Au Conservatoire du Grand Avignon, Soumette Ahmed fait sonner les mots du poète Tarkos dans un tourbillon joyeux, inventif et généreux. Au...
Au Conservatoire du Grand Avignon, Soumette Ahmed fait sonner les mots du poète Tarkos dans un tourbillon joyeux, inventif et généreux.
Au commencement, il y a le serrage de main. « Serrons-nous la main, il n'y a pas de mal. » Avec les mots du poète marseillais disparu en 2004, Soumette Ahmed, en costume-cravate noir, nous interpelle et nous invite à réinventer ce geste fraternel dans un jeu de variation-description du mouvement des mains. Cette mécanique poétique, qui consiste à décortiquer un thème, une action, une sensation par le langage, bien connue des lecteurs de Tarkos, est parfaitement intégrée par le comédien, qui plonge dans chaque fragment de texte comme on part explorer le fond de l'océan sans trop savoir ce qu'on va y trouver.
Car c'est bien de profondeur qu'il s'agit : « Le mot "mot" ment. Le mot "mot" ne veut rien dire. Pas un mot ne se met à être. Pour qu'un mot existe, il faudrait qu'il veuille dire quelque chose… » Dans ce montage, les poèmes sont autant de morceaux de bravoure, défis au corps de l'acteur, défis à la pensée du spectateur, les deux mesurant leur souffle. Et si, parfois, nous nous retrouvons en apnée, inquiets de ne pas refaire surface, le comédien trouve toujours le moyen de nous ramener vers le soleil, par une pirouette, une danse ou un rebond musical. La scène est un grand terrain de jeu.
Au commencement, il y a le serrage de main. « Serrons-nous la main, il n'y a pas de mal. » Avec les mots du poète marseillais disparu en 2004, Soumette Ahmed, en costume-cravate noir, nous interpelle et nous invite à réinventer ce geste fraternel dans un jeu de variation-description du mouvement des mains. Cette mécanique poétique, qui consiste à décortiquer un thème, une action, une sensation par le langage, bien connue des lecteurs de Tarkos, est parfaitement intégrée par le comédien, qui plonge dans chaque fragment de texte comme on part explorer le fond de l'océan sans trop savoir ce qu'on va y trouver.
Car c'est bien de profondeur qu'il s'agit : « Le mot "mot" ment. Le mot "mot" ne veut rien dire. Pas un mot ne se met à être. Pour qu'un mot existe, il faudrait qu'il veuille dire quelque chose… » Dans ce montage, les poèmes sont autant de morceaux de bravoure, défis au corps de l'acteur, défis à la pensée du spectateur, les deux mesurant leur souffle. Et si, parfois, nous nous retrouvons en apnée, inquiets de ne pas refaire surface, le comédien trouve toujours le moyen de nous ramener vers le soleil, par une pirouette, une danse ou un rebond musical. La scène est un grand terrain de jeu.
Malgré la rudesse et la noirceur de certains poèmes choisis, Soumette Ahmed a la pudeur de tous les attaquer de front, avec honnêteté, sans jamais céder à la tentation de produire un « discours sur », mais en étant toujours à l'endroit du passage, du vecteur, du « dire et sentir avec ». Son unique engagement est celui de toute sa personne. Et c'est ce qui rend ce spectacle si humain et si réjouissant.
Par Julien Avril
Article publié dans I/O papier du 17/07/2015
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
Par Julien Avril
Article publié dans I/O papier du 17/07/2015
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