Tout le monde a parlé, analysé, disséqué les fameux articles concernant la tournante, tirant multiples conclusions, tout le monde, sauf le...
Tout le monde a parlé, analysé, disséqué les fameux articles concernant la tournante, tirant multiples conclusions, tout le monde, sauf les Anjouanais pourtant à l'origine des modifications sociétales et constitutionnelles à la suite de ce que l'on appelé commodément la crise « séparatiste ».
Tout le monde, les « Unionistes », les maîtres du « patriotisme », les grands états-majors de Moroni, tous ceux qui étaient encore vent débout contre une constitution dite séparatiste, jouent le remake de la lutte contre les soi-disant méfaits de l'actuelle constitution.
Mais parlons vrai, que voulaient les Anjouanais ou plutôt, de quoi avaient-ils peur ? Les Anjouanais réclamaient la mise en place d'un nouvel ensemble comorien apportant plus de justice et d'égalité entre les îles ; ils avaient peur que la Grande-Comore dotée d'une population plus importante, abritant tous les partis politiques du pays, avec des états-majors grands comoriens, disposant des moyens importants notamment de l'État, s'adjuge le monopole de la magistrature suprême de façon permanente, au détriment d'Anjouan et de Mohéli. Voilà la vraie raison de la tournante, n'en déplaise aux beaux parleurs.
Ou bien dites-moi où sont et qui sont les ténors de la politique comorienne, après que feu Ahmed Abdallah ait fait table rase à Anjouan de toute velléité de résistance.
Par conséquent, Anjouan qui était en position de force, soutenue par Mohéli a imposé cette constitution et la tournante à la classe politique grand-comorienne et même aux partenaires internationaux : il fallait que chaque île de l'archipel « des Comores » ait aussi la chance de présider à la destinée du pays, à travers l'enfant qu'elle aurait choisi : c'est une question de justice et de protection des autres îles qui ne doivent pas être sous la botte de la Grande-Comore.
Et même Azali et Boléro qui étaient à la table des négociations ont été contraints et forcés, même s'ils se disant qu'en arrivant au pouvoir, ils allaient balayer tout cela ; et c'est hilarant de voir des gens vouloir les confondre : ils étaient contre comme tous les autres.
Alors, que l'on ne tourne pas autour du pot, la tournante telle qu'elle a été voulue par Anjouan et Mohéli c'est que la « présidence soit tournante entre les îles », c'est à dire que la présidence passe d'une île à une autre, qu'elle soit exercée à tour de rôle par un Grand-Comorien, un Anjouanais, un Mohélien, un Maoré choisi par son île.
Au final, la tournante s'est imposée envers et contre tous et n'a pas eu que des inconvénients : elle a permis de trouver la stabilité politique pour un pays qui avait battu tous les records de putschs et de coups d'État et de regagner la confiance des bailleurs de fonds internationaux, alors qu'il était au ban des nations. Certains disent qu'elle consacre la nationalité insulaire, sans rire !!!
Il ne faut pas prendre les gens pour des c......Demandez à n'importe quel « Comorien » d'où il est, s'il ne vous donne pas son île d'origine. Le pire c'est que le grand-comorien dira qu'il est M'Ngazidja et pensera que cela veut dire Comorien.
L'insularité des Comores est une réalité géographique et historique qui n'a jamais été traitée comme il faut par aucun gouvernement comorien depuis l'époque de l'autonomie interne : pour y remédier, il aurait fallu abolir les distances, décentraliser les administrations et le pouvoir, équilibrer politiquement et économiquement les îles, instaurer la justice et l'égalité pour tous les citoyens, indépendamment de leur île d'origine.
Au lieu de cela, les bien-pensants de l'Unité Nationale ne font que frapper d'ostracisme et d « infamie séparatiste » toute personne qui défendrait son île.
Enfin, le système n'est pas plus budgétivore que les systèmes centralisés basés sur le clientélisme et le vol organisé collectif et individuel aux antipodes de toute bonne gouvernance.
Alors, si vous êtes tentés d'abroger la tournante ou de la dénaturer, pensez que ce sera encore un coup de force contre les intérêts d'Anjouan et de Mohéli : même si la voix d'Anjouan est inaudible aujourd'hui, sachez que les mêmes causes tendent à produire les mêmes effets. Alors, il ne faut pas jouer avec le feu.......
Concernant le Satan Sambi, il n'a jamais adhéré à l'esprit ni à la lettre de la tournante, même si c'est grâce à elle qu'il est arrivé au pouvoir, car il n'est pas homme à partager le pouvoir ni à le quitter : son personnage de mégalomane le pousse à un pouvoir sans partage à vie. Ne sachant plus à quel saint se vouer, il recourt à un véritable putsch religieux, en organisant un « hitima » dans les villages pour délester la Cour Constitutionnelle de leur libre arbitre.
Attention ! Dénaturer la tournante, c'est réveiller tous les démons du pays !
De Anli JAFFAR qui ne parle pas à son nom seul....
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.