L'ambassadeur de Tanzanie aux Comores s' apprête à célébrer à Moroni le 50ème anniversaire de l'Union de l'île de Zanzibar ...
L'ambassadeur de Tanzanie aux Comores s' apprête à célébrer à Moroni le 50ème anniversaire de l'Union de l'île de Zanzibar et Tanganyika menée par Julius Kambarage Nyerere et le très sulfureux Abeid Amani Karume. Quoiqu'on reconnaisse l'aide précieuse que cette république a apporté aux mouvements de libération des Comores ( Molinaco, PASSOCO..), mais on ne peut pas oublier les pires atrocités commises à l'encontre de la communauté comorienne par Abeid amani Karume et les jeunes de l'African Shirazy Party avec le soutien des militants de la Tanganyika African National Union.
Que notre ministre des affaires étrangères rappelle aux héritiers de Nyréere cette triste réalité.
Que la Tanzanie présente des excuses officielles !
Que les familles spoliées soient reconnues comme étant des victimes.
Lisez cette texte :
Par Abdou Katibou
De l’indépendance de Zanzibar aux expulsions des ressortissants comoriens (1964-1972)
Pour faire face à la bipolarisation politico-raciale, les Afro-chiraziens se structurèrent et créèrent l’Afro Shirazi Party (ASP) en 1957. Ce parti fut dirigé par Abeid Amani Karume. Sa principale revendication fut l’intégration des Afro-chiraziens dans la vie sociopolitique et économique de l’île. Ses leaders allaient jouer, plus tard, un rôle important dans la libération de Zanzibar du joug colonial. Ils furent les principaux artisans de la révolution qui a mis fin au pouvoir des El-Busaïd en janvier 1964, soit un mois après l’indépendance de l’île le 10 décembre 1963. La fin du pouvoir royal, fut l’œuvre de 600 combattants venant des côtes africaines sous le commandement de John Okello, un continental d’origine ougandaise recruté par les dirigeants de l’ASP. Le nouveau gouvernement dirigé par Abeid Amani Karume s’attaqua aux anciens maîtres de Zanzibar. La minorité comorienne qui, à l’époque du pouvoir des El-Busaïd, fut assimilée aux Arabes omanais, allait payer cette proximité.
La nuit du 11 au 12 janvier 1964, les Comoriens de Zanzibar déplorèrent 15 personnes tuées et 30 autres gravement blessées dans des affrontements intercommunautaires. Le 26 novembre 1964, une liste de plus de 106 personnes à rapatrier d’urgence à Moroni fut envoyée par le nouveau Ministre des affaires étrangères de Zanzibar aux autorités françaises (Toibibou, 2006). Elle fut constituée en majorité d’anciens fonctionnaires proches de la famille royale déchue. Les guides religieux d’origine comorienne qui furent influents et respectés furent priés de rentrer chez eux, aux Comores. Pour justifier ces actions, le nouveau président Karume dénonça: l’« opportunisme de ces Comoriens qui, au temps du sultanat, formaient une classe privilégiée avec la minorité arabe et refusaient de s’identifier et à se solidariser avec leurs frères africains » (cité par Saleh, 1972 : 131).
Après l’union de l’île de Zanzibar et de Tanganyika en avril 1964, les hostilités à leur encontre s’intensifièrent. De vives manifestations réclamant l’exclusion de l’administration et le renvoi aux Comores de toute personne suspectée d’avoir des origines comoriennes, furent organisées par des jeunes de l’African Shirazy Party avec le soutien des militants de la Tanganyika African National Union. En novembre 1968, le Ministre du Commerce de Tanzanie, Aboud Maalim, fut poussé à la démission par les manifestants en raison de ses origines comoriennes (Toibibou, 2006). Ces hostilités eurent comme conséquence le tarissement des migrants comoriens à Zanzibar. Entre 1964 et 1972, plusieurs centaines de familles comoriennes furent rapatriées par les autorités françaises. D’ autres personnes jugées plus politisées, ou originaires de localités hostiles au pouvoir colonial furent interdites de retourner dans leur pays. Elles étaient contraintes de rester à Zanzibar et contraintes de souscrire à la nationalité tanzanienne. Un petit nombre d’entre eux se réfugia dans les autres pays de la côte Est de l’Afrique.
Après l’union de l’île de Zanzibar et de Tanganyika en avril 1964, les hostilités à leur encontre s’intensifièrent. De vives manifestations réclamant l’exclusion de l’administration et le renvoi aux Comores de toute personne suspectée d’avoir des origines comoriennes, furent organisées par des jeunes de l’African Shirazy Party avec le soutien des militants de la Tanganyika African National Union. En novembre 1968, le Ministre du Commerce de Tanzanie, Aboud Maalim, fut poussé à la démission par les manifestants en raison de ses origines comoriennes (Toibibou, 2006). Ces hostilités eurent comme conséquence le tarissement des migrants comoriens à Zanzibar. Entre 1964 et 1972, plusieurs centaines de familles comoriennes furent rapatriées par les autorités françaises. D’ autres personnes jugées plus politisées, ou originaires de localités hostiles au pouvoir colonial furent interdites de retourner dans leur pays. Elles étaient contraintes de rester à Zanzibar et contraintes de souscrire à la nationalité tanzanienne. Un petit nombre d’entre eux se réfugia dans les autres pays de la côte Est de l’Afrique.
****Le Tanganyika est un ancien pays d'Afrique de l'Est issu de l'indépendance du protectorat du Tanganyika et devenu la Tanzanie actuelle par association avec le Zanzibar en 1964.