Ce dimanche, François Hollande reçoit 100 femmes au Palais de l’Elysée à l’occasion de la journée internationale qui leur est consacrée. Par...
Ce dimanche, François Hollande reçoit 100 femmes au Palais de l’Elysée à l’occasion de la journée internationale qui leur est consacrée. Parmi elles, une Mahoraise : Zéna Abdilhadi Halidani. Le JDM l’a rencontrée avant son départ pour Paris.
Elle a pris l’avion. Zéna Halidani a quitté Mayotte ce jeudi après-midi, en direction de Paris et du Palais de l’Elysée. «C’est agréablement incroyable !» reconnaît-elle. Son nom a été glissé dans la liste des femmes mahoraises, engagées mais peu médiatisée, donné à la préfecture par la déléguée aux droits des femmes. Et c’est elle qui a été retenue.
Ce dimanche 8 mars, elle passera le porche et le perron de l’Elysée comme 99 autres femmes venues de tout le pays pour échanger, dans les salons d’honneur, avec le président de la République. François Hollande devrait être le seul homme de l’événement, accompagné de deux autres femmes, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes et Pascale Boistard, la secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes.
Parler avec le président de la République
En rassemblant ces femmes aux origines sociales, professionnelles et géographiques très diverses, François Hollande souhaite susciter un débat sur la place des femmes dans l’espace public, l’égalité professionnelle et la lutte contre les stéréotypes sexistes.
Zéna monte une crèche associative avec d’autres mamans pour aider toutes celles qui travaillent
Sur toutes ces questions, Zéna a des choses à dire et elle pourra échanger directement avec le président. En plus de faire partie des 100, elle a été choisie dans le groupe des 12 qui parleront longuement et directement avec lui.
«Une des questions qui me tient à cœur, c’est l’éducation. Aujourd’hui encore, dans les familles, on demande aux filles de préparer à manger et de s’occuper des petits pendant que les garçons regardent la télé ou révisent. A une fille, on construit sa maison pour son mariage. A un garçon, on demande quel métier il voudra faire. Les femmes se sont battues pour Mayotte. C’est grâce à elles que nous en sommes là, que Mayotte a connu le développement qui est le sien et elles sont systématiquement mises en arrière-plan !» constate-t-elle.
L’égalité pour avancer
Pas question pour autant de lui dire qu’elle est féministe. «Je suis égalitariste. Il n’y a que l’égalité pour faire avancer notre société», affirme cette mère de famille célibataire de 36 ans.
Dans une société matriarcale, les femmes ne peuvent plus rester à la maison
Zéna est coordinatrice du service social à l’hôpital. Assistante sociale de formation, elle peut aussi se prévaloir d’un Deug de sociologie obtenu à Bordeaux et d’une maîtrise d’anthropologie passée à Saint-Denis. «Je voulais travailler chez moi pour pouvoir aider les gens. Mais pour bien aider les autres, il faut les connaître, dans leur culture, leurs valeurs pour pouvoir leur apporter les vraies bonnes réponses», explique-t-elle. Elle a voulu s’approprier sa propre société pour pouvoir agir.
Si elle aime se référer aux Grandes aînées des combats politiques mahorais, son engagement pour Mayotte n’a rien à leur envier. Secrétaire générale de Redeca (dépistage du cancer), responsable d’une association de parents d’élèves à Chiconi, elle monte avec d’autres femmes une crèche associative pour pallier aux défaillances de la mairie, incapable de financer un tel équipement.
Les femmes sont faites pour la politique
Des femmes, il va logiquement en être beaucoup question pendant les semaines de campagne électorale à venir. Alors qu’une seule femme est élue actuellement au Conseil général, les conseillères occuperont l’exacte moitié de l’hémicycle à la fin du mois.
«Les candidats ont intégrer qu’il va falloir faire avec les femmes mais pas les entourages ni les supporteurs. Vous avez déjà vu un homme mettre un collier de fleurs à une femme pendant un meeting ? Jamais !»
Zéna a pourtant confiance en leur capacité à s’imposer, assez rapidement dans la vie sociale et politique. «Nous sommes dans une société matriarcale. Il est évident que les femmes qui dirigent absolument tout chez elles ne peuvent plus simplement rester à la maison.»
Elle a pris l’avion. Zéna Halidani a quitté Mayotte ce jeudi après-midi, en direction de Paris et du Palais de l’Elysée. «C’est agréablement incroyable !» reconnaît-elle. Son nom a été glissé dans la liste des femmes mahoraises, engagées mais peu médiatisée, donné à la préfecture par la déléguée aux droits des femmes. Et c’est elle qui a été retenue.
Ce dimanche 8 mars, elle passera le porche et le perron de l’Elysée comme 99 autres femmes venues de tout le pays pour échanger, dans les salons d’honneur, avec le président de la République. François Hollande devrait être le seul homme de l’événement, accompagné de deux autres femmes, Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes et Pascale Boistard, la secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes.
Parler avec le président de la République
Zéna Halidani avant son départ pour Paris.©JDM |
En rassemblant ces femmes aux origines sociales, professionnelles et géographiques très diverses, François Hollande souhaite susciter un débat sur la place des femmes dans l’espace public, l’égalité professionnelle et la lutte contre les stéréotypes sexistes.
Zéna monte une crèche associative avec d’autres mamans pour aider toutes celles qui travaillent
Sur toutes ces questions, Zéna a des choses à dire et elle pourra échanger directement avec le président. En plus de faire partie des 100, elle a été choisie dans le groupe des 12 qui parleront longuement et directement avec lui.
«Une des questions qui me tient à cœur, c’est l’éducation. Aujourd’hui encore, dans les familles, on demande aux filles de préparer à manger et de s’occuper des petits pendant que les garçons regardent la télé ou révisent. A une fille, on construit sa maison pour son mariage. A un garçon, on demande quel métier il voudra faire. Les femmes se sont battues pour Mayotte. C’est grâce à elles que nous en sommes là, que Mayotte a connu le développement qui est le sien et elles sont systématiquement mises en arrière-plan !» constate-t-elle.
L’égalité pour avancer
Pas question pour autant de lui dire qu’elle est féministe. «Je suis égalitariste. Il n’y a que l’égalité pour faire avancer notre société», affirme cette mère de famille célibataire de 36 ans.
Dans une société matriarcale, les femmes ne peuvent plus rester à la maison
Zéna est coordinatrice du service social à l’hôpital. Assistante sociale de formation, elle peut aussi se prévaloir d’un Deug de sociologie obtenu à Bordeaux et d’une maîtrise d’anthropologie passée à Saint-Denis. «Je voulais travailler chez moi pour pouvoir aider les gens. Mais pour bien aider les autres, il faut les connaître, dans leur culture, leurs valeurs pour pouvoir leur apporter les vraies bonnes réponses», explique-t-elle. Elle a voulu s’approprier sa propre société pour pouvoir agir.
Si elle aime se référer aux Grandes aînées des combats politiques mahorais, son engagement pour Mayotte n’a rien à leur envier. Secrétaire générale de Redeca (dépistage du cancer), responsable d’une association de parents d’élèves à Chiconi, elle monte avec d’autres femmes une crèche associative pour pallier aux défaillances de la mairie, incapable de financer un tel équipement.
Les femmes sont faites pour la politique
Des femmes, il va logiquement en être beaucoup question pendant les semaines de campagne électorale à venir. Alors qu’une seule femme est élue actuellement au Conseil général, les conseillères occuperont l’exacte moitié de l’hémicycle à la fin du mois.
«Les candidats ont intégrer qu’il va falloir faire avec les femmes mais pas les entourages ni les supporteurs. Vous avez déjà vu un homme mettre un collier de fleurs à une femme pendant un meeting ? Jamais !»
Zéna a pourtant confiance en leur capacité à s’imposer, assez rapidement dans la vie sociale et politique. «Nous sommes dans une société matriarcale. Il est évident que les femmes qui dirigent absolument tout chez elles ne peuvent plus simplement rester à la maison.»