Hier de gros engins de la Colas ont été incendiés sur le site de Handuli. Un militaire a été attaqué et blessé. Ce matin, un véhicule de la...
Hier de gros engins de la Colas ont été incendiés sur le site de Handuli. Un militaire a été attaqué et blessé. Ce matin, un véhicule de la Colas qui traversait Pvanambwani a été arrêté et incendié. Des habitants du village sont arrêtés.
Depuis des mois que la Colas a commencé des travaux, le combat de la population de Pvanambwani et de son comité, a été axé sur la recherche du dialogue avec les autorités, tant au niveau national avec les vice-présidents signataires du contrat de bail, que les autorités insulaires. La voie choisie a été pacifique.
Comment ne pas s’étonner que ces violences arrivent le jour même où un référé pour l’arrêt des travaux a été introduit au tribunal de Moroni par le président du Conseil de l’île autonome de Ngazidja au nom de la coordination du mouvement de soutien aux populations ? Le même jour où la campagne de sensibilisation contre l’occupation de la Colas à Handuli a été (re)-lancée à l’international par les protestations à Paris de proches des populations lésées.
Reformulons la question. Qui a peur de l’élan de mobilisation populaire autour de Handuli et tirerait profit d’affrontements et d’éruptions de violence, afin que Handuli devienne purement et simplement une affaire de maintien de l’ordre ? Qui veut faire oublier les enjeux économiques, sociaux, historiques ? Qui a intérêt à faire passer oublier que les vice-présidents et la Colas n’ont fait rien d’autre que piétiner les lois et mépriser les Comoriens.
La violence ne peut pas profiter à la population de Pvanambwani, qui commençait à récolter les fruits de sa détermination dans sa lutte pour le respect de la loi et des intérêts économiques du Comorien.
La cabine de l’engin brûlé et le 4x4, seront vite remboursés à la Colas par les assurances. Ceux qui veulent brader illégalement notre patrimoine se saisiront de ces actes qui les arrangent bien, pour intimider la population et faire dévier le débat.
Disons-le sans équivoque. La violence dans cette situation est contre-productive, facteur de divisions et affaiblit le combat. Il faut se méfier des manipulations. Et elles sont nombreuses dans cette affaire. Il n’y a pas si longtemps, 3 jeunes hommes de Pvanambwani ont été logés pendant plusieurs aux frais de la Colas à l’hôtel Retaj. Ils avaient été utilisés pour signer un soit-disant accord au nom du village.
Le directeur de la Colas, a appelé un opérateur économique de la place pour l’intimider, laissant entendre qu’il pourrait être arrêté parce que derrière les agissements de ceux qui ont brulé les engins. Il se prend pour un justicier dans un pays où il a constaté que les responsables ne connaissent que la loi du plus fort.
Nous ne devons pas nous laisser intimider et abandonner une population qui lutte pour nos droits et nos intérêts. C’est quand la population sera désespérée d’être abandonnée de tous, que ceux qui jouent avec le feu dans nos pays à force de manipulations, réussiront à faire faire par de jeunes immatures des actes de violence pour saboter ce combat exemplaire pour que Handuli serve les intérêts comoriens.
A Moroni, à Paris, devant le parlement européen, devant les bourses, manifestons pour le respect de la loi à Handuli, contre le piétinement des lois comoriennes, l’exploitation sans égard de notre environnement et de nos intérêts et le non-respect de l’éthique des affaires (Business Ethics) que la Colas prétend avoir signée.
Par Said Mchangama