Le pays va mal depuis belle lurette.Nos gouvernants actuels et ceux qui aspirent à le diriger dans les prochaines années font semblant d...
Le pays va mal depuis belle lurette.Nos gouvernants actuels et ceux qui aspirent à le diriger dans les prochaines années font semblant de nier ou de banaliser cette réalité. Ce n’est pas en niant les enjeux socio-économiques qu’on pourrait répondre aux défis actuels.
Depuis la mise en place des accords de Fomboni en 2001, beaucoup de Comoriens ont espéré que la stabilité politique allait de pair avec l’amélioration des conditions de vie; force est de constater, que la situation sociale-économique ne cesse de se dégrader. A chaque alternance les Comoriens espèrent que cette fois-ci, ça va changer dans le bon sens ,mais force est de constater la fin d’une présidence tournante les déçus de la présidence sortante sont plus nombreux que les satisfaits.
Image d'archives© H.Z |
Critiquer, une majorité politique qui était aux manettes durant la durée d’un mandat sans être capable de réaliser le moindre changement de la vie quotidienne des gens , n’est pas un prétexte à insulter, mais plutôt dégager l’horizon , bouché par les angles morts de notre passé. Ils habitent encore notre conception du pouvoir , de la manière de diriger un pays, des rapports familiaux, des relations de l’individu à la collectivité. La tournante a été appliquée aux trois îles de l’archipel sans encombre mais les conditions de vie de la population restent médiocres voire lamentables sur quatre domaines prioritaires pour un être humain à savoir : l’inégal accès à l’eau, à l’électricité ,aux soins primaires et un salaire décent à celui qui travaille. Recommencer la tournante sans l’autocritique de ces alternances est une manière de nos dirigeants de fuir le réel et l’évidence des difficultés qui touchent la majorité des Comoriens.
Les candidats à l’élection présidentielle du mois de février prochain continuent à considérer les électeurs comoriens comme des gamins qu’il suffit de distribuer des sucettes et ils vont voter de manière grégaire comme des automates. L’ autocritique pour un homme politique est la porte de la renaissance. Lors des dernières élections législatives certains villages de la Grande-Comore ont pratiqué la désobéissance civique; c’est un message fort adressé aux politiques de tout bord que voter ne sert à rien sauf si petit changement de la vie quotidienne pourrait se faire.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY, professeur certifié d’histoire-géo à Mayotte