Pendant quarante-trois ans, une Egyptienne s’habille en homme pour nourrir sa famille Aujourd'hui médiatisée, Sisa Abu Daooh a pourtan...
Pendant quarante-trois ans, une Egyptienne s’habille en homme pour nourrir sa famille
Aujourd'hui médiatisée, Sisa Abu Daooh a pourtant vécu toute sa vie cachée sous des vêtements qui n'étaient pas les siens. Cette Egyptienne de 64 ans s'est en effet habillée en homme pendant quarante-trois ans pour pouvoir nourrir sa famille. C'est l'unique solution qu'elle a trouvée lorsque, enceinte de son premier enfant, elle a perdu son mari et donc toute source de revenu. Dans sa communauté, le travail des femmes était prohibé. Elle a alors décidé de se coiffer d'une taqiyah ou d'un turban, et a enchaîné les boulots, de la fabrication de briques au cirage de chaussures, en passant par les travaux agricoles...
« J'ai préféré travailler dur, porter des briques ou des sacs de ciment, cirer des chaussures, plutôt que mendier dans la rue pour gagner de quoi vivre et faire vivre ma fille et ses enfants, raconte-t-elle aujourd'hui à Al-Arabiya News. Pour me protéger des hommes, de leurs regards méchants et ne pas être stigmatisée à cause des traditions, j'ai décidé d'être un homme... de m'habiller comme eux et de travailler avec eux dans les villages où personne ne me connaissait. »
C'est une vie de dur labeur qu'elle décrit. Et Sisa Abu Daooh continue de se lever tous les jours à 6 heures pour partir installer sa caisse et ses brosses dans la gare de Louxor. Un travail grâce auquel elle dit s'assurer un « revenu décent », à elle ainsi qu'à sa fille et à son gendre, qui ne peut pas travailler en raison de son invalidité.
Mardi 17 mars, la mère courage a reçu tous les honneurs de la part du gouvernement, qui l'a qualifiée de « mère idéale ». La direction de la solidarité sociale de la ville lui a même décerné le prix de la « femme soutien de famille ». Son histoire a aussi fait l'objet d'un reportage à la télévision égyptienne, sur CBC.
Mais si cette mère dans le besoin a dû se travestir pendant toutes ces années, c'est bien parce que la coutume locale lui interdisait, parce que femme, de subvenir aux besoins de sa famille.
En 2013, l'Egypte remportait le triste titre de pire pays pour les femmes dans le monde arabe, selon une évaluation de la Fondation Thomson Reuters, derrière l'Irak, l'Arabie saoudite, la Syrie et le Yémen. Outre la discrimination dans le monde du travail et des salaires moindres, la quasi-totalité des Egyptiennes ont été victimes d'un harcèlement sexuel, jugé « endémique » dans un rapport des Nations unies réalisé en avril 2013. Par lemonde.fr
Aujourd'hui médiatisée, Sisa Abu Daooh a pourtant vécu toute sa vie cachée sous des vêtements qui n'étaient pas les siens. Cette Egyptienne de 64 ans s'est en effet habillée en homme pendant quarante-trois ans pour pouvoir nourrir sa famille. C'est l'unique solution qu'elle a trouvée lorsque, enceinte de son premier enfant, elle a perdu son mari et donc toute source de revenu. Dans sa communauté, le travail des femmes était prohibé. Elle a alors décidé de se coiffer d'une taqiyah ou d'un turban, et a enchaîné les boulots, de la fabrication de briques au cirage de chaussures, en passant par les travaux agricoles...
Sisa Abu Daooh habillée en homme (reportage CBC) |
« J'ai préféré travailler dur, porter des briques ou des sacs de ciment, cirer des chaussures, plutôt que mendier dans la rue pour gagner de quoi vivre et faire vivre ma fille et ses enfants, raconte-t-elle aujourd'hui à Al-Arabiya News. Pour me protéger des hommes, de leurs regards méchants et ne pas être stigmatisée à cause des traditions, j'ai décidé d'être un homme... de m'habiller comme eux et de travailler avec eux dans les villages où personne ne me connaissait. »
C'est une vie de dur labeur qu'elle décrit. Et Sisa Abu Daooh continue de se lever tous les jours à 6 heures pour partir installer sa caisse et ses brosses dans la gare de Louxor. Un travail grâce auquel elle dit s'assurer un « revenu décent », à elle ainsi qu'à sa fille et à son gendre, qui ne peut pas travailler en raison de son invalidité.
Sisa Abu Daohh à la télévision égyptienne. |
Le pire pays pour les femmes
Mardi 17 mars, la mère courage a reçu tous les honneurs de la part du gouvernement, qui l'a qualifiée de « mère idéale ». La direction de la solidarité sociale de la ville lui a même décerné le prix de la « femme soutien de famille ». Son histoire a aussi fait l'objet d'un reportage à la télévision égyptienne, sur CBC.
Mais si cette mère dans le besoin a dû se travestir pendant toutes ces années, c'est bien parce que la coutume locale lui interdisait, parce que femme, de subvenir aux besoins de sa famille.
En 2013, l'Egypte remportait le triste titre de pire pays pour les femmes dans le monde arabe, selon une évaluation de la Fondation Thomson Reuters, derrière l'Irak, l'Arabie saoudite, la Syrie et le Yémen. Outre la discrimination dans le monde du travail et des salaires moindres, la quasi-totalité des Egyptiennes ont été victimes d'un harcèlement sexuel, jugé « endémique » dans un rapport des Nations unies réalisé en avril 2013. Par lemonde.fr