La décision de retirer aux Comores l’organisation des 10ème Jeux International de l’Océan Indien, mardi 20 octobre est ressentie par nombre...
La décision de retirer aux Comores l’organisation des 10ème Jeux International de l’Océan Indien, mardi 20 octobre est ressentie par nombre de Comoriens comme une humiliation au peuple comorien et un affront à l’Etat comorien. D’autant que les justifications avancées semblent peu consistantes. Aucun membre du gouvernement comorien n’aurait assisté à la réunion du CIJ, ce qui témoignerait d’une absence d’engagement. Le représentant du gouvernement comorien avait signalé au CIJ qu’il accuserait un retard. Les infrastructures ne seraient pas prêtes en 2019. Une affirmation non fondée sur une quelconque analyse du dossier présenté par les Comores dont l’objectif résidait dans l’édification des infrastructures.
Bien sûr il se trouvera des gens pour spéculer sur l’incurie et le laxisme du gouvernement comorien, sur l’absence d’infrastructures, etc. Cette tendance nuisible a toujours nous auto flageller nous empêche d’identifier la véritable source des difficultés auxquelles est confronté le pays. Car ceux qui sont au fait de la situation n’ont pas manqué de faire le lien avec la digne réaction des athlètes comoriens en août dernier lors de la cérémonie d’ouverture des 9ème JIOI. Eh oui la France est assurée qu’à Moroni, ses provocations arrogantes sur son annexion de l’ile comorienne de Mayotte ne passeront pas. Elle aura donc tout fait pour enlever aux Comores la joie et l’honneur d’accueillir les athlètes de la Région. Voilà la raison fondamentale du vote unanime des pays de la COI contre les Comores. Avec son expérience coloniale, sa puissance financière et son rôle sur la scène internationale la France peut jouer sur la carotte et le bâton et retourner les positions de bien de petits pays. On voit ce qu’elle a fait de notre pays, conduit à demander lui-même le retrait de la question de l’ile comorienne de Mayotte de l’ordre du jour des AG de l‘ONU.
Les JIOI ont servi le dessein français de valider son annexion de l’ile comorienne dans la Région sud-ouest de l’Océan Indien, un premier pas vers la reconnaissance internationale du fait accompli français à Mayotte. La brèche fut ouverte lorsque l’Etat comorien a permis à Mayotte de participer aux JIOI dans la délégation réunionnaise. Depuis la France a enfoncé le clou jusqu’à la départementalisation de Mayotte et son intégration dans l’Union Européenne.
Il faut espérer que les Comoriens comprendront enfin que la question de l’ile comorienne de Mayotte gouverne les relations entre les Comores et la France. Pour cette dernière, il faut que Mayotte apparaisse comme un « paradis » et l’Etat comorien comme un océan de pauvreté, un pays mendiant sans dignité. Elle use de toutes les armes : sourire, aide empoisonnée, humiliations, menaces, répression. Elle agit rarement directement, la plupart du temps derrière ses pions, des dirigeants aveuglés par les avantages et l’enrichissement illicite et qui se conduisent en véritables traîtres au pays.
Les deux humiliations subies à la Réunion doivent nous ouvrir les yeux. Sans exonérer les responsables comoriens de la descente aux enfers du pays, il faut cerner le principal responsable des maux qui rongent le pays
Idriss 21/10/2015