La création d’un organe de presse procède de la volonté de faciliter la diffusion d’informations. Dans le privé, la ligne éditoriale a ...
La création d’un organe de presse procède de la volonté de faciliter la diffusion d’informations.
Dans le privé, la ligne éditoriale a comme but premier, la promotion d’un ou plusieurs produits de l’actionnaire, la culture de l’image du ou des propriétaires et de façon opérationnelle, la mise à disposition du public d’un support pour la promotion publicitaire.C'est pourquoi les subventions multiformes sont nécessaires si le fondateur ne retient pas cette option..
En est-il de même pour les organes qui relèvent du domaine public ?
L’organe d’information dont le propriétaire est l’Etat ne devrait pas avoir les mêmes préoccupations puisque son objectif n’est pas d’amasser des marges bénéficiaires mais de créer les conditions d’un pluralisme au niveau des idées et des orientations politiques.
C’est pourquoi, il ne devrait pas y avoir un, mais plusieurs espaces éditoriaux afin de respecter les divergences d’opinion en conformité avec le pluralisme politique qui existe de visu dans le pays.
Tout comme les autres entreprises du domaine public, les médias d’Etat sont censés assurer un service universel permettant aux pouvoirs publics de promouvoir et de diffuser sans injonction, le maximum d’informations sur l’orientation qu’ils entendent impulser dans le pays.
Dans son point de presse, le Ministre chargé de l’information et de surcroît porte-parole du gouvernement a parlé d’une autocensure des journalistes de l’audio-visuel et de la presse écrite sous contrôle étatique.
S’agit –il d’un effet d’annonce ou d’une réelle volonté de libérer les organes d’Etat.
Les journalistes en quête de liberté d’expression doivent saisir la balle au bond et lancer un ballon d’essai.
L’opposition légale, au travers des journalistes ou ses communiqués de presse, doit aussi avoir ses espaces pour s’exprimer. L'idée de partis politiques autorisés devrait avoir son expression dans la possibilité de donner les points de vue divergeant dans ce type de canal.
Se pose alors la question de l’adéquation des convictions de la rédaction en chef par rapport aux objectifs politiques du Gouvernement. Je ne parle pas de l’existence ou non d’une liberté du journaliste qui n’est pas le sujet ici, quel qu’en soit le statut du média.
Rien ne pourra éviter les crocs-en jambes si les choses restent floues sur cet aspect.
Le code de l’information dont le premier promoteur est l’actuel ministre de l’information doit rester la référence pour les questions d’éthique et des bornes des champs d’investigation.
Les journalistes et reporteurs d’images doivent avoir la liberté de s’exprimer, y compris dans les organes de droit public, si nous avons opté réellement pour le pluralisme des idées et des convictions.
Les communicateurs amateurs d’un jour doivent céder la place aux professionnels pour qu’enfin le pays puisse progresser.
Il va sans dire que les relations entre le Directeur de la publication ou de la diffusion et la rédaction en chef doivent être clarifiées dès les prises de fonction pour que chacun reste dans ses clous.
Bonne journée
Djounaid Djoubeir