Tel est l’intitulé de la conférence prononcée par Mistoihi Abdillahi , sociologue et essayiste, à Lyon le 20 juin 2015. L’événement était h...
Tel est l’intitulé de la conférence prononcée par Mistoihi Abdillahi, sociologue et essayiste, à Lyon le 20 juin 2015. L’événement était honoré par une cinquantaine de personnes dont deux anciens directeurs de l’ONICOR et un ancien ministre de l’intérieur.
Le conférencier a défini la notion de sous-développement (manque d’autosuffisance alimentaire, d’éducation de base, de système de santé performant accessible à tous, d’infrastructures de base, d’espoir d’un lendemain meilleur), développé les causes du sous-développement aux Comores (manque de programme des dirigeants politiques, de patriotisme, de repères, forte présence de la question de l’honneur, le communautarisme), fixé les responsabilités de la diaspora dans ce dernier (refus d’intégration de l’immigré comorien à son pays d’accueil, importation du communautarisme en France, rapatriement de toute la vie comorienne en France, intérêt exclusif du développement des villages et du grand mariage) avant d’apporter quelques solutions (combattre le communautarisme, éduquer les enfants de la diaspora à la recherche du savoir, aider aux changement des mentalités qui ne sont pas en adéquation avec le développement économique, être des moteurs et des promoteurs des investissements économiques aux Comores et soutenir la jeunesse comorienne restée aux Comores à s’autonomiser financièrement).
Mais en réalité l’intérêt du conférencier portait sur la dimension nocive du grand-mariage dans la vie grand-comorienne en particulier et comorienne en général. Ce qui l’intéressait par-dessus tout en vérité était de souligner que le financement de cette institution par la diaspora comorienne contribuait non pas au développement du pays mais à son sous-développement car elle injecte des milliards non pas dans l’économie productive mais dans des dépenses ostentatoires.
Le propos était mesuré (presque scientifique) au début mais il est devenu petit à petit entièrement militant vers la fin. La réflexion est restée néanmoins tout au long de la conférence intelligente et même parfois brillante ; et surtout soutenue avec beaucoup de conviction.
Ce que l’on pourrait reprocher cependant à cette belle prestation est d’avoir osé, avec peu de nuance, cette corrélation que l’on retrouve déjà dans le titre de la conférence : la diaspora maintient le pays dans le sous-développement. Le propos aurait été beaucoup plus convaincant et rassembleur s’il commençait par souligner les apports économiques incontestables de la diaspora avant de montrer ses limites.
Nous pouvons cependant savoir gré à Mistoihi Abdillahi de penser les maux de la société comorienne et de tenter de leur trouver des réponses. Rien que cela force la sympathie et le respect.
Nassurdine Ali Mhoumadi, docteur ès Lettres et essayiste, est professeur de Lettres modernes dans la région lyonnaise. Il est chroniqueur à Albilad.
Le conférencier a défini la notion de sous-développement (manque d’autosuffisance alimentaire, d’éducation de base, de système de santé performant accessible à tous, d’infrastructures de base, d’espoir d’un lendemain meilleur), développé les causes du sous-développement aux Comores (manque de programme des dirigeants politiques, de patriotisme, de repères, forte présence de la question de l’honneur, le communautarisme), fixé les responsabilités de la diaspora dans ce dernier (refus d’intégration de l’immigré comorien à son pays d’accueil, importation du communautarisme en France, rapatriement de toute la vie comorienne en France, intérêt exclusif du développement des villages et du grand mariage) avant d’apporter quelques solutions (combattre le communautarisme, éduquer les enfants de la diaspora à la recherche du savoir, aider aux changement des mentalités qui ne sont pas en adéquation avec le développement économique, être des moteurs et des promoteurs des investissements économiques aux Comores et soutenir la jeunesse comorienne restée aux Comores à s’autonomiser financièrement).
Mais en réalité l’intérêt du conférencier portait sur la dimension nocive du grand-mariage dans la vie grand-comorienne en particulier et comorienne en général. Ce qui l’intéressait par-dessus tout en vérité était de souligner que le financement de cette institution par la diaspora comorienne contribuait non pas au développement du pays mais à son sous-développement car elle injecte des milliards non pas dans l’économie productive mais dans des dépenses ostentatoires.
Le propos était mesuré (presque scientifique) au début mais il est devenu petit à petit entièrement militant vers la fin. La réflexion est restée néanmoins tout au long de la conférence intelligente et même parfois brillante ; et surtout soutenue avec beaucoup de conviction.
Ce que l’on pourrait reprocher cependant à cette belle prestation est d’avoir osé, avec peu de nuance, cette corrélation que l’on retrouve déjà dans le titre de la conférence : la diaspora maintient le pays dans le sous-développement. Le propos aurait été beaucoup plus convaincant et rassembleur s’il commençait par souligner les apports économiques incontestables de la diaspora avant de montrer ses limites.
Nous pouvons cependant savoir gré à Mistoihi Abdillahi de penser les maux de la société comorienne et de tenter de leur trouver des réponses. Rien que cela force la sympathie et le respect.
Nassurdine Ali Mhoumadi, docteur ès Lettres et essayiste, est professeur de Lettres modernes dans la région lyonnaise. Il est chroniqueur à Albilad.