Après une dizaine de jours de grève, près de 3,5 millions US$ de perte, 2000 passagers hébergés et des milliers d’autres passagers très en ...
Après une dizaine de jours de grève, près de 3,5 millions US$ de perte, 2000 passagers hébergés et des milliers d’autres passagers très en colère, 200 vols annulés, la compagnie Air Madagascar est en cessation de paiement et risque le chômage technique selon le ministre de tutelle, Ulrich Andriatiana. Ce dernier affirme que comme la compagnie est en cessation de paiement, et que ce problème de trésorerie est tel qu’elle ne peut plus faire face à ses obligations dont entre autres le salaire des employés. En outre compte tenu de la dégradation de la situation financière et technique de la compagnie, celle-ci risque de mettre en chômage technique une partie de ses employés à court terme.
Hier, 22 juin, quelques vols, internationaux et régionaux, seulement ont pu être assurés et la direction de la compagnie a fait appel à des techniciens en provenance de l’île Maurice pour les contrôles techniques de l’Airbus 340 immobilisé depuis le début de la grève.
Hier, 22 juin, quelques vols, internationaux et régionaux, seulement ont pu être assurés et la direction de la compagnie a fait appel à des techniciens en provenance de l’île Maurice pour les contrôles techniques de l’Airbus 340 immobilisé depuis le début de la grève.
Évidemment les deux parties en conflit s’accusent mutuellement de la dégradation de la situation. Le ministre de tutelle comme le gouvernement en général désignent les grévistes comme responsables de l’actuelle grande difficulté d’Air Madagascar. De l’autre côté, les délégués du personnel gréviste font remarquer que les gouvernants n’ont pas hésité à mettre en faillite la compagnie nationale pour préserver la tête de trois dirigeants à savoir le directeur général, le directeur général de l’aviation civile de Madagascar et le président du conseil d’administration d’Air Madagascar qui est en même temps directeur du cabinet de la Présidence.
La médiation est au point mort, après l’échec de l’Inspection du travail et de la Primature. Le locataire de Mahazoarivo a proposé la suspension des mesures disciplinaires contre certains grévistes sanctionnés contre la reprise du travail, mais les grévistes font remarquer que la suspension ou l’annulation des sanctions « n’est qu’une condition préliminaire ». La finalité est tout autre, notamment le limogeage ou la démission des trois dirigeants et l’autonomie de gestion. Air Madagascar peut très bien disparaître de l’écran radar, mais les trois dirigeants n’ont pas du tout l’intention de démissionner tout comme les grévistes qui persistent et signent dans leur revendication. Les professionnels du tourisme et autres secteurs qui dépendent directement ou indirectement du transport aérien s’arrachent les cheveux mais n’ont pas le choix ; leur sort dépend du bon vouloir d’Air Madagascar. En haut lieu, ils ont décidé de ne pas décider. La quasi-faillite d’Air Madagascar fait-elle partie des objectifs de 100 jours du gouvernement ?
Par Léa Ratsiazo - madagascar-tribune.com