Les Hommes naissent, grandissent, puis retombent. La disparition de la plupart d’entre eux passe presque inaperçue, sauf pour les famill...
Les Hommes naissent, grandissent, puis retombent. La disparition de la plupart d’entre eux passe presque inaperçue, sauf pour les familles, les amis, les proches qui les ont connus, côtoyés et aimés. Mais il en est des Hommes, qui, dès l’instant de leur mort plongent des milliers de personnes dans un deuil insondable. Leur mémoire durera tant que les personnes nées après eux trouveront en leur figure une lueur d’espoir, une référence pour leur combat, une étincelle pour la passion. Ainsi, chaque pays a ses héros, chaque époque aussi. La disparition de Salim Hatubou vient nous rappeler ce que fut cet homme de son vivant ; un héros immaculé que la culture, le talent et l’engagement intellectuel nous proposent comme modèle. Un héros ordinaire qui a su se dévouer et se rendre utile à sa patrie sans chercher la gloire, les strass et paillettes et la reconnaissance des foules.
Il y a peu de temps, des jeunes avaient pris l’initiative de créer un journal (Comorimpact) au profit des étudiants comoriens de l’étranger. C’était une aventure hasardeuse, une gageure un peu chaotique, surtout quand on connait l’amour indéfectible que portent les comoriens à la lecture et tout ce qui a trait à la culture d’une manière générale. Pour beaucoup d’entre nous, l’exercice de tenir un livre ou un journal est un supplice, un acte de résistance, une rude épreuve.
Mais contrairement à d’autres personnes, Salim Hatubou croyait ardemment à ce projet, à cette aventure humaine. Avec Ahmed Ali Amir, ils étaient les premiers à nous soutenir, à nous faire confiance, quand les autres ne voyaient en ce projet qu’un tissu de vœu pieux.
Tout comme nous, il était un peu utopique. Tout comme nous, il s’élevait contre l’abdication de la jeunesse qui glissait dans l’acceptation des phénomènes de mode, au détriment de la culture. Il nourrissait des amples ambitions pour la jeunesse.
Au fil des années, Salim était devenu ce lecteur assidu qui n’hésitait pas à réclamer un numéro que l’on a oublié de lui envoyer ou qu’on a retardé à publier. Il n’a jamais cessé de nous encourager d’aller de l’avant pour atteindre notre idéal. Il savait que le chemin était long à parcourir et qu’on devrait apprendre beaucoup de nos erreurs, de notre inexpérience avant d’atteindre le cap que nous nous sommes fixés. Ce cap qui nous semblait si lointain et inaccessible tant il nous ramenait sans cesse à notre point de départ.
Salim n’avait pas d’autres prétentions, si ce n’est pour aider les jeunes à s’approprier leur destin, leur avenir. Il voulait que la jeunesse s’engage dans le débat pour dire ce qu’elle avait sur le cœur et dans l’esprit, en saluant les efforts de ceux qui réussissent et font honneur à notre pays, en critiquant ce qui ne marche pas, en piquant dans le vif, mais sans jamais chercher ni l’hostilité ni la haine pour elles-mêmes. Il voulait que la jeunesse soit le miroir qui reflète les réalités kaléidoscopiques de notre société. Et que même dans la brume, qu’elle puisse trouver la force et le courage de faire pousser les grains de l’espoir de demain. Du moins, il était en droit de l'espérer.
Alors, il est des hommages que l’on ne peut s’empêcher de rendre, des douleurs qu’on ne peut s’empêcher de compatir. Surtout lorsqu’ils rassemblent, surtout lorsqu’il s’agit d’un être Cher qui s’est dévoué avec emportement pour la cause de la jeunesse.
Cette jeunesse intemporelle, à la fois rêveuse et innocente mais jamais naïve qu’il a tant soutenue et qu’il voulait dynamique. Mais le meilleur des hommages que la jeunesse peut lui porter, c’est de perpétuer son combat, son engagement pour la culture. Nous devons répandre son œuvre de main en main, de bouche à oreille, de génération en génération, encore plus loin, toujours plus largement. Pour aujourd’hui, comme pour demain, nous devons donner un souffle à cet bel héritage pour qu’à jamais, il ne tombe dans l’oubli.
Youssouf Mdahoma
Paris
P/O Comorimpact
Son engagement pour la jeunesse
Il y a peu de temps, des jeunes avaient pris l’initiative de créer un journal (Comorimpact) au profit des étudiants comoriens de l’étranger. C’était une aventure hasardeuse, une gageure un peu chaotique, surtout quand on connait l’amour indéfectible que portent les comoriens à la lecture et tout ce qui a trait à la culture d’une manière générale. Pour beaucoup d’entre nous, l’exercice de tenir un livre ou un journal est un supplice, un acte de résistance, une rude épreuve.
Mais contrairement à d’autres personnes, Salim Hatubou croyait ardemment à ce projet, à cette aventure humaine. Avec Ahmed Ali Amir, ils étaient les premiers à nous soutenir, à nous faire confiance, quand les autres ne voyaient en ce projet qu’un tissu de vœu pieux.
Tout comme nous, il était un peu utopique. Tout comme nous, il s’élevait contre l’abdication de la jeunesse qui glissait dans l’acceptation des phénomènes de mode, au détriment de la culture. Il nourrissait des amples ambitions pour la jeunesse.
Au fil des années, Salim était devenu ce lecteur assidu qui n’hésitait pas à réclamer un numéro que l’on a oublié de lui envoyer ou qu’on a retardé à publier. Il n’a jamais cessé de nous encourager d’aller de l’avant pour atteindre notre idéal. Il savait que le chemin était long à parcourir et qu’on devrait apprendre beaucoup de nos erreurs, de notre inexpérience avant d’atteindre le cap que nous nous sommes fixés. Ce cap qui nous semblait si lointain et inaccessible tant il nous ramenait sans cesse à notre point de départ.
Salim n’avait pas d’autres prétentions, si ce n’est pour aider les jeunes à s’approprier leur destin, leur avenir. Il voulait que la jeunesse s’engage dans le débat pour dire ce qu’elle avait sur le cœur et dans l’esprit, en saluant les efforts de ceux qui réussissent et font honneur à notre pays, en critiquant ce qui ne marche pas, en piquant dans le vif, mais sans jamais chercher ni l’hostilité ni la haine pour elles-mêmes. Il voulait que la jeunesse soit le miroir qui reflète les réalités kaléidoscopiques de notre société. Et que même dans la brume, qu’elle puisse trouver la force et le courage de faire pousser les grains de l’espoir de demain. Du moins, il était en droit de l'espérer.
Alors, il est des hommages que l’on ne peut s’empêcher de rendre, des douleurs qu’on ne peut s’empêcher de compatir. Surtout lorsqu’ils rassemblent, surtout lorsqu’il s’agit d’un être Cher qui s’est dévoué avec emportement pour la cause de la jeunesse.
Cette jeunesse intemporelle, à la fois rêveuse et innocente mais jamais naïve qu’il a tant soutenue et qu’il voulait dynamique. Mais le meilleur des hommages que la jeunesse peut lui porter, c’est de perpétuer son combat, son engagement pour la culture. Nous devons répandre son œuvre de main en main, de bouche à oreille, de génération en génération, encore plus loin, toujours plus largement. Pour aujourd’hui, comme pour demain, nous devons donner un souffle à cet bel héritage pour qu’à jamais, il ne tombe dans l’oubli.
Image.photo d'illustration |
Youssouf Mdahoma
Paris
P/O Comorimpact