Onze syndicats sur les quatorze ont appelé à cesser le travail à la société nationale d’eau et d’électricité (Jirama). Une grève peu suivie...
Onze syndicats sur les quatorze ont appelé à cesser le travail à la société nationale d’eau et d’électricité (Jirama). Une grève peu suivie selon la direction qui évoque 500 grévistes sur environ 6 000 employés dans tout le pays.
La Jirama est en grande difficulté financière et vit sous perfusion de l’Etat. Elle a reçu 427 milliards d’ariarys de subventions l’année dernière, soit près de 134 millions d’euros. Mais l’administration ne veut plus payer. Les grévistes demandent donc à l’Etat de combler le déficit, et aussi d’investir pour rénover le parc de centrales vieillissantes au lieu de faire appel à des entreprises privées.
À Antananarivo, quelques centaines d’employés se sont rassemblés pour écouter les discours des syndicalistes. Selon Oliva Andria Nali Manana, meneur de l’intersyndicale, il manque plus de 200 milliards d’ariarys, soit près de 63 millions d’euros pour assurer le fonctionnement de la Jirama cette année. « Il faut trouver l’argent si on veut faire un service public, estime-t-il. L’Etat dit qu’il n’a pas d’argent, mais il doit aussi payer des fournisseurs d’énergie privés à des prix exorbitants. »
Investissement massif
La Jirama, compagnie d'électricité et d'eau de Madagascar |
L’Etat s’est déjà engagé à réévaluer les contrats passés avec ces fournisseurs privés. Mais l’intersyndicale demande aussi un investissement massif pour éviter le recours au privé. «Pourquoi ne pas acheter des pièces de rechange, poursuit Oliva Andria Nali Manana, et réparer les groupes de la Jirama au niveau national ? Faire produire la Jirama, c’est ce qu’il ya de moins cher actuellement. »
Mais pour rénover les centrales du pays, il faudrait plus de 300 milliards d’ariarys, soit 94 millions d’euros. Une somme bien difficile à trouver vu les finances de l’entreprise. Les négociations doivent reprendre ce mardi. Par RFI