Ni les candidats aux élections du 21 février et 10 avril 2016 ( ceux qui peuvent les emporter sont ou ont tous été aux affaires avec des bi...
Ni les candidats aux élections du 21 février et 10 avril 2016 (ceux qui peuvent les emporter sont ou ont tous été aux affaires avec des bilans au mieux mitigés !) ni la campagne qu’ils mènent depuis un peu plus de deux semaines (souvent très ennuyeuse) au cours de laquelle ils présentent tous d’ailleurs de très bons programmes (ils promettent tous monts et merveilles !) ne donnent envie à l’observateur avisé de s’intéresser à ces compétions pourtant majeures pour le pays.
Plusieurs raisons à cela : la pauvreté presque désolante du pays, son énorme endettement (qui réduit presque toute marge de manœuvre), sa fonction publique pléthorique, son manque d’infrastructures, son problème d’énergie, son économie très fragile (incapable d’offrir des emplois aux milliers de jeunes diplômés en déshérence dans la capitale et dans les villages)… Face à ces gigantesques défis, ces élections qui occupent tout le pays jusqu’au mois d’avril 2016 sont au mieux un épiphénomène sinon un spectacle dénué de tout charme ou intérêt. Mais penser et dire cela en cette période de la vie politique nationale suppose qu’on soit installé soit dans les affres de paresse intellectuelle soit dans le prestige de la solitude soit dans l’abandon de toute espérance.
Fortement tenté par ces trois voies sans issue mais refusant vaillamment de les emprunter, je vais donc me risquer à un bilan d’étape de la campagne présidentielle à deux semaines du premier tour.
Quitte à enfoncer des portes largement ouvertes, trois candidats semblent pouvoir se qualifier le 21 février prochain : Mamadou, Mouigni et Azali. Ces trois prétendants ont des moyens financiers très importants, des équipes compétentes à leur disposition, un électorat ; les deux premiers disposent encore du pouvoir qui, bien entendu, offre plusieurs leviers en période électorale. Mamadou et Mouigni n’ont en fait quitté leur poste qu’en apparence : ils continuent de tout contrôler et cela ne trompe personne. Affinons l’analyse en regardant les forces et les faiblesses des uns et des autres.
Mamadou, bien qu’il soit le candidat le plus impopulaire de la classe politique nationale, n’est pas du tout à sous-estimer : il a un électorat solide (dans sa région, le Mitsamihouli-Mboudé et même le Mbadjini), beaucoup d’argent dont il se sert déjà ouvertement et le soutien déterminé du chef de l’Etat. Il doit au moins cependant vaincre deux écueils : les multiples divisions qui minent l’UPDC et son impopularité qui demeure visiblement invincible.
Mouigni, bien qu’il soit trop gourmand et avide de pouvoir, reste un candidat redoutable : son parti était arrivé premier dans sept circonscriptions de Ngazidja aux dernières législatives, il a beaucoup d’argent qu’il a réuni depuis au moins trois ans qu’il se prépare à cette échéance. Mais il a tout de même perdu quelques soutiens et son parti n’a pas échappé aux démons de la division symbolisée par les candidatures de Djaé Ahamada Chanfi et Youssouf Madi au poste de gouverneur de l’île de Ngazidja. Lire la suite de l'article