Moment d’échange des vœux avec l’espoir que l’année qui commence sera meilleure que celle qui vient de s’achever ! Mais peut-on en rester s...
Moment d’échange des vœux avec l’espoir que l’année qui commence sera meilleure que celle qui vient de s’achever ! Mais peut-on en rester seulement au niveau des vœux ? Certainement pas car le monde traverse une période de turbulences qui dure et dont l’issue reste difficile à cerner.
La finance domine le monde. Elle s’assujetti les pays et fait trembler les gouvernements, il suffit d’un vaste mouvement de capitaux pour mettre à terre le plus grand et le plus riche des pays. Lesquels curieusement renflouent les grandes banques au moindre frémissement de la finance. Elle impose la rigueur aux peuples dont les conditions d’existence se détériorent partout, y compris dans les pays les plus riches où les bénéfices colossaux des multinationales contrastent avec les vagues de licenciement des travailleurs. Une misère crasse côtoie le luxe le plus insolent dans les grandes villes du monde où les « travailleurs pauvres » incapables de subvenir à leurs besoins vitaux rejoignent les sans domiciles fixes dans les rues, des cartons en guise de maison.
Les relations internationales s’apparentent à une jungle où le plus forts impose sa loi au plus faible. Des pays sont déstabilisés parce que des plus grands ont cru y trouver un intérêt. Des pays plus grands et plus forts s’emparent de régions d’autres pays plus faibles. Les résolutions de l’ONU sont imposées aux uns et pas aux autres. Face au terrorisme d’Etat dont les cibles principales furent et demeurent des pays arabes, a émergé un terrorisme sanguinaire à la violence aveugle qui arbore frauduleusement le drapeau de l’islam et se réclame du djihad.
Le monde occidental semble déboussolé. Les crises succèdent aux crises et les « remèdes » restent les mêmes : la rigueur, le culte du marché ouvrant les portes à toutes les transactions financières. Malgré l’effondrement électoral, les gouvernants persistent : demander aux simples citoyens de serrer les ceintures alors que les bénéfices des grandes entreprises s’envolent. Le rejet de ces dirigeants classiques s’en suit aboutissant à l’émergence d’un fort courant extrémiste de droite qui apparait comme une alternative à tester faute de mieux. Phénomène d’autant plus appelé à se renforcer que les dirigeants classiques piochent dans les thèses de l’extrême droite les « solutions » à la crise économique et sociale et au terrorisme barbare du soi-disant état islamique.
La planète commence à tousser. Beijing, temple de la pollution atmosphérique termine l’année sous un épais brouillard obligeant la population à vivre confiné plusieurs jours. Les catastrophes naturelles se multiplient sur la planète entière : tornades, inondations, neige là où il ne devrait pas y en avoir et pic de chaleur là où la neige était attendue, etc.
Doit-on pour autant sombrer dans le pessimisme ? « Pessimisme du cœur » certainement car les pistes sont loin d’être débroussaillées mais « optimisme de la raison » car les contradictions qui tenaillent l’humanité semble atteindre leur point ultime. Le monde est gros d’une nouvelle société où l’argent sera remis à sa place comme simple moyen d’échange, un monde où les valeurs de solidarité, de partage, d’ouverture seront mis au premier plan. Cette naissance est en cours et on en voit les prémisses dans des événements qui apparaissent comme des épiphénomènes tel par exemple ces travailleurs d’une société qui offrent spontanément et sans contreparties, des journées de congé à une collègue confrontée à une grave maladie d’un de ses enfants.
Qui aux Comores aurait pu penser qu’un vieil homme comme Ali Bazi Sélim pouvait être à l’origine d’un sursaut national. Et pourtant ! L’espoir prend corps et 2016 nous surprendra. Pourvu que chacun y mette du sien. Bonne et heureuse année en tout cas.
Idriss (01/01/2016)