monocolores » dans les structures de gestion des élections. Ils demandent le renforcement par des représentants des candidats.
FOUTAGE DE GUEULE
Sachant qu’ il y a une loi qui régit la mise en place de ces organes indépendants. La composition est équitable compte tenu de sa composition multicolore : toutes les composantes : pouvoir, opposition, société civile sont représentés.
L’ironie du sort, parmi les signataires, on trouve le représentant du Gouverneur de l’île de Ngazidja. Or ce dernier a été celui qui a arrêté la liste de ces structures.
Le troisième impératif, le plus contradictoire vu les juristes signataires, vise à obtenir une copie du fichier électoral définitif. Alors que le fichier électoral est biométrique et qu’il y a une loi relative à la protection des données personnelles. Mais concédons à nos vaillants signataires qu’ils ignorent la différence entre fichier électoral et liste électoral.
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La quatrième et cinquième conditions sont contradictoires. D’abord la première, les candidats veulent que tout électeur qui figure sur la liste puisse accéder aux urnes avec une « autre pièce d’identité » reconnaissant que c’est de leur droit. Dans la même veine, les candidats refusent d’une manière « pure et simple » l’utilisation des procurations.
Ils demandent donc d’enterrer les articles (121 à 129) du code électoral qui règlementent l’utilisation des procurations C’est contradictoire, dans la mesure où parmi ces électeurs il y a les infirmes, les malades, ceux qui sont absents pour raisons professionnelles. Et pourtant c’est aussi de leur droit de voter puisqu'ils figurent sur la liste électorale et que le législateur a bien tenu compte.
La sixième condition relève du normal. Ils évoquent la signature au dos des bulletins de vote par deux membres de bureaux et un assesseur tiré au sort.
Aussi, la septième demande relève de la réglementation. A défaut est un manquement de la part des organisateurs : l’affichage des résultats des comptages dans les bureaux de vote.
Une condition émanant de la septième demande : le droit pour les assesseurs de photographier les procès-verbaux des résultats avant leur mise sous pli. Pourtant, les assesseurs ont droit aux copies des PV avant leur mise sous pli. Les PV seront à leur possession, à eux d’en disposer comme bon leur semble. Enfin, la dernière sous-entend de revenir sur le budget électoral bouclé depuis septembre dernier. Ils recommandent « l’augmentation du nombre d’isoloirs transparents par bureau de plus de 400 électeurs pour rendre fluide les opérations de vote » à quelques jours seulement du déroulement du scrutin. C’est un secret de polichinelle. En tout cas pour les candidats que ces isoloirs comme d’autres kits électoraux sont commandés à l’extérieur. Voyons donc ! S’agit-il vraiment de ce qu’ils appellent « fraude généralisée » ? Sabotage ou peur de perdre ? Par RADHI