Certains banquiers et économistes pensent qu’il faut rompre la parité fixe du franc comorien (KMF) avec l’Euro. Ces personnes considèrent q...
Certains banquiers et économistes pensent qu’il faut rompre la parité fixe du franc comorien (KMF) avec l’Euro. Ces personnes considèrent que les pays qui utilisent le régime de change fixe ne seraient plus compétitifs en ayant une monnaie arrimée avec une devise extrêmement plus forte. Cependant, les grands hommes politiques Comoriens sont farouchement opposés à tout changement du système ou à toute velléité de réforme. Nos analyses nous révèlent ses signes précurseurs, ses conséquences, et dégagent de nouvelles pistes de réflexion pouvant aider à l’éradication de la pauvreté.
Le déficit fonctionnel permanent de la balance commerciale des Comores n’est-il pas à l'origine du régime de change fixe entre le franc comorien (KMF) et l’Euro ?
On constate que le régime de change fixe favorise une perte d’autonomie sur la politique monétaire. En effet, le pays devient dépendant économiquement et monétairement, et perd sa souveraineté économique. De plus, la parité est choisie par rapport à la situation économique du pays de référence, et n’est pas forcément optimale. Ce qui peut entraîner bien souvent des pertes irréversibles en termes de bien-être. Le régime de change fixe contraint les pays qui l'appliquent à une extrême rigueur de gestion destinée à renflouer en termes de réserves de change la caisse de la banque centrale. Il doit favoriser la maîtrise de l'inflation, et conduire à l'assainissement des finances publiques et au strict respect des grands équilibres macro-économiques. On a remarqué que certains pays qui utilisent ce régime de change maîtrisent l’inflation étant donné que la croissance est trop faible. Nous avons observé quelques situations de fixité par rapport à une seule monnaie : le dollar dans les Caraïbes, quelques îles du Pacifique et en Amérique centrale ou l’Euro pour la Zone franc (UEMOA, CEMAC et Union des Comores) ou encore le rand sud-africain pour l’Afrique australe.
Quels sont les différents signes précurseurs de la décadence de la balance commerciale des Comores ?
Un tel modèle, malgré ses avantages sus-évoqués, ne correspond pas aux réalités objectives actuelles des Comores. On peut noter les signes avant-coureurs ou précurseurs qui caractérisent le fléau de la décadence de la balance commerciale des Comores :
- Les taux d'intérêt élevés appliqués par les banques et les institutions financières des micro-financements (Mecks et Sanduks) pénalisent les investissements des PME et des ménages, par conséquent, stimulent le chômage dont les Comores doivent se défaire en priorité ;
- La surévaluation de la monnaie franc comorien (KMF) n'attire guère les investisseurs étrangers - et - surtout - par l'instabilité politique qui met les investisseurs dans un environnement d'incertitude permanente. Tout cela entraîne une dégradation du solde commercial et contribue à la détérioration de la balance de paiements courants dont elle fait partie.
- Les dévaluations constituent l’un des conséquences de la pauvreté des Comores. Car les Comores sont un pays qui n’arrive pas à équilibrer ou à créer des excédents de ses balances commerciales. En théorie, les dévaluations devraient permettre de stimuler les exportations, protéger le marché intérieur et accroître le poids financier ;
- La BCC dépose 65% de réserves de change en garantie de convertibilité au trésor Français à Paris est largement inférieur à ceux des pays de la zone franc représentant 50%, est défavorable à la croissance économique et à l’emploi des Comores ;
- Des étrangers avec un faible niveau d’éducation et des revenus, viennent en Inde, Madagascar…, s’établissent aux Comores en important de la marchandise de leurs pays d’origine à bas prix, et l’argent récolté part dans leurs pays, ce qui dégrade de plus en plus la balance commerciale des Comores. Tout cela joue un grand impact sur le critère socio-économique : les jeunes comoriens se retrouvent sans emploi ;
- L’insuffisance et l’instabilité de l’offre agricole peut aussi entraîner l’inflation. Et pourtant on constate que la Banque Centrale des Comores (BCC) se concentre uniquement sur la monnaie pour stabiliser les prix ;
- Le retard de paiement des salaires entraîne aussi une kyrielle de problèmes et freine la croissance. Naturellement, il n’est pas sans savoir que le salaire favorise la productivité dans un pays et un pays qui n’arrive pas à payer ses fonctionnaires n’a plus d’existence économique et morale. Il est à noter aussi, le retard de paiement de salaire bloque la consommation et la productivité qui sont des facteurs fondamentaux pour stimuler la croissance ;
- Les problèmes d’énergie, eau, transport et NTIC freinent la croissance économique de notre pays ;
- Le niveau de corruption élevé est associé à de faibles niveaux d’investissements publics et privés, ce qui entrave le développement économique, et entraîne aussi un faible niveau de la croissance. Aux Comores, il existe plusieurs compartiments de corruption : le vol, gaspillage des ressources publiques, la perte de recettes fiscales, ajustement des frais d’entretien supplémentaires, l’alourdissement de la dette publique et du budget, les pots-de-vin, ceux qui impactent négativement au développement de l’économie.
La stratégie politique de la France sur la parité fixe ne risque-t-elle pas de rompre les bonnes relations qu’entretiennent les Comores et son ancien colonisateur ?
Il me semble important que depuis 40 ans d'indépendance avec même politique économique et monétaire, les Comores devraient choisir entre le régime de change intermédiaire et le régime de change flottant, qui, sont mieux favorables que le système de change fixe imposé par la France et l'Union Européenne, qui peuvent correspondre aux réalités socio-économiques des Comores. L’Île Maurice et Les Seychelles devraient être des exemples à suivre pour les Comores, qui utilisent le régime de change flexible avec un taux de croissance extrêmement fort et une politique de lutte contre l’inflation.
Quelles sont les mesures à prendre pour résoudre le déficit permanent de la balance commerciale des Comores ?
Pour sortir du marasme économique qui perdure, les Comores ont un besoin vital des crédits financiers à taux d'intérêt très réduits, voire à taux nuls parce que, au plan financier, la grande majorité de la population est financièrement démunie. La politique des taux d'intérêt très élevés imposée par la BCC et La BCE (Banque Centrale Européenne) est un facteur générateur de la misère dynamique des Comores, car elle ne donne pas une chance à l'épanouissement des entreprises, ni aux initiatives privées des Comoriens désireux de se prendre en charge et de participer activement à la restructuration de leur pays.
Les Comores devraient désormais négocier pour ramener le taux de réserve de change à 50% au lieu de 65%, comme le cas des pays la zone franc. Ce qui permettrait d’utiliser le reste (50% au lieu de 35%) pour financer des projets publics-privés, répondre aux besoins de trésorerie, et honorer aux engagements auprès du F.M.I. et de la Banque des règlements internationaux (BRI).
Pour pallier aux différents problèmes de la décadence de l’économie Comorienne, il conviendrait de mettre en place trois différents types de fonds :
LIRE LA SUITE DE L'ARTICLE
LIRE LA SUITE DE L'ARTICLE
OUZALI Said Youssoufa