Eloge des présidents comoriens

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Il est très à la mode de rejeter, indistinctement, en bloc, les présidents comoriens. Je vais prendre le risque de les défendre – mais avec...

Il est très à la mode de rejeter, indistinctement, en bloc, les présidents comoriens. Je vais prendre le risque de les défendre – mais avec mesure.

Qu’on se rassure. Je me souviens de leurs tares : la brutalité d’Ali Soilihi, celle d’Abdallah, le désordre de Djohar, l’amateurisme de Taki, la virulence des discours d’Azali, la démagogie de Sambi et la faiblesse – ou le dilettantisme – d’Ikililou Dhoinine. Je sais en plus qu’ils ont tous, à des degrés divers, valorisé l’incompétence, pratiqué le clientélisme, permis des détournements de fonds publics – ou l’utilisation des services de l’Etat à des fins personnelles…

Mais on ne peut pas réduire ces hommes à leurs lacunes : on doit aussi, par honnêteté intellectuelle et/ou pragmatisme, souligner leurs apports au pays.
Image d'illustration

Ali Soilihi a tenté de bouleverser l’ordre établi en lui proposant la voie socialiste. Il lui a laissé aussi les collèges. Abdallah a construit des routes et des écoles (école normale, écoles professionnelles, ENS…). Djohar a introduit le libéralisme politique et économique, Taki a tenté de reconstruire les institutions de l’Etat après Djohar et de s’occuper de la question séparatiste, Azali a réglé ponctuellement la question séparatiste, mis en place l’ORTC, la nouvelle aérogare de Hahaya, le téléphone portable, l’Université des Comores… Sambi a tenté de faire venir des investisseurs étrangers et d’ouvrir de nouveaux horizons à la diplomatie comorienne. Il a mis au goût du jour la question des hydrocarbures. Et puis Ikililou gère comme il peut ce pays très difficile à gouverner. Il ne menace ni l’opposition ni l’intégrité du pays. On dirait qu’il attend la fin de son mandat pour faire autre chose ou se reposer !

Je suis absolument convaincu que tous ces hommes ont voulu bien faire soit pour garder le pouvoir le plus longtemps possible soit pour laisser une trace de leur passage à Beit Salam. Mais pour de multiples raisons (sur lesquelles je reviendrai dans mes prochaines chroniques), ils n’ont pas pu, en tout cas pas autant qu’ils l’auraient voulu. Ne ratons pas encore 2016 ! Mettons aux affaires celui ou celle qui peut nous apporter le plus.


Nassurdine Ali Mhoumadi, docteur ès Lettres, ancien enseignant-chercheur à l’Université des Comores, est professeur de Lettres modernes dans la région lyonnaise. Il a signé trois essais chez l’Harmattan : Un Métis nommé Senghor (2010), Réception de Senghor (2014) et Le Roman de Mohamed Toihiri dans la littérature comorienne (2012).
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