Jeune médecin comorien, né à Madagascar et sortant de la faculté de médecine de l'Université d'Antananarivo, Said Ahmed Abdillah ...
Jeune médecin comorien, né à Madagascar et sortant de la faculté de médecine de l'Université d'Antananarivo, Said Ahmed Abdillah nourrit des ambitions politiques depuis ses années d'études. Candidat à la présidentielle comorienne de 2016, il donne un aperçu de son programme, avec comme fer de lance l'indépendance monétaire des Comores.
Dès mon jeune âge, j'ai voulu faire de la politique pour améliorer la situation de mon pays. Depuis 2002, il y a une présidentielle tournante aux Comores, qui permet à chaque île de diriger l'Union des Comores. Cette fois-ci, c'est le tour de la Grande Comore et je pense que le moment est venu pour moi, après des années de préparation, d'espérer diriger les Comores. Aujourd'hui, je me présente, car je me sens prêt.
Vous avez déjà visité quelques pays, dans le cadre de votre campagne électorale. La France, les Seychelles et maintenant Madagascar. Pourquoi cette stratégie ?
C'est vrai, j'ai par exemple passé beaucoup de temps en France pour faire des conférences. Maintenant, je suis à Madagascar, d'abord parce que je suis né ici et j'ai fait mes études supérieures ici. J'ai appris une chose : avant de s'engager dans quelque chose, il faut d'abord demander le « Tso-drano », à ses aïeuls et ancêtres. Ce que j'ai déjà fait dans mes deux villages d'origine et ici à Madagascar. Ensuite, l'intérêt de ces voyages est qu'en France par, exemple, il y a plus de cinq-cent-mille Comoriens. Il y a aussi le côté diplomatique. Je compte par exemple renforcer les relations entre Madagascar et les Comores. Je songe à abroger le visa de circulation entre les Comoriens et les Malgaches. Ce sera aussi une manière de donner l'exemple aux autres pays de la Commission de l'océan Indien. Je pense qu'une libre circulation des personnes, au moins des étudiants, et des biens devrait être en vigueur entre les membres de cette organisation.
Quel est l'intérêt à courtiser la diaspora ? A-t-elle le droit de vote ?
Ce n'est pas encore le cas, mais quand je serai au pouvoir, je compte octroyer le droit de vote aux citoyens comoriens à l'étranger. Si l'on fait voter la diaspora, elle pèsera, au moins, autant que les électeurs des îles.
Je veux travailler avec la diaspora parce que c'est une richesse pour nous. Je compte, par exemple, faire quitter les Comores de la zone Franc. On ne quitte pas la zone Franc sur un coup de tête. Il faut avoir des devises, attirer des investisseurs. La diaspora a généré aux Comores 273 000 000 €, en 2013. La diaspora est une richesse et il faut en profiter.
Quel est alors l'intérêt de ces voyages en vue des élections de 2016 ?
C'est aussi une question d'image. Pour être candidat, il faut se faire connaître et c'est également pour faire connaître mon pays. Pour développer les Comores, il faut des touristes, des investisseurs et même des compagnies aériennes et autres. Pour développer le pays, il nous faut bouger, faire valoir et défendre nos intérêts.
Vous avez parlé de votre projet de sortir de la zone Franc et de vous affranchir un peu de la France. Comment comptez-vous faire sur le plan diplomatique ?
Depuis 40 ans, la France est le premier pays européen à vouloir aider l'Afrique, mais ça ne marche pas. Il faut donc se poser la question : « Est-ce la méthode de la France qui ne marche pas et faut-il qu'on change ou est-ce l'Afrique qui ne peut ou ne veut pas dire comment il faut l'aider ». J'aimerais dire à la France la meilleure façon de nous aider. C'est comme avoir un enfant qui arrive à maturité et qui a besoin d'une indépendance financière pour s'assumer. La meilleure façon d'aider les Africains est de donner l'indépendance monétaire, accepter ce processus et l'accompagner.
Qu'est-ce qui vous démarque donc des autres candidats ?
Dès mon jeune âge, j'ai voulu faire de la politique pour améliorer la situation de mon pays. Depuis 2002, il y a une présidentielle tournante aux Comores, qui permet à chaque île de diriger l'Union des Comores. Cette fois-ci, c'est le tour de la Grande Comore et je pense que le moment est venu pour moi, après des années de préparation, d'espérer diriger les Comores. Aujourd'hui, je me présente, car je me sens prêt.
Vous avez déjà visité quelques pays, dans le cadre de votre campagne électorale. La France, les Seychelles et maintenant Madagascar. Pourquoi cette stratégie ?
C'est vrai, j'ai par exemple passé beaucoup de temps en France pour faire des conférences. Maintenant, je suis à Madagascar, d'abord parce que je suis né ici et j'ai fait mes études supérieures ici. J'ai appris une chose : avant de s'engager dans quelque chose, il faut d'abord demander le « Tso-drano », à ses aïeuls et ancêtres. Ce que j'ai déjà fait dans mes deux villages d'origine et ici à Madagascar. Ensuite, l'intérêt de ces voyages est qu'en France par, exemple, il y a plus de cinq-cent-mille Comoriens. Il y a aussi le côté diplomatique. Je compte par exemple renforcer les relations entre Madagascar et les Comores. Je songe à abroger le visa de circulation entre les Comoriens et les Malgaches. Ce sera aussi une manière de donner l'exemple aux autres pays de la Commission de l'océan Indien. Je pense qu'une libre circulation des personnes, au moins des étudiants, et des biens devrait être en vigueur entre les membres de cette organisation.
Quel est l'intérêt à courtiser la diaspora ? A-t-elle le droit de vote ?
Ce n'est pas encore le cas, mais quand je serai au pouvoir, je compte octroyer le droit de vote aux citoyens comoriens à l'étranger. Si l'on fait voter la diaspora, elle pèsera, au moins, autant que les électeurs des îles.
Je veux travailler avec la diaspora parce que c'est une richesse pour nous. Je compte, par exemple, faire quitter les Comores de la zone Franc. On ne quitte pas la zone Franc sur un coup de tête. Il faut avoir des devises, attirer des investisseurs. La diaspora a généré aux Comores 273 000 000 €, en 2013. La diaspora est une richesse et il faut en profiter.
Quel est alors l'intérêt de ces voyages en vue des élections de 2016 ?
C'est aussi une question d'image. Pour être candidat, il faut se faire connaître et c'est également pour faire connaître mon pays. Pour développer les Comores, il faut des touristes, des investisseurs et même des compagnies aériennes et autres. Pour développer le pays, il nous faut bouger, faire valoir et défendre nos intérêts.
Vous avez parlé de votre projet de sortir de la zone Franc et de vous affranchir un peu de la France. Comment comptez-vous faire sur le plan diplomatique ?
Depuis 40 ans, la France est le premier pays européen à vouloir aider l'Afrique, mais ça ne marche pas. Il faut donc se poser la question : « Est-ce la méthode de la France qui ne marche pas et faut-il qu'on change ou est-ce l'Afrique qui ne peut ou ne veut pas dire comment il faut l'aider ». J'aimerais dire à la France la meilleure façon de nous aider. C'est comme avoir un enfant qui arrive à maturité et qui a besoin d'une indépendance financière pour s'assumer. La meilleure façon d'aider les Africains est de donner l'indépendance monétaire, accepter ce processus et l'accompagner.
Qu'est-ce qui vous démarque donc des autres candidats ?
Qu'entendez-vous par conduire une voiture sans les accélérateurs et les freins ?
Lorsque vous dirigez un pays, vous devez maîtriser l'économie. Actuellement celle des Comores est maîtrisée par la France et non par les Comoriens. Je ne peux pas être chef d'État dans un pays où il n'y a pas une indépendance monétaire. Pour moi, s'il faut accélérer, il faut maîtriser la politique budgétaire et monétaire.
Par Garry Fabrice Ranaivoson - Lexpress Madagascar