L'opérateur vend ses actifs basés à La Réunion et à Mayotte à l'opérateur malgache Telma . L'Autorité de la concurrence doit en...
L'opérateur vend ses actifs basés à La Réunion et à Mayotte à l'opérateur malgache Telma .
L'Autorité de la concurrence doit encore donner son agrément à l'opération.
L'Autorité de la concurrence doit encore donner son agrément à l'opération.
Altice, la maison mère de l'opérateur
Numericable-SFR, a choisi de céder les activités mobile d'Outre-Mer
Telecom (OMT) à Telma, l'opérateur historique de Madagascar, leader sur
son marché. Mais l'Autorité de la concurrence doit encore donner son
agrément à l'opération. Telma aurait offert 70 millions d'euros.
Privatisé en 2004, Telma est contrôlé par le groupe Hiridjee, une
famille française d'origine indienne installée à Madagascar depuis cent
cinquante ans. Comptant parmi les premiers groupes de l'océan Indien, il
s'est spécialisé dans les métiers d'infrastructures : production
d'énergie, banque, télécoms, pétrole et immobilier. Egalement présent
dans l'aquaculture, il est le seul au monde à avoir des crevettes Label
rouge!
S'il finalise le rachat d'OMT,
cela sera la première fois que Telma s'exporte en dehors de Madagascar
- exception faite de quelques activités immobilières en France, au
Qatar, aux Etats-Unis ou encore à Dubaï. Il sévit déjà dans le mobile à
Madagascar, où il est le numéro deux, derrière Airtel. « Nous avons
été disruptifs sur le marché du mobile à Madagascar et cela nous a bien
réussi. Le marché est très différent à La Réunion et à Mayotte, le
revenu par abonné y
est plus élevé.
Et puis, on rachète un actif, on n'en lance pas un. Notre démarche
ne sera donc pas forcément la même. Mais comme toujours, nous nous
attacherons à répondre aux attentes du consommateur », explique aux « Echos » Hassanein Hiridjee, DG de Telma.
Telma compte plus de 1,5 million d’abonnés à Madagascar.©temoignages.re |
Fin
octobre, l'Autorité de la concurrence avait obligé Altice à mettre en
vente la partie mobile d'OMT, numéro trois de son marché local, derrière
SRR et Orange. Une condition posée en échange de son feu vert pour le
rachat de SFR par Numericable. Le rapprochement des actifs de ces deux
groupes à La Réunion et à Mayotte - OMT, propriété de Numericable et
SRR, filiale de SFR - donnait en effet naissance à un acteur en
situation de quasi-monopole dans ces deux régions. Inacceptable pour
l'Autorité de la concurrence. Aujourd'hui, elle va chercher à vérifier
si la cession à Telma est de nature à animer la concurrence dans les
télécoms à La Réunion et à Mayotte. Faute de quoi, elle pourrait
s'opposer à ce rachat.
Eviter les concentrations
En remportant la partie, Telma a coiffé au poteau le fonds d'investissement
Apax. Mais, aussi, l'opérateur Free de Xavier Niel, le grand rival dans
l'Hexagone de Patrick Drahi, patron d'Altice. Les relations ne seraient
pas au beau fixe entre les deux hommes. Enfin, l'opérateur caribéen
Digicel ou encore le groupe réunionnais Océinde ont aussi été retoqués.
Pas facile de vendre à ce dernier, présent à La Réunion - contrairement à
Telma -, où il y opère dans le fixe : s'il avait remporté la mise, il
aurait pu devenir un sérieux concurrent pour SRR, l'actif d'Altice...
Le
gendarme de la concurrence devrait être d'autant plus attentif à cette
opération qu'il a déjà dû taper sur les doigts d'Altice, qui, lors de la
mise en vente d'OMT, avait pris la curieuse initiative d'augmenter les
tarifs de ses principaux forfaits de téléphonie mobile. Avec le risque
de perdre des abonnés... Considérant qu'une telle pratique était
de nature à dégrader OMT de façon à ce que, une fois cédé, il ne fasse
pas de l'ombre à SRR, l'Autorité de la concurrence avait menacé de
retirer son feu vert à la fusion Numericable-SFR. Ce dernier s'était
alors empressé d'annuler ces hausses de tarifs et de rembourser les
abonnés.
Fabienne Schmitt, Les Echos