POLÉMIQUE - Robert Ménard, le maire de la ville, soutenu par le FN, a revendiqué lundi soir tenir des statistiques ethniques dans sa ville p...
POLÉMIQUE - Robert Ménard, le maire de la ville, soutenu par le FN, a revendiqué lundi soir tenir des statistiques ethniques dans sa ville pour "savoir la vérité". Une méthode parfaitement illégale. Une enquête préliminaire a été ouverte et une perquisition est en cours à la mairie.
Déclencher les polémiques, Robert Ménard en a l'habitude. Après la crèche de Noël dans la mairie, les affiches revendiquant l’armement de la police municipale ou encore la rue de sa ville baptisée pour rendre hommage à l'Algérie française, le maire de Béziers revendique, cette fois-ci, tenir des statistiques ethniques dans sa commune. Un aveu qui lui vaudra l'ouverture d'une "enquête préliminaire", ce mardi, pour "fichage illégal".
"Les prénoms disent les confessions"
Invité lundi soir sur le plateau de Mots croisés, sur France 2, Robert Ménard a révélé tenir des statistiques ethniques recensant les enfants supposés musulmans dans sa commune du fait de leur prénom. Une révélation faite alors que le maire évoquait justement sur le plateau les chiffres de Marine Le Pen sur le nombre d’enfants musulmans en France.
D’après l'édile en effet, à Béziers, il y a 64,6 % des enfants scolarisés en maternelle et en élémentaire qui sont de confession musulmane. Un chiffre obtenu à partir du comptage des prénoms des élèves, car, selon lui, "les prénoms disent les confessions. Dire l'inverse, c'est nier une évidence."
Ménard veut savoir "la vérité"
Sauf que les statistiques ethniques sont parfaitement illégales en France, au regard de la loi du 6 janvier 1978. Pour autant, pas de quoi faire vaciller le maire de Béziers. Invité mardi matin sur BMFTV, il assume ainsi à 100 % et explique être tout à fait favorable à ces statistiques : "Il y a tout un tas de pays où il y a de statistiques ethniques et ils ne sont pas moins démocratiques, pas moins républicains que les autres !"
Pourquoi un tel recensement, basé sur la religion supposée d'un enfant au vu d’un patronyme ? Pour "savoir la vérité" et "agir", assure le maire. Il explique alors, usant d'exemples un brin obscurs, vouloir donner plus de moyens aux écoles en difficultés et remettre en état celles qui en ont besoin, par exemple en "rebouchant les trous dans les cours d'école". Robert Ménard s'en prend ensuite à la trop forte proportion d’enfants issus de l’immigration dans les classes des écoles de sa ville : "Les deux-tiers des enfants qui fréquentent les écoles publiques maternelle ou primaire sont des enfants issus de l’immigration. C’est trop. On n’assimilera personne", fait-il valoir. Avant de l'affirmer : "oui, il y a trop d'immigration en France".
Une enquête ouverte par la justice
Au lendemain de son aveu choc sur le fichage des écoliers selon leur religion, le procureur de la République de Béziers Yvon Calvet a expliqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour "fichage illégal". Une perquisition est actuellement en cours à la mairie de la ville. Si les faits étaient avérés, l'élu risque une peine de cinq ans de prison et jusqu’à 300 000 euros d’amende.
Au gouvernement, la condamnation est unanime. Le Premier ministre, Manuel Valls, a assuré que cette pratique est "contraire à la République", estimant que "de tels actes ne peuvent rester sans conséquences" et y voyant "la réalité de l'extrême droite". Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a assuré que le maire de Béziers "a franchi une ligne jaune et se place délibérément en dehors des valeurs de la République" en ayant recours au "fichage" des élèves musulmans sur la base de leur nom.
Geoffrey Bonnefoy
metronews.fr
Déclencher les polémiques, Robert Ménard en a l'habitude. Après la crèche de Noël dans la mairie, les affiches revendiquant l’armement de la police municipale ou encore la rue de sa ville baptisée pour rendre hommage à l'Algérie française, le maire de Béziers revendique, cette fois-ci, tenir des statistiques ethniques dans sa commune. Un aveu qui lui vaudra l'ouverture d'une "enquête préliminaire", ce mardi, pour "fichage illégal".
"Les prénoms disent les confessions"
Invité lundi soir sur le plateau de Mots croisés, sur France 2, Robert Ménard a révélé tenir des statistiques ethniques recensant les enfants supposés musulmans dans sa commune du fait de leur prénom. Une révélation faite alors que le maire évoquait justement sur le plateau les chiffres de Marine Le Pen sur le nombre d’enfants musulmans en France.
D’après l'édile en effet, à Béziers, il y a 64,6 % des enfants scolarisés en maternelle et en élémentaire qui sont de confession musulmane. Un chiffre obtenu à partir du comptage des prénoms des élèves, car, selon lui, "les prénoms disent les confessions. Dire l'inverse, c'est nier une évidence."
Ménard veut savoir "la vérité"
Sauf que les statistiques ethniques sont parfaitement illégales en France, au regard de la loi du 6 janvier 1978. Pour autant, pas de quoi faire vaciller le maire de Béziers. Invité mardi matin sur BMFTV, il assume ainsi à 100 % et explique être tout à fait favorable à ces statistiques : "Il y a tout un tas de pays où il y a de statistiques ethniques et ils ne sont pas moins démocratiques, pas moins républicains que les autres !"
Pourquoi un tel recensement, basé sur la religion supposée d'un enfant au vu d’un patronyme ? Pour "savoir la vérité" et "agir", assure le maire. Il explique alors, usant d'exemples un brin obscurs, vouloir donner plus de moyens aux écoles en difficultés et remettre en état celles qui en ont besoin, par exemple en "rebouchant les trous dans les cours d'école". Robert Ménard s'en prend ensuite à la trop forte proportion d’enfants issus de l’immigration dans les classes des écoles de sa ville : "Les deux-tiers des enfants qui fréquentent les écoles publiques maternelle ou primaire sont des enfants issus de l’immigration. C’est trop. On n’assimilera personne", fait-il valoir. Avant de l'affirmer : "oui, il y a trop d'immigration en France".
Une enquête ouverte par la justice
Au lendemain de son aveu choc sur le fichage des écoliers selon leur religion, le procureur de la République de Béziers Yvon Calvet a expliqué avoir ouvert une enquête préliminaire pour "fichage illégal". Une perquisition est actuellement en cours à la mairie de la ville. Si les faits étaient avérés, l'élu risque une peine de cinq ans de prison et jusqu’à 300 000 euros d’amende.
Au gouvernement, la condamnation est unanime. Le Premier ministre, Manuel Valls, a assuré que cette pratique est "contraire à la République", estimant que "de tels actes ne peuvent rester sans conséquences" et y voyant "la réalité de l'extrême droite". Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, a assuré que le maire de Béziers "a franchi une ligne jaune et se place délibérément en dehors des valeurs de la République" en ayant recours au "fichage" des élèves musulmans sur la base de leur nom.
Geoffrey Bonnefoy
metronews.fr