Il faudrait cesser d’entretenir l’espoir que l’Union des Comores pourrait se faire attribuer de nouveau l’organisation des Jeux des Iles de...
Il faudrait cesser d’entretenir l’espoir que l’Union des Comores pourrait se faire attribuer de nouveau l’organisation des Jeux des Iles de l’Océan Indien à l’issue d’une nouvelle « offensive diplomatique ».
Au lieu de continuer à gaspiller de l’énergie en faisant miroiter l’improbable, il vaudrait mieux admettre que c’est perdu et tirer les leçons de cet énième échec. Une déception suffit. Il n’y a pas besoin d’en rajouter une deuxième.
Maurice n’est pas une République bananière dont la parole serait changeante au gré des arguments du représentant comorien Hamada Madi Boléro. Nous rétrocéder les jeux signifierait que ce pays puisse produire de nouveaux arguments pour son opinion publique, son parlement, sa jeunesse, son industrie touristique….
Dans les pays démocratiques dont Maurice, ce type de décision ne peut se prendre en dehors d’un processus impliquant des dizaines d’intervenants.
©habarizacomores |
Puis, il est des fois où il faut assumer ses responsabilités et résister un peu à la tentation facile de désigner un bouc émissaire au moindre ratage.
Pour que l’Union des Comores soit prise au sérieux, elle aurait dû commencer par se respecter elle-même.
Le minimum aurait été qu’elle participe par exemple à la dernière réunion décisive du CIJ. Et non pas arriver avec trois heures de retard pour s’étonner qu’on ait tranché sans elle.
Comment aurait-on pu attendre le représentant des Comores alors qu’il existait, déjà, un agenda caché et des lobbys visant à nous casser les dents ?
Le mieux que notre pays ait à faire désormais c’est créer un véritable électrochoc et faire comprendre clairement son intention de se retirer de « ce machin de COI » qui ne rate aucune occasion de nous vexer et de nous humilier.
Or, bien qu’il ait été assez présent dans les médias de la région pour expliquer la position comorienne, Bolero se montre étrangement accommandant avec ceux qui nous "bottent au c..."
A l’entendre, il n’existerait même pas de rapport entre les jeux et la COI, les premiers ayant été créés avant la seconde. Il faut donc faire la distinction et éviter de tout amalgamer !.
Toujours selon lui, la décision de nous reprendre les jeux a été prise par de petits fonctionnaires du CIJ peu au fait de « la profondeur des relations diplomatiques entre Maurice et les Comores ». Dans celle logique, ce serait un peu malgré elle, que l’île Maurice aurait agréé la décision de les organiser !
Toutes ces précautions pour ne pas heurter nos partenaires, là où on devait taper du point sur la table, laissent perplexe.
Même s’il faut bien admettre que, face à nos interlocuteurs, nous ne sommes plus crédibles : depuis une trentaine d’années, nous n’avons jamais été en mesure de nous doter des infrastructures nécessaires à l’organisation de ces jeux. En cela nous avons encore tendu la joue pour qu’on nous gifle.
AMj