Le Comoriens sont appelés à élire le président de la république, le premier magistrat de notre pays en même temps que les gouverneurs des î...
Le Comoriens sont appelés à élire le président de la république, le premier magistrat de notre pays en même temps que les gouverneurs des îles. Ces derniers sont les premiers magistrats des îles, mais leurs pouvoirs sont très limités par la nouvelle constitution en vigueur, suite à sa dernière révision.
En effet, la nouvelle constitution a limité considérablement les pouvoirs des gouverneurs au sein même de l’île où ils sont élus par leurs administrés. Les vice-présidents comme le gouvernement et les coordinateurs disposent de moyens et de pouvoirs dans chaque île, plus conséquents que les gouverneurs dans leur île respective. Une anomalie caractérisée par le fait que les gouverneurs ne sont pas forcément informés de l’action du gouvernement dans les îles dans le domaine de la santé, de l’électricité, de l’eau et des infrastructures routières.
Bref, fort est de constaté que les gouverneurs ne sont pas impliqués directement dans les projets majeurs de développement du pays. Raison pour laquelle la marginalisation d’El-Bak, de Mohamed Abdouloihabi n’a jamais empêché le bon fonctionnement de l’action du gouvernement. Comme le séparatisme n’avait pas gêné le gouvernement central, à partir du moment où les ministres comme le président de la république n’étaient pas empêchés de se rendre à Anjouan.
Ainsi, il apparaît clairement que le poste de gouverneur n’est pas aussi important qu’on l’imagine compte tenu des limites du champ de compétences des premiers magistrats des îles. Il faut savoir que les compétences d’un gouverneur comorien sont plus limitées que celles d’un président de conseil général en France.
C’est pourquoi l’engouement des Anjouanais à l’endroit de l’élection du gouverneur au détriment de celui du président de la République suscite des inquiétudes quant à la maturité politique des anjouanais et, de se demander si les anjouanais ne se trompent encore de combat tel a été le cas pour le séparatisme.
L’inquiétude, comme la désolation sont d’autant plus grandes, quand on entend des candidats promettre la construction des routes, et le règlement du problème d’approvisionnement en électricité, en eau et en soins de santé dans les hôpitaux.
Magnanimes et indulgents, d’aucuns se contenteront d’accorder une circonstance atténuante en considérant que cette attitude regrettable des Anjouanais la conséquence de leur exclusion de la gestion des affaires importantes du pays, durant les 15 dernières années.
Toutefois, tout en condamnant les mouvements grégaires suscités par des distributeurs automatiques de rêves utopiques sans aucune perspective sérieuse, il me paraît licite de rappeler que pour l’intérêt de notre pays, les Anjouanais doivent se prononcer massivement en faveur du prochain président de la république, quel qu’il soit, afin de reconquérir sa place de deuxième île la plus importante de l’archipel avec une population qui produit les 2/3 de la richesse intérieure nationale dans tous les domaines (agriculture, pêche, services, et commerce).
Docteur Abdou Ada Musbahou
Chirurgien des hôpitaux
France