L'UPDC célèbre son anniversaire devant 25 dirigeants du parti et 25 badauds: pas bon! C'est au langage populaire du Maroc que ...
L'UPDC célèbre son anniversaire devant 25 dirigeants du parti et 25 badauds: pas bon!
C'est au langage populaire du Maroc que nous devons les expressions «parti de l'Administration» et «parti cocotte-minute». La première organisation politique marocaine à être qualifiée ainsi n'était pas un parti politique, mais une entité regroupant de nombreux partis politiques, et il s'agit du Front pour la Défense des Institutions démocratiques (FDIC), créé le 23 mars 1963. Dans un livre d'entretiens, quand le journaliste-écrivain français Éric Laurent affirma devant Sa Majesté le Roi Hassan II, «vous aviez favorisé la création d'un parti, le FDIC, acquis à la monarchie, dont vous espériez qu'il obtiendrait la majorité, ce qui n'a pas été le cas», le Souverain répondit: «Si je l'avais vraiment créé, je peux vous assurer qu'il aurait eu la majorité. Écoutez, je ne suis quand même pas né de la dernière pluie. Je sais qu'un parti ne se développe pas et ne s'ancre pas dans l'opinion en deux ou trois années au point de pouvoir gagner des élections.
C'est irréaliste. […]. Un parti doit posséder des assises et des structures, qu'elles soient fédératives comme le Parti socialiste français, ou plus lâches comme le Parti radical. Il lui faut du temps pour prendre racine, gagner des élections, posséder une presse»: Hassan II: La Mémoire d'un Roi. Entretiens avec Éric Laurent, Plon, Paris, 1993, pp. 79-80. De telles réalités politiques et sociopolitiques sont universelles. Mais, comme aux Comores les acteurs politiques refusent de s'inspirer des expériences et enseignements des autres pays, ils vont de catastrophes politiques en catastrophes politiques. De fait, quand apparut l'Union pour le Développement des Comores (UPDC) en 2013, les plus avisés des analystes politiques ont compris qu'il s'agissait d'un parti politique artificiel, donc d'un «parti cocotte-minute» ou «parti de l'Administration». La chose politique gouvernementale ne manque pas de moyens puisque, par définition, un «parti cocotte-minute» est un «parti de l'Administration». Cependant, même au Maroc, nombre de «partis cocottes-minute» ont disparu prématurément tandis que d'autres ont sombré dans l'oubli et dans l'indifférence. L'UPDC court les deux risques parce que ses créateurs sont de spécialistes de l'enfumage politique qui voulaient juste mettre en place la chose pour pouvoir plastronner devant le Président Ikililou Dhoinine, qu'ils vont se mettre à injurier dès le soir du 26 mai 2016, à son départ de Beït-Salam. Nous savons tous ce que vaut la fidélité politique aux Comores, un pays où n'existe aucune alliance politique à long terme. Naturellement, en deux ans d'existence, l'UPDC est restée un parti politique artificiel, qui n'a pas réussi à réaliser les fondamentaux évoqués par Sa Majesté le Roi Hassan II. Cela étant, la célébration de deux ans de cette carcasse d'hyène, ce samedi 14 mars 2015, ressemblait à une cérémonie d'enterrement et non à une fête dédiée à la victoire électorale et à sa maturité politique.
En effet, usant sans parcimonie des moyens de l'État, l'UPDC, via Comores Télécom, propriété personnelle d'Abiamri Mahmoud, un des chefs de l'UPDC, a inondé les Comores de SMS pour convoquer la population ce samedi 14 mars 2015 à la célébration de son deuxième anniversaire et de sa fameuse «victoire» électorale, basée sur une majorité juste relative, voire très relative. Mais, à Mutsamudu, on ne compta que 50 personnes dans la salle où avaient lieu les célébrations, dont 25 dirigeants du parti et 25 personnes ayant décidé d'y prendre part par pure charité. Ce n'est pas fameux, et il n'y a pas lieu de pavoiser. Le parti débile a refusé la discrétion et s'est couvert de ridicule à Mutsamudu. Pourtant, ce «parti cocotte-minute» a les moyens de célébrer ses anniversaires sur des dizaines de navettes spatiales mises en orbite, mais n'est pas encore suffisamment ancré sur le paysage politique comorien et n'a pas bonne presse, étant entendu qu'il véhicule une image faite de narcissisme, morgue, suffisance et égocentrisme. Sans oublier la corruption qui le gangrène dès son apparition. Au cours de la cérémonie de Mutsamudu, la présence sur les lieux du Député Abou Achirafi Ali Bacar (Photo), «le Pablo Escobar comorien», était très remarquée et désapprouvée, et a semé le doute dans les esprits. Cette présence hautement insultante signifie connivence entre un mauvais garçon et la République. Ce n'est pas de cette façon que la classe politique comorienne pourra asseoir sa crédibilité auprès d'une opinion publique en pleins doutes.
Pendant que les caciques de l'UPDC étaient en train de disserter sur la manière d'éviter la honte et l'humiliation au cours de la cérémonie politique «mortuaire», un homme s'agitait dans tous les sens, dans les coins et recoins d'Anjouan comme le petit diable. Cet homme a un visage connu et un nom: Nourdine Bourhane, le Vice-président chargé du ministère de l'Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l'Urbanisme et de l'Habitat (ouf!), «l'individu-État» qui se voudrait «l'individu-Dieu». Que veut-il? Tout simplement acheter des Conseillers de l'île d'Anjouan et les ramener dans les rangs de l'UPDC. Il ne lésine pas sur l'argent de l'État, qu'il distribue sans parcimonie. Pas bêtes pour un sou, en cette période de disette, les élus anjouanais qui se voient offrir des millions de francs comoriens regardent à droite et à gauche, constatent que personne ne les voient, encaissent cet argent sans se poser des questions de conscience, jurent qu'ils vont se ranger dans le camp de l'UPDC, avant de le trahir, sachant que Nourdine Bourhane n'ira pas porter plainte puisqu'il s'est livré à une immense opération de corruption, punie par la Loi. Nourdine Bourhane ne manque pas d'air: c'est lui qui, avec ses méthodes infantiles et dictatoriales, a fait perdre à l'UPDC nombre de sièges à Anjouan, et aujourd'hui, il dilapide les fonds publics avec une insouciance de gamin boutonneux et gommeux chapardant les confiseries dans une cour de récréation. On a hâte d'être en 2016 quand, colistier du candidat Mohamed Ali Soilihi à Anjouan pour le compte de l'UPDC, il va lui faire perdre l'élection présidentielle sur l'île.
ARM
© www.lemohelien.com – Lundi 16 mars 2015.
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