On peut s’étonner de l’attitude plutôt ambigüe des hautes autorités à l’égard de la grève à l’hôpital El-Maarouf qui dure depuis de longues...
On peut s’étonner de l’attitude plutôt ambigüe des hautes autorités à l’égard de la grève à l’hôpital El-Maarouf qui dure depuis de longues semaines.
La revendication des médecins est à priori facile à satisfaire. Ils ne demandent pas de hausses de salaires ni le paiement d’indemnités dues mais ils exigent le départ du directeur général de l’établissement. La cause, Ils lui reprochent une gouvernance hasardeuse.
Certes, on ne doit pas prendre les accusations des médecins pour une vérité d’évangile. D’un côté, le rôle des médecins n’est pas de juger les hommes ; de l’autre l’intéressé doit pouvoir se défendre et prouver sa bonne foi. Mais pas au détriment des malades.
Tous les jours, des personnes sont victimes d’accidents. Des hommes et des femmes gravement malades sont abandonnés à eux mêmes dans ce mouroir indigne de porter encore le nom d’un homme illustre. D’autres continuent à mourir dans les cliniques privées débordées et encore plus démunies pour certaines.
Au regard de la fermeté des médecins, qui sont de toute façon irremplaçables en l’état actuel des ressources humaines disponibles dans le pays, on était en droit de s’attendre à ce que l’autorité cherche une solution pour assurer le fonctionnement du service. Ne serait ce qu’en nommant une direction provisoire, le temps de démêler le vrai du faux dans les accusations portées par les praticiens.
Au lieu de cela, on crée des subterfuges comme par exemple cette décision consistant à « renforcer » le conseil d’administration alors que personne ne remet en cause cette instance.
Ce qui est en question c’est l’utilisation effective des ressources affectées à l’hôpital dont le fameux RAU directement versé à partir des recettes des douanes. Ou encore l’utilisation des recettes issues des actes accomplis à l hôpital par les médecins et par le laboratoire d’analyses biomédicales
. « Nous avons demandé à ce qu’il y ait confrontation entre nos propres registres et les documents comptables présentés par l’administration de l’hôpital. Mais nous avons rencontré un refus catégorique », regrette le Dr Chacour, secrétaire général du syndicat des médecins, qui est sous le coup de sanctions disciplinaires.
Il dit être convaincu que des fautes de gestions ont contribué largement à plomber l’hôpital
le gouvernement de la République ne devrait pas donner l’impression de protéger des personnes sur qui pèsent de lourds soupçons. Au contraire ; il devrait aider à promouvoir la transparence dans ce dossier.
Le directeur d’El-Maarouf, quel qu’il soit et quelque soit son appartenance politique, est un peu comme la femme de César : on ne peut le soupçonner
AMj