Cette question en a inspiré d’autres à Ramadhoine Chanfi et Said Halifa. D’autres questions subsidiaires, nonobstant cruciales pour le deve...
Cette question en a inspiré d’autres à Ramadhoine Chanfi et Said Halifa. D’autres questions subsidiaires, nonobstant cruciales pour le devenir proche de notre Etat et de notre Démocratie balbutiante.
- AHMED ABDALLAH SAMBI PEUT-IL ÊTRE LÉGALEMENT CANDIDAT POUR L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2016 ?
Si ventre affamé n’a point d’oreilles, esprit obsédé n’a point d’œil.
Commençons par le commencement et parlons un peu de l’article 13, ce fameux article13 de la Constitution de l’Union des Comores, cette mine d’or laquelle, seul SAMBI saurait l’exploiter. C’est une richesse cachée depuis le 23 décembre 2001 qui demandait beaucoup d’intelligence et surtout d’audace pour pouvoir non seulement la découvrir mais aussi et surtout l’exploiter. Oui, il faut beaucoup d’audace parce qu’il faut être prêt à tout donner pour sacrifice. Oui, il faut une grosse libation, la plus ultime. Il faut sacrifier la paix et la stabilité du peuple comorien en échange de l’exploitation de cette mine d’or. Raison pour laquelle l’Ancien Président AZALI ASSOUMANI n’a pas oser y mettre la main et nous le saluons dignement et sincèrement pour cela.
Alors, que dispose cet article ?
Il y est mentionné ceci : « La présidence est tournante entre les îles. Le président et le vice - présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle. Dans tous les cas la primaire ne peut s'organiser deux fois successives dans la même île.
Avant d'entrer en fonction le président de l'Union et les vice-présidents prêtent serment devant la Cour constitutionnelle selon la formule suivante et en comorien : « Je jure devant Allah, le Clément et le très Miséricordieux de fidèlement et honnêtement remplir les devoirs de ma charge, de n'agir que dans l'intérêt général et dans le respect de la Constitution. »
Les conditions d'éligibilité et les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique » Voilà donc le contenu du fameux article.
Selon l’Ancien Président SAMBI et ses consorts, il est mentionné nulle part au vu de cet article que seuls les Natifs de l’ile à laquelle échoit la tournante peuvent se présenter aux primaires. Il est dit simplement que « seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle » Donc rien n’empêche aux natifs des autres iles de se présenter à l’élection primaire car ce qui importe en effet c’est que l’ile à laquelle échoit la tournante choisisse elle-même les candidats de quelque ile que ce soit. C’est fort comme argument, c’est séduisant comme interprétation. Sauf que cela relève de la pure philosophie et démagogie. C’est une interprétation purement littéraliste et légaliste et non juridico-légal, loin de là.
Mesdames et Messieurs les SAMBO-SAMBISTES, en Droit il n’y pas que la lettre qui compte. L’interprétation d’un article tient bien compte d’au moins trois principaux éléments. Ces notions sont aussi bien capitales qu’inévitables pour mieux cerner le sens profond d’une norme juridique.
D’abord, il y a la lettre donc ce qui y a écrit. Mais ceci ne suffit absolument pas car si seulement les lettres suffisent pour comprendre au mieux une loi, une norme juridique, tous les professeurs de lettre sauraient exercer le métier de juge.
Il y a donc en plus de la lettre l’esprit du texte, ce qu’a voulu faire comprendre le législateur donc ce qu’il a voulu dire. Et pour comprendre l’esprit de l’article 13, un petit rappel historique s’impose.
En effet, nous nous rappelons tous, enfin ceux qui n’ont pas la mémoire courte pour le moins que cette fameuse tournante est née d’une contestation des Anjouanais qui s’estimaient victimes d’une forte centralisation et concentration du pouvoir en Grande-Comore notamment une « colonisation », une « appropriation » du pouvoir suprême de l’Etat. Cette contestation exige à tout prix le partage du pouvoir et propose à ce que chaque ile ait la chance de gouverner le pays. Donc nous comprenons bel et bien que l’esprit de l’article 13 est de limiter l’échéance primaire aux seuls Natifs de l’ile à laquelle échoit la tournante. Aucun juriste de bonne foi ne saurait l’interpréter autrement.
Un autre élément plus qu’important pour mieux faire comprendre à cet homme obnubilé par le pouvoir que sa candidature ne peut être recevable est celui de la jurisprudence.
Il faut savoir que les trois primaires précédemment tenues à Ngazidja en l’occurrence, Anjouan et Mohéli ont bien expliqué de façon pratique le sens propre et figuré de l’article 13.
Avez-vous vu un candidat anjouanais ou mohélien lors des primaires en Grande-Comore ? Y a-t-il eu de candidature d’un Grand-Comorien au cours des primaires à Mohéli ? Pourquoi a-t-on demandé à l’Ancien premier ministre BOLERO de choisir entre le statut de Grand-Comorien ou alors celui de Mohélien pour se présenter aux primaires à Mohéli ? Ceci est anodin ? Ça n’a pas de sens ?
La prétendue candidature de SAMBI n’a qu’un seul et unique but la déstabilisation du pays car rien de légal ne l’autorise.
D’ailleurs si dans le Saint Coran, un verset peut en expliquer un autre, dans une Constitution, un article peut également en expliquer un autre. Et pour ce qui est de la nôtre, il va sans dire que l’article 14 explique de façon claire, lucide et limpide l’article 13.
En effet est-il dit dans l’article 14 notamment en son alinéa premier « En cas de vacance ou d'empêchement définitif du président, intervenu dans les neuf cents jours suivant la date d'investiture de son mandat et constaté par la Cour constitutionnelle saisie par le Gouvernement, il est procédé à l'élection d'un nouveau président. Si la vacance ou l'empêchement définitif intervient au-delà des neuf cents jours, le vice - président issu de l'île à laquelle échoit la tournante, termine le mandat »
L’article 14 poursuit dans son second alinéa que « En cas de vacances ou d'empêchement définitif d'un vice-président, il est procédé à son remplacement par le Conseil de son île d'origine sur proposition du président de l'Union ».
Pourquoi alors le seul critère requis pour le vice-président qui doit suppléer le président en cas d’empêchement comme mentionné dessus est l’appartenance à l’ile à laquelle échoit la tournante ?
Pourquoi même en cas de vacances ou empêchement d’un Vice-Président, ceci est remplacé par le conseil de son ile d’origine ?
Je crois profondément qu’enfin tout est dit, tout est expliqué. Comprendra qui veut et gare à ceux qui croient à cette candidature polémico-polémiste.
- L’ancien Président SAMBI, N’A-T-IL PAS UNE AUTRE MISSION OU D’AUTRES DEFIS PLUS ADEQUATS A RELEVER QUI LUI PERMETTRAIENT DE MERITER L’ADMIRATION QU’UNE BONNE PARTIE DU PEUPLE COMORIEN LUI VOUE ?
Nous venons de démontrer que l’ancien Président SAMBI ne peut absolument se targuer de briguer la prochaine primaire qui échoit à l’Île autonome de Ngazidja puisqu’il a démontré par le passé qu’il était homme à porter les couleurs d’Anjouan lors des primaires organisées sur son Île.
Le sens commun partagé par tout homme honnête comprendra qu’un homme ou une femme politique ne pourra pas se présenter aux primaires à Anjouan, puis 5 ans après à Ngazidja. Puis 10 ans plus tard à Mohéli. Et que même si Dieu lui prête longue vie, qu’il se présente aussi pour Mayotte le jour où celle-ci rejoindra l’Union. Et puis ainsi de suite. Et les comoriens, en l’occurrence les grands comoriens et les mohéliens ne verront que du feu, surtout ne sentiront pas l’humiliation d’un homme qui les prends de haut.
Nous voulions dire par là que si Sambi réussit à se présenter en Grande comore, rien ne l'empêche de recommencer en 2021 quand ça sera le tour d'anjouan d'organiser ses futures primaires. Et à ce moment là ses admirateurs diront toujours que SAMBI est à leurs yeux un bon démocrate aimé par le peuple ?
Nous rappelons une chose que nulle nation ne doit oublier :
Ce n'est pas la possibilité d'élire des représentants qui fait la démocratie. Le moteur de la démocratie est l'état de droit. Les élections ne sont que le thermomètre servant à prendre la température de l'opinion générale de la population et des citoyens. C’est donc l’état de droit qui fonde la Démocratie.
Nous en voulons pour preuve le fait que Adolf Hilter est bien élu en 1933 au troisième Reich. Fidel Castro, Poutine, Chavez et tous les petits et grands dictateurs que le monde regorge sont bien élus à travers des mascarades d'élections. Nous voulions dire par là que l'essence de la démocratie n'est pas l'ADHESION POPULAIRE mais bien le respect des règles communes admises pour l'intérêt d'une nation.
A ce propos nous invitons le Président SAMBI à méditer sur une citation de John Stuart Mile : « Un État qui rapetisse ses sujets, en vue d’en faire de dociles instruments de ses projets, même si ceux-ci sont bienfaisants, trouvera qu’en réalité avec de petits hommes il ne peut pas faire de grandes choses. ».
A notre échelle et place d’observateurs de la vie politique de notre pays, nous essayons de comprendre les motivations de notre ancien Président SAMBI. Et l’objectif de cette chronique n’est pas de faire le bilan de sa Présidence. C’est un autre sujet et ce n’est pas notre rôle.
Tout observateur de la vie politique aura compris que le Président Sambi souhaite de nouveau jouer un rôle de premier plan dans les destinées du pays. Mais Comment ? pour quoi faire, quelle mission, quelle dessein ? Le sait-il lui-même ?
Nous avons souhaité lui rappeler quelque bon sens. N’a-t-il pas mieux à faire que de semer le Chaos en déstabilisant la Grande Comore ?
Nous pensons, néanmoins qu’il est doté de suffisamment d’atouts qui lui permettraient de jouer un rôle plus consensuel pour l’avenir du Pays. Quels sont ces atouts qu’il détient ?
Nous essayons de démontrer ici que ce compatriote, ancien président de l’Union des Comores - avec les atouts analysés ici - pourrait jouer un rôle afin de relever les nombreux défis qui attendent les Comores et non pour déstabiliser l’Ile de la Capitale économique et politique. Comment ?
Justement. A travers sa tentative de ruse pour se faire passer pour un grand comorien, il formule une sorte d’appel au secours pour que la classe politique se penche sur la révision de nos institutions. Il dit aux comoriens en sous-entend qu’il a très bien compris que ce régime politique de la Tournante n’est plus adapté aux défis futurs du développent économique et humain dont le pays a besoin .
La tournante a permis de sortir le pays du risque d’explosion. Ce régime politique - qui confie le destin d’une nation à un homme ou une femme du fait qu’il est né sur une île et non pas au nom de ses capacités à proposer un destin à son pays à un moment donné de son histoire -, est tout simplement inadapté.
Désormais il faut repenser à une re-fondation de l’Etat comorien.
Trouver le régime et le système d’organisation des institutions, notamment des partis politiques – qui donne un sens au projet de société et aux politiques publiques de développement. Car, incarner une île avant de présider une nation n’est pas une bonne approche. Néanmoins, incarner le projet ou le programme politique porté par un parti ou par une coalition, c’est ce que les nations modernes font depuis « la démocratie en Amérique » de Alexis de Tocqueville. C’est à dire depuis 1835.
Il faut réfléchir et proposer un régime étatique qui soit à même de consolider l’unité retrouvée et protéger le pays contre les vagues et les secousses que les revenus de l’exploitation prochaine des gisements de pétrole et de gaz vont provoquer dans notre société paisible et solidaire.
Repenser à un Etat qui garantit la démocratie tout en préservant l’autonomie et les spécificités de chaque île. Un Etat unitaire qui combattra les susceptibilités insulaires mais qui promettra un développement harmonieux et équilibré de ses territoires. Un Etat fier pour sa souveraineté mais capable d’être pragmatique pour défendre ses intérêts là où ils sont bafoués.
Sans à priori, tout en restant à notre place d’observateurs, nous pensons que Président SAMBI peut jouer ce rôle et relever le défi de re-fondation de l’Etat Comorien. A condition qu’il rassemble et non qu’il divise. A condition qu’il s’allie avec les quelques honnêtes hommes politiques du pays car ces derniers n’iront pas le chercher. C’est à lui de chercher à s’entourer des personnalités qui l’empêcheront de verser à nouveau dans les orientations sujettes à polémique.
Sauf si la seule préoccupation qui empêche l’ancien Président de dormir est de retrouver le pouvoir très vite si possible en 2016.
Et auquel cas nous lui rappelons la citation de James Freeman Clarke à propos des politiciens et des hommes d’Etat dans la perspective du destin de leur peuple.
« La différence entre le politicien et l'homme d'Etat est la suivante: le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération ».
Nous espérons que notre pays trouve rapidement le leader politique ou l’équipe combative qui soit à la hauteur des défis immédiats pour les transformations dont il a besoin. Et eu égard la crise politique qui s’est joué sur la scène du théâtre du Palis du peuple depuis quelques jours, nous ne pouvons que penser à Jean Monnet qui disait – à propos de changement de société – « les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise ».
Première question que l’on se pose :
- AHMED ABDALLAH SAMBI PEUT-IL ÊTRE LÉGALEMENT CANDIDAT POUR L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2016 ?
Si ventre affamé n’a point d’oreilles, esprit obsédé n’a point d’œil.
Commençons par le commencement et parlons un peu de l’article 13, ce fameux article13 de la Constitution de l’Union des Comores, cette mine d’or laquelle, seul SAMBI saurait l’exploiter. C’est une richesse cachée depuis le 23 décembre 2001 qui demandait beaucoup d’intelligence et surtout d’audace pour pouvoir non seulement la découvrir mais aussi et surtout l’exploiter. Oui, il faut beaucoup d’audace parce qu’il faut être prêt à tout donner pour sacrifice. Oui, il faut une grosse libation, la plus ultime. Il faut sacrifier la paix et la stabilité du peuple comorien en échange de l’exploitation de cette mine d’or. Raison pour laquelle l’Ancien Président AZALI ASSOUMANI n’a pas oser y mettre la main et nous le saluons dignement et sincèrement pour cela.
Alors, que dispose cet article ?
Il y est mentionné ceci : « La présidence est tournante entre les îles. Le président et le vice - présidents sont élus ensemble au suffrage universel direct majoritaire à un tour pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable dans le respect de la tournante. Une élection primaire est organisée dans cette île et seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle. Dans tous les cas la primaire ne peut s'organiser deux fois successives dans la même île.
Avant d'entrer en fonction le président de l'Union et les vice-présidents prêtent serment devant la Cour constitutionnelle selon la formule suivante et en comorien : « Je jure devant Allah, le Clément et le très Miséricordieux de fidèlement et honnêtement remplir les devoirs de ma charge, de n'agir que dans l'intérêt général et dans le respect de la Constitution. »
Les conditions d'éligibilité et les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique » Voilà donc le contenu du fameux article.
Selon l’Ancien Président SAMBI et ses consorts, il est mentionné nulle part au vu de cet article que seuls les Natifs de l’ile à laquelle échoit la tournante peuvent se présenter aux primaires. Il est dit simplement que « seuls les trois candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrage exprimés peuvent se présenter à l'élection présidentielle » Donc rien n’empêche aux natifs des autres iles de se présenter à l’élection primaire car ce qui importe en effet c’est que l’ile à laquelle échoit la tournante choisisse elle-même les candidats de quelque ile que ce soit. C’est fort comme argument, c’est séduisant comme interprétation. Sauf que cela relève de la pure philosophie et démagogie. C’est une interprétation purement littéraliste et légaliste et non juridico-légal, loin de là.
Mesdames et Messieurs les SAMBO-SAMBISTES, en Droit il n’y pas que la lettre qui compte. L’interprétation d’un article tient bien compte d’au moins trois principaux éléments. Ces notions sont aussi bien capitales qu’inévitables pour mieux cerner le sens profond d’une norme juridique.
D’abord, il y a la lettre donc ce qui y a écrit. Mais ceci ne suffit absolument pas car si seulement les lettres suffisent pour comprendre au mieux une loi, une norme juridique, tous les professeurs de lettre sauraient exercer le métier de juge.
Il y a donc en plus de la lettre l’esprit du texte, ce qu’a voulu faire comprendre le législateur donc ce qu’il a voulu dire. Et pour comprendre l’esprit de l’article 13, un petit rappel historique s’impose.
En effet, nous nous rappelons tous, enfin ceux qui n’ont pas la mémoire courte pour le moins que cette fameuse tournante est née d’une contestation des Anjouanais qui s’estimaient victimes d’une forte centralisation et concentration du pouvoir en Grande-Comore notamment une « colonisation », une « appropriation » du pouvoir suprême de l’Etat. Cette contestation exige à tout prix le partage du pouvoir et propose à ce que chaque ile ait la chance de gouverner le pays. Donc nous comprenons bel et bien que l’esprit de l’article 13 est de limiter l’échéance primaire aux seuls Natifs de l’ile à laquelle échoit la tournante. Aucun juriste de bonne foi ne saurait l’interpréter autrement.
Un autre élément plus qu’important pour mieux faire comprendre à cet homme obnubilé par le pouvoir que sa candidature ne peut être recevable est celui de la jurisprudence.
Il faut savoir que les trois primaires précédemment tenues à Ngazidja en l’occurrence, Anjouan et Mohéli ont bien expliqué de façon pratique le sens propre et figuré de l’article 13.
Avez-vous vu un candidat anjouanais ou mohélien lors des primaires en Grande-Comore ? Y a-t-il eu de candidature d’un Grand-Comorien au cours des primaires à Mohéli ? Pourquoi a-t-on demandé à l’Ancien premier ministre BOLERO de choisir entre le statut de Grand-Comorien ou alors celui de Mohélien pour se présenter aux primaires à Mohéli ? Ceci est anodin ? Ça n’a pas de sens ?
La prétendue candidature de SAMBI n’a qu’un seul et unique but la déstabilisation du pays car rien de légal ne l’autorise.
D’ailleurs si dans le Saint Coran, un verset peut en expliquer un autre, dans une Constitution, un article peut également en expliquer un autre. Et pour ce qui est de la nôtre, il va sans dire que l’article 14 explique de façon claire, lucide et limpide l’article 13.
En effet est-il dit dans l’article 14 notamment en son alinéa premier « En cas de vacance ou d'empêchement définitif du président, intervenu dans les neuf cents jours suivant la date d'investiture de son mandat et constaté par la Cour constitutionnelle saisie par le Gouvernement, il est procédé à l'élection d'un nouveau président. Si la vacance ou l'empêchement définitif intervient au-delà des neuf cents jours, le vice - président issu de l'île à laquelle échoit la tournante, termine le mandat »
L’article 14 poursuit dans son second alinéa que « En cas de vacances ou d'empêchement définitif d'un vice-président, il est procédé à son remplacement par le Conseil de son île d'origine sur proposition du président de l'Union ».
Pourquoi alors le seul critère requis pour le vice-président qui doit suppléer le président en cas d’empêchement comme mentionné dessus est l’appartenance à l’ile à laquelle échoit la tournante ?
Pourquoi même en cas de vacances ou empêchement d’un Vice-Président, ceci est remplacé par le conseil de son ile d’origine ?
Je crois profondément qu’enfin tout est dit, tout est expliqué. Comprendra qui veut et gare à ceux qui croient à cette candidature polémico-polémiste.
Seconde question :
- L’ancien Président SAMBI, N’A-T-IL PAS UNE AUTRE MISSION OU D’AUTRES DEFIS PLUS ADEQUATS A RELEVER QUI LUI PERMETTRAIENT DE MERITER L’ADMIRATION QU’UNE BONNE PARTIE DU PEUPLE COMORIEN LUI VOUE ?
Nous venons de démontrer que l’ancien Président SAMBI ne peut absolument se targuer de briguer la prochaine primaire qui échoit à l’Île autonome de Ngazidja puisqu’il a démontré par le passé qu’il était homme à porter les couleurs d’Anjouan lors des primaires organisées sur son Île.
Le sens commun partagé par tout homme honnête comprendra qu’un homme ou une femme politique ne pourra pas se présenter aux primaires à Anjouan, puis 5 ans après à Ngazidja. Puis 10 ans plus tard à Mohéli. Et que même si Dieu lui prête longue vie, qu’il se présente aussi pour Mayotte le jour où celle-ci rejoindra l’Union. Et puis ainsi de suite. Et les comoriens, en l’occurrence les grands comoriens et les mohéliens ne verront que du feu, surtout ne sentiront pas l’humiliation d’un homme qui les prends de haut.
Nous voulions dire par là que si Sambi réussit à se présenter en Grande comore, rien ne l'empêche de recommencer en 2021 quand ça sera le tour d'anjouan d'organiser ses futures primaires. Et à ce moment là ses admirateurs diront toujours que SAMBI est à leurs yeux un bon démocrate aimé par le peuple ?
Nous rappelons une chose que nulle nation ne doit oublier :
Ce n'est pas la possibilité d'élire des représentants qui fait la démocratie. Le moteur de la démocratie est l'état de droit. Les élections ne sont que le thermomètre servant à prendre la température de l'opinion générale de la population et des citoyens. C’est donc l’état de droit qui fonde la Démocratie.
Nous en voulons pour preuve le fait que Adolf Hilter est bien élu en 1933 au troisième Reich. Fidel Castro, Poutine, Chavez et tous les petits et grands dictateurs que le monde regorge sont bien élus à travers des mascarades d'élections. Nous voulions dire par là que l'essence de la démocratie n'est pas l'ADHESION POPULAIRE mais bien le respect des règles communes admises pour l'intérêt d'une nation.
A ce propos nous invitons le Président SAMBI à méditer sur une citation de John Stuart Mile : « Un État qui rapetisse ses sujets, en vue d’en faire de dociles instruments de ses projets, même si ceux-ci sont bienfaisants, trouvera qu’en réalité avec de petits hommes il ne peut pas faire de grandes choses. ».
A notre échelle et place d’observateurs de la vie politique de notre pays, nous essayons de comprendre les motivations de notre ancien Président SAMBI. Et l’objectif de cette chronique n’est pas de faire le bilan de sa Présidence. C’est un autre sujet et ce n’est pas notre rôle.
Tout observateur de la vie politique aura compris que le Président Sambi souhaite de nouveau jouer un rôle de premier plan dans les destinées du pays. Mais Comment ? pour quoi faire, quelle mission, quelle dessein ? Le sait-il lui-même ?
Nous avons souhaité lui rappeler quelque bon sens. N’a-t-il pas mieux à faire que de semer le Chaos en déstabilisant la Grande Comore ?
Nous pensons, néanmoins qu’il est doté de suffisamment d’atouts qui lui permettraient de jouer un rôle plus consensuel pour l’avenir du Pays. Quels sont ces atouts qu’il détient ?
- il est incontestablement l’homme politique le plus rhéteur de sa génération. Nous admettons que c’est un tribun, le meilleur harangueur que les Comores aient connu ces dernières décennies depuis Ali SOILIHI. Même si nous admettons au passage que « la rhétorique ne développe pas un pays ». Cependant la Rhétorique en politique permet d’obtenir l’adhésion du peuple pour s’imposer ou imposer des idées.
- En plus de ce premier atout, ce Monsieur a eu le courage d’envoyer l’Armée Nationale sur son Île pour libérer celle-ci des velléités sécessionnistes de Mohamed Bacar. Au risque de faire couler le sang des siens. Très peu d’hommes politiques actuels en seraient capables, notamment si c’était à le faire pour faire revenir Ngazidja dans une Unité Nationale brisée.
- Autre atout et nous nous en tiendrons à ces trois. Candidat aux élections, il fut le premier à structurer un programme. Président il nous a montré qu’il ne manque pas d’idées pour ceci ou pour cela, même si très souvent ses idées sont discutables au niveau de la Morale . Toujours est-il qu’il ne manque pas d’idées et d’innovations pour le Pays. L’idée lumineuse en réponse au visa Balladur qui a embarrassé Nicolas Sarkozy pendant 3 mois en est la meilleure illustration de sa capacité à innover et à trouver des idées neuves. Et c’est d’ailleurs dommage que son excellente réponse au visa Balladur n’a tenu tête à la France que pendant 3 mois.
Nous essayons de démontrer ici que ce compatriote, ancien président de l’Union des Comores - avec les atouts analysés ici - pourrait jouer un rôle afin de relever les nombreux défis qui attendent les Comores et non pour déstabiliser l’Ile de la Capitale économique et politique. Comment ?
Justement. A travers sa tentative de ruse pour se faire passer pour un grand comorien, il formule une sorte d’appel au secours pour que la classe politique se penche sur la révision de nos institutions. Il dit aux comoriens en sous-entend qu’il a très bien compris que ce régime politique de la Tournante n’est plus adapté aux défis futurs du développent économique et humain dont le pays a besoin .
La tournante a permis de sortir le pays du risque d’explosion. Ce régime politique - qui confie le destin d’une nation à un homme ou une femme du fait qu’il est né sur une île et non pas au nom de ses capacités à proposer un destin à son pays à un moment donné de son histoire -, est tout simplement inadapté.
Désormais il faut repenser à une re-fondation de l’Etat comorien.
Trouver le régime et le système d’organisation des institutions, notamment des partis politiques – qui donne un sens au projet de société et aux politiques publiques de développement. Car, incarner une île avant de présider une nation n’est pas une bonne approche. Néanmoins, incarner le projet ou le programme politique porté par un parti ou par une coalition, c’est ce que les nations modernes font depuis « la démocratie en Amérique » de Alexis de Tocqueville. C’est à dire depuis 1835.
Il faut réfléchir et proposer un régime étatique qui soit à même de consolider l’unité retrouvée et protéger le pays contre les vagues et les secousses que les revenus de l’exploitation prochaine des gisements de pétrole et de gaz vont provoquer dans notre société paisible et solidaire.
Repenser à un Etat qui garantit la démocratie tout en préservant l’autonomie et les spécificités de chaque île. Un Etat unitaire qui combattra les susceptibilités insulaires mais qui promettra un développement harmonieux et équilibré de ses territoires. Un Etat fier pour sa souveraineté mais capable d’être pragmatique pour défendre ses intérêts là où ils sont bafoués.
Sans à priori, tout en restant à notre place d’observateurs, nous pensons que Président SAMBI peut jouer ce rôle et relever le défi de re-fondation de l’Etat Comorien. A condition qu’il rassemble et non qu’il divise. A condition qu’il s’allie avec les quelques honnêtes hommes politiques du pays car ces derniers n’iront pas le chercher. C’est à lui de chercher à s’entourer des personnalités qui l’empêcheront de verser à nouveau dans les orientations sujettes à polémique.
Sauf si la seule préoccupation qui empêche l’ancien Président de dormir est de retrouver le pouvoir très vite si possible en 2016.
Et auquel cas nous lui rappelons la citation de James Freeman Clarke à propos des politiciens et des hommes d’Etat dans la perspective du destin de leur peuple.
« La différence entre le politicien et l'homme d'Etat est la suivante: le premier pense à la prochaine élection, le second à la prochaine génération ».
Nous espérons que notre pays trouve rapidement le leader politique ou l’équipe combative qui soit à la hauteur des défis immédiats pour les transformations dont il a besoin. Et eu égard la crise politique qui s’est joué sur la scène du théâtre du Palis du peuple depuis quelques jours, nous ne pouvons que penser à Jean Monnet qui disait – à propos de changement de société – « les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise ».
SAID HALIFA, ancien universitaire de PARIS 10-Nanterre et de la SORBONNE, actuellement cadre dans une collectivité territoriale .
RAMADHOINE CHANFI : étudiant en Droit, Université Paris Ouest Nanterre La Défense ( Paris 10).