Le changement à la Gendarmerie, le point de vue sur la candidature de l'ancien président Sambi, les conditions de vie et de travail des...
Le changement à la Gendarmerie, le point de vue sur la candidature de l'ancien président Sambi, les conditions de vie et de travail des militaires et bien sûr l'inévitable question de la crise diplomatique provoquée par l'équipe Sambi à Madagascar qui a failli porter atteinte aux très excellentes relations d'amitié, de fraternité et de bon voisinage entre les Comores et Madagascar. Sur ce point Boléro rappelle que « Beaucoup d'autres choses graves se sont passées à la Grande île (Madagascar) mais avec les autorités malgaches nous avons pu gérer la situation et c'est l'essentiel ».
Bonne lecture
Alf : Que signifie le changement intervenu à la Gendarmerie ?
- Boléro : La routine ! Le Colonel Rafick a rempli loyalement et fidèlement en bon officier les missions qui lui ont été confiées il y a deux ans et le moment est venu pour qu'il soit affecté pour d'autres et que Mohamed Yahaia prenne la place, c'est tout !
Alf : Et pourtant d'aucuns pensent que c'est pour les prochaines élections
- Boléro : Si C'avait été le cas alors nous n'aurions pas opéré des changements. Puisque les dernières élections se sont bien déroulées selon la communauté nationale et internationale. Non la première fonction de la gendarmerie en Union des Comores n'est pas des élections mais plutôt la sécurité des personnes et de leurs biens. Qu'on cesse de voir partout de la politique politicienne !
Alf : Vous êtes politicien et juriste. Sambi peut-il être candidat ou pas ? Vous disiez en 2010 que tout comorien peut être candidat !
- Boléro : Vous savez, j'ai horreur qu'on m'instrumentalise ainsi ! Tout le monde se rappelle subitement qu'en 2010 j'ai bien dit que le Président Sambi peut se présenter aux primaires partout. Je dois constater que personne ne se souvient et c'est bien dommage qu'en 2009, seul contre tous, j'ai bien rappelé que le Président Sambi n'a pas le droit de modifier ou encore de se faire proroger son mandat alors qu'il a été élu et prêté serment pour un mandat de quatre ans ! Mais on a décidé autrement en violation de la constitution ! J'ai aussi beau crié que le principe de la non-rétroactivité de la loi est sacré et pourtant des esprits « trop intelligents » ont expliqué partout qu'une personne élue comme Président d'une île et qui a prêté serment en tant que tel, peut, du jour au lendemain, parce qu'une nouvelle loi est votée, devenir « Gouverneur » par la volonté d'une autre personne. D'autant que par cette même loi, le Président de l'Union devrait désormais être entouré de 3 Vice-présidents au lieu de 2 et pourtant le Président Sambi est resté entouré de deux vice-présidents. Personne n'a voulu m'écouter et personne ne s'en rappelle. Mais comme dans un très mauvais rêve, une catégorie de personnes se rappelle d'une partie de mes dires juste pour se faire remarquer.
Alfadjr : Mais vous n'avez pas encore répondu à ma question.
- Boléro : Alors, une chose est certaine. Bien que mon père soit de Chouani en Grande-Comore, mais parce que j'ai été candidat aux primaires de 2010 pour le compte de l'île autonome de Mohéli, mon île natale, et avec toutes ces modifications constitutionnelles opérées à partir de 2009 par le Président Sambi et ses amis, je ne voie pas du tout comment peux-je encore prétendre à la magistrature suprême de notre pays dans le cadre de la Tournante dans une autre île.
En tous les cas, la Communauté Internationale, l'Union Africaine en tête, est garante de l'application de tout le dispositif à la fois de la lettre et de l'esprit de la Réconciliation aux Comores après la crise séparatiste déclenchée à Anjouan en 1997 et la Cour Constitutionnelle aura certainement à valider les candidatures.
Alf : Que s'est-il passé à Madagascar lors de la visite des députés JUWA à Tana ?
- Boléro : De choses très graves parce que soit un journal de la place en l'occurrence le quotidien « La Nation » a menti en voulant induire en erreur ses lecteurs comme quoi aux Comores il y aurait une situation de crise ressemblant à la crise sécessionniste anjouanaise, car des députés d'une île qui s'appellerait « Ile JUWA » serait chassés du parlement. Soit des comoriens auraient induit en erreur exprès ledit quotidien ! Toujours est-il que cela a failli porter atteinte aux très excellentes relations d'amitié, de fraternité et de bon voisinage entre nos deux pays. Et aussi beaucoup d'autres choses graves se sont passées à la Grande île mais avec les autorités malgaches nous avons pu gérer la situation et c'est l'essentiel
AlF : Monsieur le Directeur de cabinet, pouvez-vous, en quelques mots, mais vraiment très brièvement, nous résumer vos deux années à la tête de la Défense Nationale ?
- Boléro : J'avoue que l'exercice est difficile mais je me soumets à votre démarche dont le souci est, et c'est ce que j'ai compris, l'efficacité ! Du 20 au 26 mai, une section de notre armée participera à un exercice militaire multisectoriel à l'instar des militaires des autres pays de la Commission de l'Océan Indien (Seychelles, Maurice et Madagascar) organisé par les Forces Armées Malgaches avec comme partenaires les FAZSOI (Forces Armées françaises dans la Zone Sud de l'Océan Indien) dans la région de DIANA (Antsiranana et Ambilobe). Cette nouveauté pour nos Forces Armées est le résultat d'une coopération intense d'abord multilatérale dans le cadre de la Force Africaine en Attente et spécialement de sa composante de l'Afrique de l'Est (EASF), ensuite bilatérale avec la France, les Etats-Unis d'Amérique et les pays de la région dont la Grande Ile Madagascar.
Alfadjr : Et pour les conditions de vie et de travail des militaires ?
- Boléro : A l'intérieur des casernes, le Chef d'état-major a entamé une série de réformes structurelles mais également disciplinaire pour redonner à nos Forces une image digne ! Alors si tout cela a été réalisé en si peu de temps, c'est parce que le Chef Suprême des Armées Dr Ikililou DHOININE a donné des instructions fermes pour que nos militaires aient l'instruction nécessaire qui corresponde aux préoccupations du pays et de son environnement immédiat. C'est ainsi que grâce à l'accord de partenariat de défense que nous avons signé avec nos différents partenaires. Mais le bilan proprement dit, nous le ferons le moment venu. Pour l'instant nous y travaillons.
Interview du 20 mai 2015.
(Avec quelques modifications sur la présentation).
Par Mrimdu