Parler de la France et de l’Océan Indien, c’est évoquer les relations qu’elle entretient avec les îles de ce vaste océan longtemps appelé «...
Parler de la France et de l’Océan Indien, c’est évoquer les relations qu’elle entretient avec les îles de ce vaste océan longtemps appelé « routes des épices et de la soie », aujourd’hui nommé « route du pétrole », ou « zone économique exclusive » (ZEE). Des relations qui remontent de la colonisation, vers le 17e siècle lorsque des Français investissent le Sud de Madagascar en 1643 pour occuper peu à peu les autres îles à l’exemple de l’île Maurice trente ans après.
A cette époque-là, le nombre de Hollandais restait faible dans l’île. Mais nous n’avons pas vocation à s’étaler sur cette phase lointaine de l’Histoire entre la France et cette région. Notre objectif est d’éclairer ces relations vues de l’évolution du temps et de la teneur de l’actualité régionale, analyser cette vieille dépendance du point de vue des deux blocs pour comprendre son caractère éternel jusqu’ici.
A cette époque-là, le nombre de Hollandais restait faible dans l’île. Mais nous n’avons pas vocation à s’étaler sur cette phase lointaine de l’Histoire entre la France et cette région. Notre objectif est d’éclairer ces relations vues de l’évolution du temps et de la teneur de l’actualité régionale, analyser cette vieille dépendance du point de vue des deux blocs pour comprendre son caractère éternel jusqu’ici.
Des relations pour le moins ambiguës ?
Ces
relations, ne sont-elles pas ambiguës ? Cette ambiguïté s’explique par
le caractère double d’une France géographiquement nordique mais présente
politiquement et culturellement dans le Sud, une indécision qui en
créent tant d’autres avec l’évolution du temps, rendant encore plus
complexe ces relations ; il faut dire que, grâce à cette France, la
Réunion et Mayotte font partie de l’Europe, donc de l’Union Européenne.
D’ailleurs, s’il l’on observe bien le progrès aujourd’hui signalé à
Mayotte, datant de ces dernières années, c’est dû à la charte
européenne. Les Français habitant cette île comorienne ont dû s’appuyer
sur la constitution et les normes européennes pour que l’État français
bouge les lignes et équipe en infrastructures l’île longtemps désertée
au profit de la métropole et La Réunion. Mais ça, c’est une parenthèse
que nous fermons très vite. Pourtant, les circonstances sur place
demandent de lever cette équivoque dans des cas comme celui
d’aujourd’hui avec les Jeux des îles. On peut par exemple se poser la
question sur l’adhésion de la France à la COI, sur les techniques
protocolaires facilitant cette adhésion, objet profond de cette
énigmatique relation entre la France, disons entre l’Europe aujourd’hui
et notre région.
C’est l’intérêt de l’article 1er du règlement
statutaire de la COI (avant la départementalisation de Mayotte) qui
explique que la France « devient membre [de la COI] pour permettre à son
département et à sa région de La Réunion de participer à la coopération
réalisée au sein de la Commission de l’Océan Indien » (La Commission de l’Océan Indien (1982-1990). Son histoire, son fonctionnement, ses activités,
Maurice, COI, 1990, p.43.). Le principe est acquis, nous avons une
Commission de l’Océan Indien dont fait partie la France présente à La
Réunion et à Mayotte. Quels projets et quels moyens à mettre en œuvre
pour transformer le rêve en réalité ? La réponse à cette question ne
devrait-elle pas permettre d’alimenter le débat sur la révision des
statuts et des projets stratégiques ou tout simplement sur l’intérêt de
maintenir ou non ladite Commission ?
Des projets communs et de gros moyens d’aboutissement source de réticences
Au
départ en 1982), le projet commun de la Commission est vu sur un
concept social avec trois pays pionniers, dont Madagascar, Les
Seychelles et l’île Maurice. Les Comores et la Réunion (La France)
empêchés pour des raisons politiques à y adhérer intégreront
respectivement l’assise deux et quatre ans après sa mise en place.
Cette
adhésion de la France (par la réunion) a toujours fait l’objet d’une
attention particulière. Dans l’ouvrage que nous avons déjà cité Son histoire, son fonctionnement, ses activités,
Maurice, COI, 1990, p.8.), on sent cette palpable vigilance des
responsables de l’assise à l’égard de l’inclusion française dans
l’organisme régional : « A condition que l’adhésion de la France à
travers son département de la Réunion se fasse dans le respect absolu
des souverainetés nationales, sans paternalisme ou visées géopolitiques,
notre espérance des retombées positives de cet acte de foi et de
solidarité ne peuvent être que grande. »
Les
projets sont d’ordres culturels, économiques, politiques, sportifs…etc.
Le gros problème qui se pose aujourd’hui au sein de cette Commission de
l’Océan Indien est nécessairement financier car la réalisation des
projets communs émane de gros moyens financiers ; pour s’accrocher à la
COI et s’y installer confortablement, la France en a trouvé très vite
les moyens qui sont : son charisme, ses moyens politiques et
économiques, cerise sur le gâteau : sa puissante Europe. Ainsi, il faut
comprendre que les projets de la COI sont majoritairement financés par
le Fonds européen de développement (FED), ce qui résout sans
craquements le problème d’ambiguïté et difficulté d’une France-Sud posé
dès le départ.
Vous voyez, en un laps de temps, on a réussi à
balayer un problème pourtant très dure et réel. L’aspect financier
importe sur tout. La France, et par ricochet, La Réunion et Mayotte
(territoires bizarrement démis en avant sur ce dossier comme s’ils
n’étaient pas les îles géographiquement riveraines des autres membres)
réconfortent leurs positions fragilisées dans la réalité géographique,
puis juridique (pour le cas de Mayotte). La Commission en soi est
financée par des fonds européens. Parmi les grands projets, il y a
l’Université (aujourd’hui régionale) dite Université de l’Océan Indien
créée et financée à son intégralité par l’Union Européenne. La formule
est trouvée, la France est intégrée institutionnellement représentée par
le Préfet de la Réunion, assisté par le président du Conseil régionale.