Les promoteurs des accords de 2001 et de la réconciliation Comorienne, après des années de séparatisme ont cru trouver l’issu...
Les promoteurs des accords de 2001 et de la réconciliation Comorienne, après des années de séparatisme ont cru trouver l’issue idéale de sortie de crise : la mise en place de la tournante pour calmer les appétits des uns et éloigner les tentatives autoritaires des autres. Derrière cette stabilité de façade le pays reste en panne économiquement et politiquement et au bord de l’implosion dans les années à venir.
Ces accords de 2001 n’autorisent pas un président sortant à briguer un deuxième mandat. C’est un cas unique dans le monde en général et en Afrique en particulier. On ne peut pas évaluer, si les promesses du président sortant ont été atteintes ou pas. Nous pensons que la base de cette constitution n’aide pas le pays à décoller car elle est fondée sur une gestion consumériste de cinq ans de pouvoir et on passe le flambeau à son successeur sans qu’on sache réellement avec précision s’il y a eu une petite réalisation en matière de progrès économique ou social quelconque.
Après quinze ans années de présidence tournante entre les trois iles, force est de constater que l’objectif des promoteurs de cette constitution est de faciliter l’accès au pouvoir d’un ressortissant élu de chaque ile. Face à une telle gestion d’un pays en panne, tous les gouvernements successifs de cette période semblent dépourvus de stratégie et surtout d’une vision globale de l’ avenir vers lequel, ils souhaitent conduire les Comores. Le pays semble à l’arrêt en attendant sans trop y croire que quelque chose se passe enfin. A quoi sert d’aller voter? Est-ce que voter sert à quelque chose aux Comores ? Ces questions taraudent dans les têtes des jeunes Comoriens.
On a une classe politique Comorienne qui a tourné le dos à ses électeurs. Elle semble aujourd’hui lointaine, distante, et déconnectée. Les partis politiques qui poussent comme des champignons, n’ont pas des programmes ambitieux pour le pays; car les responsables des petits partis sont candidats à l’élection présidentielle dans un esprit de positionnement quelconque pour les deux partis majoritaires qualifiés au deuxième tour, dans l’espoir de décrocher un maroquin dans le prochain gouvernement du futur élu ou un poste de direction d’une grande entreprise publique, or le marchandage n’est pas l’expression d’une démocratie saine. On peut rabâcher à longueur de discours, des promesses et des appels creux, les jeunes Comoriens ne croient plus à cette classe politique. A l’occasion de cette élection, la CENI devrait travailler dans la transparence de cette échéance car la communauté internationale est aux aguets au sujet du déroulement de cette élection et le président sortant doit être le garant de la paix sociale durant cette période électorale.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY, professeur certifié d'histoire-géo à Mayotte