Après le décès d'une femme enceinte il y a deux semaines environ, les épreuves s'enchaînent à El-Maarouf. Or, la première pierre de...
Après le décès d'une femme enceinte il y a deux semaines environ, les épreuves s'enchaînent à El-Maarouf. Or, la première pierre de cet Hôpital (?), nous ont racontés, les générations postcoloniales, c'était un Etablissement où on prodigue de soin médicaux ou chirurgicaux.
Les Comores devenu indépendants, cet héritage précieux était l'hôpital phare du pays. Mais depuis plusieurs années, la politique de santé publique a été remplacée par celle de liquidation de Service Public, aujourd'hui celle de fin de vie.
L'El-Maarouf est devenu un Établissement de fin de vie, seules les chanceux et miraculeux survivent et échappent à l'usine hospitalière de la mort. Il y a une semaine, une femme enceinte est admise dans le Centre hospitalier de fin de vie.
Les Comores devenu indépendants, cet héritage précieux était l'hôpital phare du pays. Mais depuis plusieurs années, la politique de santé publique a été remplacée par celle de liquidation de Service Public, aujourd'hui celle de fin de vie.
L'El-Maarouf est devenu un Établissement de fin de vie, seules les chanceux et miraculeux survivent et échappent à l'usine hospitalière de la mort. Il y a une semaine, une femme enceinte est admise dans le Centre hospitalier de fin de vie.
Il était 14h 00 environ lorsqu’une voiture particulière allant de vive-allure vient de garer devant le couloir de la mort, du service de gynécologie de l’Hôpital. Une sage-femme vient l'accueillir avec une chaise roulante. Au passage, visiteurs et d'autres malades, observaient l’écoulement du sang et tout le monde était effrayé de l’ampleur. Admise en urgence de la maternité, quelques minutes après, la famille du malade est informée que la femme doit être césarisée puisqu'elle a perdu beaucoup de sang.
Paniquée, la famille commence une prière pour survivre dans cette hécatombe.
L'horreur du couloir de la mort a commencé, le gynécologue est déjà rentré chez lui, plus de voiture de service ni ambulance sur place pour aller le chercher. Heureusement, il n' y avait plus de pénurie d'essence, un médecin est monté à bord d’une voiture, est partie à grande vitesse. La famille eurent informées plus tard par une infirmière qu’il est parti récupérer le gynécologue. Vingt-cinq minutes plus tard, le gynécologue est arrivé
Ouf! On est sauvé.
Zut! On a parlé vite, Mamwe n'a pas encore dit son dernier mot, cinq minutes après, la famille vient d'être informé que "WAREGUE".
Panique à bord, ce n'est pas la série hollywoodienne "les Urgences", on est à El-Maarouf. MAMWE est contacté pour remettre l'électricité, ce n'est pas un délestage, c'est un problème technique.
Ô secours! Ô secours! Dubaï clinique!
Ceux qui ne le connaissent pas, c'est le clinique des huppés qui se trouve au sein de notre hécatombe, il est contacté pour brancher son groupe Électrogène censé relayer le courant de la Mamwe en cas de coupure. Décidément, c'était une journée d'horreur, l’unité ne fonctionne pas depuis des heures, le moteur est en panne.
La situation s’aggrave, l’état du malade devient de plus en plus critique. Un hôpital de campagne est improvisé dans le couloir de la mort pour utiliser la lumière du soleil puisque les appareils du bloc opératoire disposent une autonomie d'énergie permettant de sauver des vies (En effet, il fallait tout simplement de la lumière pour que l’opération soit effectuée), une décision très risquée et plus difficile à exercer.
La prière de la famille est exaucée, la femme est césarisée, deux vies sont sauvées. Un bravo aux efforts de l’équipe médicale. On est sauvé du "brancard de la mort" ce jour-là. Ainsi va le Centre Hospitalier d’El Marouf, notre Hôpital de « référence », devenu un établissement de fin de vie, que seuls les miraculeux s'en sortent vivants comme les survivants d'Auschwitz
Au moment que l'Occident légifère le droit de mourir, nous l'avons devancé, nous avons notre établissement de fin de vie.
Par Mohamed Hadji