Les comoriens n’en ont pas encore fini des élections version 2015, qu’ils sont déjà tournés vers celles de 2016. La classe politique excelle...
Les comoriens n’en ont pas encore fini des élections version 2015, qu’ils sont déjà tournés vers celles de 2016. La classe politique excelle dans les joutes électorales mais très peu dans les sujets qui nous feraient sortir de la pauvreté, de l’ignorance et de la maladie.
C’est pour ça que je tenais - à contre courant - mettre au centre du débat du jour la question de notre développement économique.
C’est pour ça que je tenais - à contre courant - mettre au centre du débat du jour la question de notre développement économique.
La question du développement
économique, depuis les révolutions industrielles, est l’enjeu politique par
excellence qui prédomine sur tous les autres. Les Etats qui ont réussi leur
décollage économique sont ceux qui ont mis cette question au centre de l’action
politique.
Depuis 1705 et la
création de la machine à vapeur par le britannique Thomas Newcomen, la question n’a cessé de préoccuper les Etats.
D’aucuns agissent, d’autres ne font qu’en parler. Nos gouvernements successifs
nous parlent beaucoup des accords et des aides qu’ils obtiennent au nom et en
faveur du développement, de la croissance et de la lutte contre la pauvreté. En
revanche, ils agissent peu pour le promouvoir.
Or, nous le savons,
ne serait-ce qu’en observant nos voisins, le développement ne se décrète
pas. Il est pensé, conçu, planifié, avec des objectifs atteignables, des moyens
réalistes. Bref, il se réalise avec des projets concrets. L’Etat a déclaré
« un plan d’action prioritaire » et une stratégie de croissance et de
réduction de la pauvreté (SCRP). Certes, le plan a le mérite d’exister. Il a
surtout le mérite, à mon avis personnel, d’intégrer 3 axes pouvant
servir de moteurs au développement. Cependant, il faudrait agir pour cela dans
les secteurs comme la transformation agroalimentaire, la pêche et le
commerce des produits de la mer, ou bien encore le tourisme. Ces trois secteurs ont en commun quatre
facteurs déterminants pour le développement d’un pays comme le notre dont
les ressources sont faibles:
- D’abord parce que l’activité dans les 3 secteurs va dans le sens de la production locale des richesses, et répond par conséquent à la stratégie de croissance voulue par le plan prioritaire porté par le gouvernement.
- Ensuite, le savoir-faire et la technicité sont à la porté des travailleurs comoriens. Nul besoin de compétences extérieures. Des actions de formation internes suffiraient. les investissements ne sont ni trop lourds ni à risque.
- Enfin, ces trois secteurs sont générateurs d’emplois et contribueraient à réduire la pauvreté en réduisant le chômage.
Alors qu’est-ce qui
a fait défaut dans le plan prioritaire 2010-2014 qui a bien intégré les
trois secteurs que j’ai pris en exemple ?
A mon avis, c’est
l’absence d’actions concrètes inspirées par une administration imaginative.
Car, depuis 2010, démarrage du plan, aucune politique
concrète n’a été engagée pour développer le tourisme, pas un établissement pour
remplacer le Galawa. Nulle initiative pour amorcer un tourisme intérieur. Nous
n’avons toujours pas de transports aériens fiables et secure permettant le
tourisme international. Aucune action
pour encourager l’activité de la pêche afin de pouvoir en exporter les
produits. Quid pour la production vivrière et les potentialités de
transformation agroalimentaire. Pourtant ça n’est pas le marché qui ferait
défaut et ce n’est sûrement pas la qualité qui manquerait à nos jus de goyave,
de tamarin, de mangue et de corossol que l’Europe et l’Amérique nous
achèteraient comme « des petits pains ».
Un véritable
développement est celui qui conçoit d’abord la production des richesses
localement. Notre économie est trop basée sur l’importation des produits
de consommation courante. Pour décoller, il faut produire. Il faut de
la croissance forte, à 2 chiffres idéalement. Cela n’est pas un rêve. Produire
des services et des prestations touristiques, transformer nos fruits, nos
poissons et nos fruits de mer pour le marché intérieur et pour l’exportation,
est à notre portée. Il faudrait pour cela arrêter d’attendre les seuls
investissements extérieurs. Faisons-nous confiance et comptons d’abord
sur nous-mêmes, sur nos propres ressources. Actionnons les leviers qui sont
à notre disposition. Nous avons un tissu bancaire et une diaspora dont les
ressources pourraient nous permettre de construire quelques hôtels sur nos
hauts lieux touristiques, par exemple devant le parc marin de Mohéli, à
Chindini, à Bangoi-Kouni et à Chomoni, sans attendre des millions de
pétrodollars.
Enfin, nous savons
produire d’excellents jus de fruits dans nos restaurants. Qu’est ce qui nous empêche
de passer à la vitesse de la production en série ? Cela ne demande pas des
moyens colossaux, il faut surtout y croire et croire en nos capacités propres.
Il faudra qu’un
jour nous changions le logiciel sur les ressources de financement de notre économie.
Que nous éprouvions
un peu de dignité pour arrêter de demander des aides à la terre entière.
Il paraît que
« woufoukara kopwa MILA ».
Que nous croyions à
nos capacités propres d’abord car elles existent : Sans vous inonder de
chiffres je sais que la BCC et les banques de dépôt disponibles actuellement à
Moroni disposent de ressources inexploitées et la diaspora ne demande qu’à
s’organiser pour y apporter sa part de financement de l’économie qui pourrait
se multiplier par trois.