"Dieu fera" Par cette expression, on s'extrait de tout en remettant tout dans les mains de Dieu. Ainsi se forge-t-on un desti...
"Dieu fera" Par cette expression, on s'extrait de tout en remettant tout dans les mains de Dieu. Ainsi se forge-t-on un destin de fataliste intégral, dans le sens de ce qui m'arrive de bien ou de mal est l'œuvre de Dieu. Seule compte sa volonté. Quant à la mienne, je la plie tranquillement et la remet sagement dans les mains de Dieu.
Et nous voici en pleine célébration du fatalisme, synonyme d'une absence totale, d'une absence assumée de la scène de sa propre vie. Parce qu'on pense que tout ce qui nous arrive devait arriver et qu'on ne peut rien faire pour s'y opposer. Ainsi, Dieu serait, tout à la fois, et le problème et la solution.
"Je ne suis pas dedans". C'est le cri du dédouanement intégral. On ne veut se mêler de rien. On ne veut être mêlé à rien. Même s'il était établi que sa responsabilité, d'une manière ou d'une autre, serait engagée. "Je ne suis pas dedans" est ainsi la belle excuse que savent articuler, chaque fois et toutes les fois, certains politiciens comoriens pour s'extraire de tout, pour se dédouaner de tout.
On veut ignorer qu'une faute grave commise par le dernier des employés d'une entreprise peut ébranler toute la chaîne de responsabilité et emporter le patron. C'est le "Je ne suis pas dedans" qui explique qu'au Comores les chefs ne savent ni démissionner ni engager leur responsabilité morale quand les circonstances l'exigent. Ils préfèrent s'accrocher bec et ongles, avec l'énergie du désespoir.
Par Rafik Adili
Par Rafik Adili