Vingt cinq candidats ont déclaré leur volonté de briguer la magistrature suprême à l'occasion de l'élection dont la primaire devrai...
Vingt cinq candidats ont déclaré leur volonté de briguer la magistrature suprême à l'occasion de l'élection dont la primaire devrait avoir lieu le 21 février 2016 à la Grande Comore. Parmi tous les postulants, pourquoi ma préférence se porte sur Said Ali Kemal? D'abord, j'adhère à sa vision pour les Comores présentée au peuple durant des décennies dans le cadre de meetings, conférences, à travers la presse nationale et internationale...
Durant une vie politique de plusieurs décennies, il a été ministre à deux reprises sous les régimes de feu Said Mohamed Djohar (6 mois) et feu Mohamed Taki Abdulkarim (environ 6mois), il était chargé de l'économie, les finances, le commerce et les sociétés d'Etat. Sans m'étaler ici sur ses propositions actuelles et sa vision (présentées actuellement en long et en large à la Grande Comore par le candidat ; cf. le site de S.A.K www.pourlescomores.com) , je citerai ici quelques exemples révélateurs de sa vision notamment en matière de lutte contre la pauvreté, ses convictions, sa capacité d'analyse et sa volonté pour un meilleur devenir de notre cher pays.
En effet, c'est en tant que ministre du gouvernement de Djohar qu'il baissa considérablement les prix des biens de première nécessité afin d'alléger le coût de la vie particulièrement pour les plus pauvres. Par ailleurs, concernant la vanille, il procéda à une restructuration des prix en faveur des agriculteurs leur part passant de 1800 à 2500 FC, dans le but d'accroître leurs revenus tout en encourageant leur production. A titre de rappel, l'ancien ministre avait libéralisé les exportations de vanille. Auparavant, seulement trois sociétés (Ahmed Abdallah, Khalfane et Mohamed Ahmed) avaient la possibilité d'exporter.
Ainsi, le tonnage minimum requis par exportateur passa de 15 à 5 tonnes (les droits à l'exportation ont été réduits de plus de moitié). En outre, il avait préconisé un audit des sociétés d' État pour améliorer la gestion et l'organisation de celles-ci. Peu après, certaines prérogatives du ministre notamment le contrôle des entreprises publiques ont été supprimées. Homme de convictions, S.A. Kemal avait préféré démissionner après avoir constaté amèrement que de manière générale, la politique menée par les autorités de l' État n'avait rien à voir avec les engagements du candidat S.M. Djohar. Il aurait pu bien sûr garder son poste ministériel, les privilèges de son rang en tant que membre du gouvernement...Il a préféré dire non au Président et regagner l'opposition au bout de six mois, un choix qu'on peut approuver ou pas.
A maintes reprises, il a prouvé son ouverture à l'égard des autorités politiques sans renoncer aux idées qu'il juge nécessaires et utiles pour le pays. En effet, avant la mise en place d'une autre constitution par le Président Taki Abdulkarim et pendant qu'il était ministre, S.A. Kemal avait préconisé une assemblée constituante afin notamment d'éviter une constitution taillée sur mesure. Le bipartisme était voulu par le régime de l'époque, un parti de la majorité présidentielle et un autre représentant l'opposition. Bien qu'il approuvait l'idée de limiter les partis, il n'était pas d'accord avec le choix de l'ex Président et il a préféré ne plus être membre de l'équipe gouvernementale. Encore une fois, il aurait pu mettre ses idées et ses convictions de côté pour garder son poste...
En outre, après la crise séparatiste en 1997 et les accords de Fomboni de 2001, le dirigeant du CHUMA avait fait vigoureusement appel à voter contre la constitution de l' « Union des Comores » (hélas, nous allons de plus en plus vers la désunion des Comores)
ceci après avoir proposé un amendement de la constitution de 1978 dans le but de réduire les pouvoirs du Président et de renforcer ceux de l'assemblée nationale et des élus locaux. La très grande majorité des partis politiques comoriens étaient convaincus que le président Azali Assoumani quitterait le pouvoir après son putsch et la mise en place des nouvelles institutions comme promis. Ils avaient opté pour le oui. Ils étaient libres de le faire.
Je rappellerai ici qu'en 1990, après la disparition brutale, hélas, du président A. Abdallah , le parti CHUMA avait proposé une assemblée constituante avant l'organisation de l'élection. La très grande majorité des partis avaient préféré d'abord l'élection présidentielle . Évidemment, il n'est pas le seul comorien qui défend des idées pour les Comores. Bien sûr, il n'est pas parfait. Une chose est certaine, à plusieurs reprises, il a fait le bon diagnostic grâce à sa capacité d'analyse laquelle est rare parmi nos dirigeants.
Ses actions menées au cours de ses brefs passages au gouvernement et ses propositions en tant qu'opposant ont révélé de la volonté politique pour un meilleur devenir de ses concitoyens et une vision de long terme pour un développement harmonieux et juste. Il va de soi que ses qualités ne peuvent suffire à elles seules, les contraintes étant nombreuses notamment structurelles, politiques, nos mentalités...
Cependant, je reste convaincu qu'il pourrait mettre notre cher pays sur le chemin de l'espérance (cela n'engage que moi).
A ceux qui disent que son âge est un handicap, je dirai que c'est un atout. Il a beaucoup observé et analysé en tant que vieux routier de la politique et ancien journaliste. Est-ce que la « jeunesse » est le critère fondamental ? A chacun de juger. Force est de constater qu'il y a une multiplicité de prétendants à la direction de l' « Union des Comores ». Cela prouve qu'ils ne sont pas tous sur la même longueur d'onde.
Par ailleurs, chacun a ses motivations et des divergences existent certainement entre les uns et les autres. Ainsi, il n'y a pas deux voies uniques, celle des sambistes et celle du gouvernement contrairement à ce que prétendent certains même si il y a aussi fort heureusement des points de convergence pour la plupart des candidats, par exemple, la défense de l'unité nationale.
Aujourd'hui, S.A. Kemal est soutenu par ceux et celles du CHUMA ou non qui croient en lui, à ses idées et ses analyses, ceci malgré les moyens financiers limités de son parti. Il revient au peuple de faire son choix en espérant que l'élection sera libre et démocratique (rappel : en 1990, Said Ali Kemal était arrivé en deuxième position après Taki Abdulkarim. Au final, il a été relégué à la troisième position) et que le prochain président va œuvrer pour l'intérêt général, la paix et le développement. Notre pays étant malade dans une phase critique, je suis persuadé que les comoriens ne pardonneront pas un président élu ou pas qui va privilégier ses intérêts personnels au détriment de l'intérêt suprême de la nation.
« YE TAREHI NDO HAKIM »
A.H