Une délégation du Mouvement Madji Na Mwendje s'est rendue dans la ville de Mitsudjé le 27 février dernier pour effectuer une visite de...
Une délégation du Mouvement Madji Na Mwendje s'est rendue dans la ville de Mitsudjé le 27 février dernier pour effectuer une visite de solidarité avec les blessés par balles réelles de certains éléments de l'Armée Nationale de Développement (AND) du 10 février 2015 lors des trois journées Île Morte. Cette délégation a été reçue notamment par la Cellule de de crise de la ville. Selon les informations diffusées par cette délégation, 2 blessés graves se trouvent l'un à Madagascar et l'autre à la Réunion. Leurs jours ne sont plus en danger. Au cours de l'entretien, les habitants de la ville ont fait appel à la solidarité nationale pour la prise en charge des frais d'hospitalisation et de séjour prolongé de ces blesses évacués. La Cellule de crise a insisté sur la nécessité de poursuites judiciaires à l'encontre des auteurs de la fusillade pour que cet acte ne reste pas impuni.
Quelques jours après, c'est une autre délégation en provenance cette fois ci de Mitsoudje qui s'est rendue ce 3 mars 2015 au palais présidentiel de Beit Salam pour « féliciter » le Chef de l'Etat pour l'organisation des dernières élections dans la paix et la stabilité selon beit-salam.km. Cette délégation a remercié le Président de la République pour le sens aigu des responsabilités qu'il a manifesté dès les premières heures de la fusillade du 10 février, de même que pour l'assistance qu'il a apportée dans l'évacuation des blessés. Selon toujours le site de la présidence, le Président de la République a déclaré avoir été extrêmement choqué en apprenant ce qui s'est passé à Mitsoudje et qu'il a immédiatement pris les dispositions pour la prise en charge des blessés et leur évacuation. Selon le Président de la République, tout doit être fait pour éviter les bavures qui sont de plus en plus fréquentes ces derniers temps dans le pays. Il a expliqué qu'une enquête est nécessaire pour que la vérité apparaisse au grand jour et que les responsabilités soient déterminées". Le Chef de l'Etat a été choqué, mais n'a pas condamné cette bavure de plus en plus fréquente selon lui, de ces tirs à balles réelles sur ces civils non armés. Et ces bavures continuent. Ce week-end, un militaire a été blessé par balle par une autre miliaire à Moroni à l'issue d'une recherche lancée contre ce militaire, dans un quartier populaire et populeux de la ville, accusé d'avoir aidé des prisonniers du camp militaire de Kandani à s'évader. Ce caporal de l'armée a été touché au niveau des fesses et à la vessie. Il a été opéré à l'hôpital El Maarouf.
Le 1er octobre 2014 un simple incident de la circulation avait failli tourner au drame. Un militaire chargé de protéger le Vice-Président en charge du Ministère des Finances, a tiré à bout portant sur un civil non armé. La balle a transpercé le bras gauche juste tout près du cœur. Il fallait une intervention chirurgicale sous anesthésie générale pour nettoyer la plaie de la victime. La famille a pris en charge les frais médicaux et l'Etat ne s'est même pas excusé. Cette affaire qui avait choqué plus d'un d'autant plus que l'incident a été filmé par des passants est demeuré impuni et le Garde du corps auteur du coup de feu n'a jamais été inquiété, ni sanctionné. Il a été entendu comme simple temoin dans un procès ubuesque des victimes de la fusillade du 1er octobre, transformées par le parquet de Moroni, en...agresseurs du Vice-Président. Il demeure toujours le garde du corps du Vice-président en charge du Ministère des Finances, Mohamed Ali Soilihi.
Ainsi, les auteurs de la fusillade de Mitsoudjé ne seront pas sanctionnés et l'enquête de l'AND sera enterrée comme toutes les autres enquêtes qui touchent des militaires impliqués dans des fusillades. La gachette facile de nos militaires a des beaux jours devant elle, ecouragée par cette impunité insolente et grave pour la securité des personnes.
Par ComoresDroit
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