A Madagascar, c'est l'heure du bilan pour l'opération militaire spéciale lancée en août 2015 dans 11 régions du pays. Une opéra...
A Madagascar, c'est l'heure du bilan pour l'opération militaire spéciale lancée en août 2015 dans 11 régions du pays. Une opération pour lutter contre l'insécurité rurale, et en particulier les attaques meurtrières de voleurs de bétail, ceux qu'on appelle les « dahalo ». Près de 1 300 militaires auront participé à cette mission de quatre mois. Seuls quelques districts jugés encore à risque verront des éléments stationner. Quatre mois au bilan humain particulièrement lourd, avec plus de 160 morts et 80 blessés.
Selon les chiffres officiels, 11 militaires et 150 bandits présumés ont été tués durant l'opération Fahalemana, menée de mi-aout à mi-décembre. Un lourd bilan qui s'explique par la violence des affrontements, selon le général Beni Xavier Rasolofonirina, chef d'état-major des armées : « Les dahalo, ce sont des grands bandits sans foi ni loi. Ils n’hésitent pas à tirer sur les militaires. Donc la meilleure défense, c’est l’attaque. C’est pour cela que vous avez pu constater qu’il y avait eu ces morts, que ce soit du côté de l’armée malgache, que du côté des dahalo. »
Et derrière les dahalo, il y a des trafiquants de bétail. Au cours des enquêtes, des agents de l'administration et des élus ont été cités. Deux députés notamment. Mais les enquêtes qui les concernent n'ont pas pu aboutir : « Du moment qu’il y a certains élus ou certains politiciens qui sont touchés, c’est vraiment difficile pour les agents des forces de l’ordre de mener la lutte contre les dahalo. Et surtout lorsqu’on parle d'élus avec leur immunité parlementaire. Cela entrave le bon déroulement de l’enquête. »
Cette opération spéciale a aussi été marquée par des exactions de l'armée contre des villageois et dénoncées par la société civile. Selon le chef d'état-major, une vingtaine de militaires ont été sanctionnés par leur hiérarchie. RFI