Funeste fin de mandat pour un président qui a jusque-là bénéficié d’une présidence relativement tranquille, malgré l’incapacité notoire de ...
Funeste fin de mandat pour un président qui a jusque-là bénéficié d’une présidence relativement tranquille, malgré l’incapacité notoire de son gouvernement à assurer le quotidien des comoriens. Le hold-up opéré à l’Assemblée par le Vice-président Mohamed Ali Soilih et ses alliés d’un jour entache à jamais la présidence mohelienne. L’Histoire retiendra un président indécis, malléable, téléguidé et inconscient, qui a démoli par un coup de pelle ce qu’il a réussi à édifier de bien durant son règne, à savoir l’organisation avec succès du triple scrutin législatif, cantonal et communal.
Une majorité parlementaire privée illégalement de la présidence et du bureau de l’Assemblée, c’est une première mondiale. Même en Corée du Nord, on aurait agi autrement : on serait assuré la majorité parlementaire en truquant les élections. Car voler une majorité parlementaire, c’est insulter l’intelligence du peuple comorien et berner la communauté internationale. La bêtise est trop flagrante.
Ce qui s’est passé à l’Assemblée de l’Union des Comores est illégal, illégitime, dangereux, injustifié et injustifiable.
Une majorité parlementaire privée illégalement de la présidence et du bureau de l’Assemblée, c’est une première mondiale. Même en Corée du Nord, on aurait agi autrement : on serait assuré la majorité parlementaire en truquant les élections. Car voler une majorité parlementaire, c’est insulter l’intelligence du peuple comorien et berner la communauté internationale. La bêtise est trop flagrante.
Ce qui s’est passé à l’Assemblée de l’Union des Comores est illégal, illégitime, dangereux, injustifié et injustifiable.
Dangereux, car c’est l’acte inaugural d’un nouveau cycle d’instabilité politico-institutionnel après une décennie de répit.
Injustifié et injustifiable, car les 3 conseillers d’Anjouan devant représenter leur île à l’assemblée portent le titre de député autant que les 22 députés élus au suffrage universel. Et la constitution comorienne en prévoyant que l’assemblée est composée de 33 députés ne fait pas une distinction entre « petits députés » et « grands députés ».
Illégitime, car l’Île d’Anjouan, l’une des entités composant l’Union des Comores, une fédération d’Etats, est privée de sa représentation au sein de l’Assemblée Nationale.
Illégal, car tout est fait en rupture totale avec la constitution, laquelle prévoie, dans son préambule que le pays doit se doter d’institutions fondées sur l’Etat de droit, la démocratie et respectueuses de la bonne gouvernance et garantissant un partage du pouvoir entre l’Union et les îles. Une constitution qui prévoie également que l’assemblée est composée de 33 députés dont 9 issus des conseils des îles à raison de 3 conseillers par île. Naturellement des conseillers peuvent ne pas être présents aux travaux de l’assemblée. Sauf qu’en l’espèce, toutes les diligences nécessaires n’étaient pas accomplies par les autorités étatiques pour que les représentants de l’Île Autonome d’Anjouan (Shissiwa Miliki Sha Ndzouani) soient présents à l’hémicycle. Une décision de la Cour Constitutionnelle ayant invalidée leur désignation, il était du devoir du Président de la République d’ajourner la convocation de l’assemblée en attendant que le Gouverneur d’Anjouan convoque le conseil de l’île en session extraordinaire pour procéder à une nouvelle désignation des conseillers devant siéger à l’assemblée.
Le gouvernement, poussé par d’opportuns alliés qui l’ont toujours combattu, a commis un forfait qui risque de paralyser le pays et d’annihiler toute activité parlementaire. Comment cette minorité parlementaire compte-t-elle accomplir le travail parlementaire, notamment le vote de la loi, l’adoption du budget et assurer la stabilité gouvernementale sans véritable majorité ? En plus de la pétition que les parlementaires peuvent adresser au Président de la République pour révoquer des ministres, la demande d’une session extraordinaire par les parlementaires, l’adoption d’une loi organique, le vote de la loi de finance requiert une majorité de 2/3 des députés.
A part toucher des indemnités et des tickets de carburant liés aux postes usurpés, les nouveaux putschistes de l’Assemblée de l’Union ne pourront rien faire tant que ce n’est la vraie majorité issue des urnes qui administre l’Assemblée. Pour l’instant beaucoup de postes du bureau de l’assemblée sont vacants et la constitution des 4 commissions de l’assemblée semble impossible.
Le meilleur service que le président Ikililou Dhoinine rendrait à la nation c’est dissoudre cette assemblée s’il ne daigne rendre à la majorité ce qu’il lui appartient, c'est-à-dire la présidence et le bureau de l’assemblée.
Abdou elwahab Msa Bacar