A ceux qui s’attendaient à lire les ragots sur tel/telle ministre qui coucherait avec tel/telle vous allez être déçu, (ou pas !), c’est to...
A ceux qui s’attendaient à lire les ragots sur tel/telle ministre qui coucherait avec tel/telle vous allez être déçu, (ou pas !), c’est tout aussi intéressant car on va parler d’une espèce mythique : le politique comorien. Le politique en général est une espèce très intrigante et quand il est comorien c’est carrément ahurissant. Il n’a pas inventé le fil à couper le beurre mais il vaut son pesant de cacahuète. Ce sont des artistes et comme tout artiste à un moment donné on est emmené en leur tirer le chapeau.
Il y’a deux catégories : les naïfs, qui répètent tellement les mêmes mensonges qu’ils en arrivent à les croire eux même, et les menteurs congénitaux pour qui c’est gravé dans la chair. Les uns comme les autres sont tous emmenés à faire croire qu’ils ont la solution sur des problèmes qu’ils n’ont jamais pris la peine d’étudier dans le fond. La pauvreté ? Le chômage ? L’eau ? L’électricité ? ‘Faites-moi confiance j’ai un programme !’ Tel un grand frère qui te dit de le suivre les yeux fermés parce qu’il a une solution pour te sortir des embrouilles dans lesquels tu te trouves. Ils te font entrevoir les deux seules choses que tu ne verras jamais, la confiance et un vrai programme.
En effet il n’a jamais été question de résoudre quoi que ce soit. Le programme est le même pour tous les candidats, rejeter la faute sur le pouvoir en place et faire le plus de bruit possible du moment qu’ils sont entendus. Occuper le plus de place possible et faire des promesses à tout va. L’équation est simple et elle se résume en ce que j’appelle « la politique du string ». Oui le string comme programme vous voyez bien ce que c’est ?! Et à la place de la belle demoiselle le politique. Le string, ce truc là que les belles demoiselles portent pour capter votre attention, cette chose qui, placé sur un joli corps, te laisse sans voix, te fait baver au point d’oublier le diable, les conséquences et de penser par autre chose que ton cerveau.
C’est exactement le projet de tous les prétendants à la présidentielle comorienne. A coup de promesses qu’ils ne tiendront jamais, profitent de la misère des comoriens qui ne savent plus à quel saint se vouer. Le tout pour un comorien lambda c’est de trouver celui qui ment le moins et là non plus ce n’est pas chose aisée car ce sont des gens qui excellent dans le mensonge. Dire à un comorien qui a 6 mois d’arriérés que vous le comprenez et que quand vous serez au pouvoir ça ne sera plus jamais pareil, qu’il aura de l’eau e de l’électricité parce qu’il n’y aura plus jamais de pénurie de carburant, qu’il n’a pas à s’inquiéter pour ses enfants parce que vous avez prévu quelque chose pour eux peu importe leur origine sociale, ou comme certains, que vous avez un « projet habitat » qui vous permettra d’avoir une maison descente. Avouez que c’est tentant. Paroles, paroles et paroles.
Ce ne sont que des paroles en l’air car aucune étude n’a été faite au préalable pour savoir comment faire et là aussi le programme est simple, le même, oui vous l’avez deviné : celui du string. Oui parce que le string a quelque chose de particulier aussi, car non seulement il capte ton attention mais il a aussi le pouvoir de tout montrer sauf l’essentiel et c’est là où se trouve toute la subtilité des « programmes » du politique comorien. En bon magicien il ne dévoilera jamais son jeu, sur comment et par quels moyens est ce qu’il compte remédier aux problèmes. Il se contentera de te citer et lister comme pour dire que c’est de la faute des autres, de tous ceux qui sont passés avant lui. Quels dragueurs ces politiques !
Cependant ce temps où on se levait devant une tribune et raconter n’importe quoi est révolu, les comoriens ont donné. A quelques mois des élections présidentielles qui sont déterminant pour l’avenir de notre pays qui se trouve déjà au fond du gouffre, la responsabilité pour chacun de se poser les bonnes questions avant de glisser le bulletin dans l’urne est plus qu’engagée parce qu’il en va de la survie de notre pays. Pendant que les autres pays s’occupent des questions de nature à avoir une vie de qualité après avoir dépassé les problèmes de base, on en est toujours à se poser des questions de survie car nous sommes bloqués au siècle dernier, dans une vie sans produits de nécessités vitales telles que l’eau et l’électricité.
LAGUERA Mohamed Elamine