Originaire des dialectes bantous et voisin du swahili, le shikomori, chérissable langue qui fut jadis agréable à entendre en sortant de la b...
Originaire des dialectes bantous et voisin du swahili, le shikomori, chérissable langue qui fut jadis agréable à entendre en sortant de la bouche du philosophe M’baé Trambwé, perd de plus en plus de valeurs de nos jours et disparaît à vue d’œil, remarque-t-on. Notre colonisateur de naguère la France semble avoir laissé quelques vestiges d’influence sur l’Archipel, entre autres la « domination » grandissante que détient sa langue.
Comment en est-on donc arrivé là ?
Les médias y sont pour beaucoup dans la mesure où chaque famille comorienne se voit « misérable » de ne pas s’abonner aux chaînes Canal SAT. Il en va des disciplines qu’instaurent certains établissements qui attribuent des sanctions à quiconque ne parle français. « La langue de Molière n’est pas seulement perçue comme une langue officielle ou administrative ainsi qu’on le dit, d’autant plus que nous jeunes d’aujourd’hui (je parle surtout de mon cas) devenant purement aliénés, ne parvenons guère à formuler, ne serait-ce qu’une seule phrase sans glisser trois à quatre mots français » affirme Hounaïdat, une jeune étudiante comorienne qui s’efforce tant bien que mal de parler comorien quoiqu’elle n’ait jamais mis les pieds en France. « […] De surcroît, ajoute-t-elle, je déplore qu’on nous apprenne en langue française car nous aurions pu avoir une bonne appréhension des matières plus ou moins délicates à savoir les Maths, Physique-Chimie, Science de la vie… avec notre propre langue. J’en tire donc que le français devrait demeurer langue étrangère tout comme l’anglais et l’arabe »
Le shikomori fit au XVIe siècle de nombreux emprunts à l’arabe, quelques termes portugais et dans une faible mesure l’anglais, c’est ce qu’affirme le moteur de recherche Wikipédia. Nonobstant, depuis XIXe siècle, c’est plutôt le français qui prend le dessus jusqu’alors d’autant qu’en mai 2014, la jeunesse comorienne a plus recours à la langue française dans les posts sur Facebook avec 100 %, 8 % pour l’anglais et 4 % pour l’arabe, selon la même encyclopédie. Le feu révolutionnaire Ali Soilihi Mtsachiwa aurait-t-il raison d’avoir une certaine méfiance face à « M’bébérou » ainsi qu’il disait ?
Que faut-il faire en l’occurrence ?
Certains linguistes reconnus tel que Mohamed Ahmed Chamanga ont beau militer pour la restauration de la langue et culture comoriennes, notamment l’élaboration en 2007-2008 d’un projet d’introduction du shikomori dans le système éducatif, cela se fut en vain. «Le projet n’a pas intéressé le gouvernement Ikililou ou du moins n’a pas reçu l’appui nécessaire du ministre de l’éducation nationale Mohamed Ismaïl, déplore le linguiste dans une interview, le 12 juillet 2014 » Ce frein persistera toujours tant que chacun d’entre nous jeunes n’ait point la volonté et l’amour d’apprendre notre propre langue et surtout, sans le concours de l’intelligentsia.
Si nous considérons anodine cette question de langue comorienne et poursuivons en outre nos affaires quotidiennes, elle se détériorera un beau jour et naviguera vers son terme.
Oubeid Maeva
Comment en est-on donc arrivé là ?
Les médias y sont pour beaucoup dans la mesure où chaque famille comorienne se voit « misérable » de ne pas s’abonner aux chaînes Canal SAT. Il en va des disciplines qu’instaurent certains établissements qui attribuent des sanctions à quiconque ne parle français. « La langue de Molière n’est pas seulement perçue comme une langue officielle ou administrative ainsi qu’on le dit, d’autant plus que nous jeunes d’aujourd’hui (je parle surtout de mon cas) devenant purement aliénés, ne parvenons guère à formuler, ne serait-ce qu’une seule phrase sans glisser trois à quatre mots français » affirme Hounaïdat, une jeune étudiante comorienne qui s’efforce tant bien que mal de parler comorien quoiqu’elle n’ait jamais mis les pieds en France. « […] De surcroît, ajoute-t-elle, je déplore qu’on nous apprenne en langue française car nous aurions pu avoir une bonne appréhension des matières plus ou moins délicates à savoir les Maths, Physique-Chimie, Science de la vie… avec notre propre langue. J’en tire donc que le français devrait demeurer langue étrangère tout comme l’anglais et l’arabe »
A LIRE AUSSI sur habarizacomores.com: Portrait public de Mohamed Ahmed-Chamanga
Le shikomori fit au XVIe siècle de nombreux emprunts à l’arabe, quelques termes portugais et dans une faible mesure l’anglais, c’est ce qu’affirme le moteur de recherche Wikipédia. Nonobstant, depuis XIXe siècle, c’est plutôt le français qui prend le dessus jusqu’alors d’autant qu’en mai 2014, la jeunesse comorienne a plus recours à la langue française dans les posts sur Facebook avec 100 %, 8 % pour l’anglais et 4 % pour l’arabe, selon la même encyclopédie. Le feu révolutionnaire Ali Soilihi Mtsachiwa aurait-t-il raison d’avoir une certaine méfiance face à « M’bébérou » ainsi qu’il disait ?
Que faut-il faire en l’occurrence ?
Certains linguistes reconnus tel que Mohamed Ahmed Chamanga ont beau militer pour la restauration de la langue et culture comoriennes, notamment l’élaboration en 2007-2008 d’un projet d’introduction du shikomori dans le système éducatif, cela se fut en vain. «Le projet n’a pas intéressé le gouvernement Ikililou ou du moins n’a pas reçu l’appui nécessaire du ministre de l’éducation nationale Mohamed Ismaïl, déplore le linguiste dans une interview, le 12 juillet 2014 » Ce frein persistera toujours tant que chacun d’entre nous jeunes n’ait point la volonté et l’amour d’apprendre notre propre langue et surtout, sans le concours de l’intelligentsia.
A LIRE AUSSI sur habarizacomores.com:L’arabe aux Comores
Si nous considérons anodine cette question de langue comorienne et poursuivons en outre nos affaires quotidiennes, elle se détériorera un beau jour et naviguera vers son terme.
Oubeid Maeva