Le sens moral et la dignité des hommes qui nous dirigent sont chaque jour un peu plus mis en accusation. La dernière turpitude (ou l'un...
Le sens moral et la dignité des hommes qui nous dirigent sont chaque jour un peu plus mis en accusation. La dernière turpitude (ou l'une des dernières car il y en a tant qu'il devient difficile de les dater toutes) est l'affaire dite "des cailloux d' Handouli". Il s'agit en fait d'un contrat passé entre une société multinationale et le gouvernement comorien dans des conditions opaques. On nous a évoqué des "cailloux" en sous entendant qu'ils n'avaient guère de valeur et au fil du temps il est apparu qu'il s'agissait au contraire d'un produit d'une grande valeur dont la concession d'exploitation avait été accordée en violation des lois et règlements. Il y eut malheureusement des destructions de biens, car la jeunesse ne supportait pas de voir ainsi son environnement se détériorer, il y eut ensuite des violences policières inouïes, la population déjà pauvre reçut des coups, des maisons furent pillées et saccagées dans des conditions inacceptables.
Notre devoir est de prendre de la hauteur et de suggérer des mesures pour établir de la sérénité et éviter que des faits de cette nature se reproduisent. Pour cela je ferai ici les observations suivantes.
Observation n°1 - L'environnement est une richesse fondamentale et aucun contrat minier ne doit jamais être conclu sans que des études d'impact soient sérieusement menées. N'oublions pas ici que la plus grande amende jamais imposée à une multinationale le fut à la multinationale BP condamnée à payer au total plus de 50 milliards de dollars pour la marée noire du golfe du Mexique, n'oublions pas que pour dépolluer le site de Bakou en Azerbaîdjan exploité sans précaution pendant des dizaines d'années le pays devrait consacrer plus d'un an de recettes pétrolières. Les dommages sont tels que les réparer est devenu impossible. Ne pas avoir mené d'études d'impact est dans le cas qui nous concerne criminel. Ces hommes semblent n'avoir rien appris.
Observation n°2 - Le contrat en question est contestable, il est conclu en violation des lois sur l'environnement et sous le manteau, sans informer ceux qui auraient du l'être, sans évoquer cette question, capitale à l'évidence, à l'autorité de Ngazidja et au Parlement qui aurait dû en débattre.
Observation n°3 - Ce sont là des faits graves et délictueux mais ce n'est pas surprenant, les hommes qui les ourdissent dans l'ombre se prêtent pour l'occasion des amitiés de circonstance.
Observation n°4 - Le problème de la concession d'exploitation de cette richesse comorienne dans des conditions opaques s'inscrit en fait dans un cadre encore plus large. Les Comores ne disposent pas de Code minier et de Code Pétrolier. Dans un passé récent il apparaît ainsi que des blocs d'exploration pétrolière ont été cédés à des amis ou à des amis d'amis sans que l'on sache vraiment ce que cela rapporte au pays. IL FAUT ÉTABLIR D'URGENCE UN CODE MINIER ET PÉTROLIER en liaison avec les experts indépendants de la Banque Mondiale pour que nos richesses ne disparaissent pas dans les poches sans fond de politiciens corrompus.
Observation n°5 - La Bonne Gouvernance est une fois de plus en question. Nous ne pouvons plus tolérer ce que nous ressentons comme un viol de nos consciences. Le nom de Politiciens véreux et de leurs amis est une fois de plus sur toutes les lèvres et c'est devenu insupportable.
Observation n°6 - La propriété est sacrée, la violence ne résout rien. Mais la violence de l'Etat est pire encore que celle d'une jeunesse qui "en a marre" d'être abusée. Le civisme ne peut exister que si l'exemple vient de ceux qui nous gouvernent.
Observation n°7 - Pour justifier l'injustifiable on explique que ce terrain appartenait à l'Etat. Il est regrettable que nous ne disposions pas d'un registre foncier sérieux. Il est essentiel pour l'avenir d'y remédier en établissant un registre foncier national et des réformes agraires sont indispensable à Anjouan. L'Etat n'a pas vocation à détenir des terres alors que de nombreux comoriens pourraient y bâtir leur demeure ou exploiter un champ pour simplement vivre mieux. Cette réforme devra être menée rapidement.
Observation n°8 - Nous avons connu des événements graves, personne ne s'est interposé pour les éviter. Il y a des notables et des religieux qui doivent absolument être dépolitisés et dont les avis devraient faire autorité. Ces hommes doivent retrouver les valeurs de chefferie qui les feront considérer comme les interlocuteurs naturels qui donnent la vigueur et l'autorité aux liens sociaux.
Depuis une décennie, la situation économique et sociale n'a fait qu'empirer, le désordre prospère quand chacun se croit tout permis, il faut que cela cesse. Le pays est avide des réformes que je viens d'énoncer.
Signée Saïd HILALI
14 juillet 2015
Notre devoir est de prendre de la hauteur et de suggérer des mesures pour établir de la sérénité et éviter que des faits de cette nature se reproduisent. Pour cela je ferai ici les observations suivantes.
Observation n°1 - L'environnement est une richesse fondamentale et aucun contrat minier ne doit jamais être conclu sans que des études d'impact soient sérieusement menées. N'oublions pas ici que la plus grande amende jamais imposée à une multinationale le fut à la multinationale BP condamnée à payer au total plus de 50 milliards de dollars pour la marée noire du golfe du Mexique, n'oublions pas que pour dépolluer le site de Bakou en Azerbaîdjan exploité sans précaution pendant des dizaines d'années le pays devrait consacrer plus d'un an de recettes pétrolières. Les dommages sont tels que les réparer est devenu impossible. Ne pas avoir mené d'études d'impact est dans le cas qui nous concerne criminel. Ces hommes semblent n'avoir rien appris.
Observation n°2 - Le contrat en question est contestable, il est conclu en violation des lois sur l'environnement et sous le manteau, sans informer ceux qui auraient du l'être, sans évoquer cette question, capitale à l'évidence, à l'autorité de Ngazidja et au Parlement qui aurait dû en débattre.
Observation n°3 - Ce sont là des faits graves et délictueux mais ce n'est pas surprenant, les hommes qui les ourdissent dans l'ombre se prêtent pour l'occasion des amitiés de circonstance.
Observation n°4 - Le problème de la concession d'exploitation de cette richesse comorienne dans des conditions opaques s'inscrit en fait dans un cadre encore plus large. Les Comores ne disposent pas de Code minier et de Code Pétrolier. Dans un passé récent il apparaît ainsi que des blocs d'exploration pétrolière ont été cédés à des amis ou à des amis d'amis sans que l'on sache vraiment ce que cela rapporte au pays. IL FAUT ÉTABLIR D'URGENCE UN CODE MINIER ET PÉTROLIER en liaison avec les experts indépendants de la Banque Mondiale pour que nos richesses ne disparaissent pas dans les poches sans fond de politiciens corrompus.
Observation n°5 - La Bonne Gouvernance est une fois de plus en question. Nous ne pouvons plus tolérer ce que nous ressentons comme un viol de nos consciences. Le nom de Politiciens véreux et de leurs amis est une fois de plus sur toutes les lèvres et c'est devenu insupportable.
Observation n°6 - La propriété est sacrée, la violence ne résout rien. Mais la violence de l'Etat est pire encore que celle d'une jeunesse qui "en a marre" d'être abusée. Le civisme ne peut exister que si l'exemple vient de ceux qui nous gouvernent.
Observation n°7 - Pour justifier l'injustifiable on explique que ce terrain appartenait à l'Etat. Il est regrettable que nous ne disposions pas d'un registre foncier sérieux. Il est essentiel pour l'avenir d'y remédier en établissant un registre foncier national et des réformes agraires sont indispensable à Anjouan. L'Etat n'a pas vocation à détenir des terres alors que de nombreux comoriens pourraient y bâtir leur demeure ou exploiter un champ pour simplement vivre mieux. Cette réforme devra être menée rapidement.
Observation n°8 - Nous avons connu des événements graves, personne ne s'est interposé pour les éviter. Il y a des notables et des religieux qui doivent absolument être dépolitisés et dont les avis devraient faire autorité. Ces hommes doivent retrouver les valeurs de chefferie qui les feront considérer comme les interlocuteurs naturels qui donnent la vigueur et l'autorité aux liens sociaux.
Depuis une décennie, la situation économique et sociale n'a fait qu'empirer, le désordre prospère quand chacun se croit tout permis, il faut que cela cesse. Le pays est avide des réformes que je viens d'énoncer.
Signée Saïd HILALI
14 juillet 2015