Pour « la Présidente », les élections de 2015 préfigurent l’élection présidentielle de 2016 M me Moinaecha Youssouf Djalali, surnommée «...
Pour «la Présidente», les élections de 2015 préfigurent l’élection présidentielle de 2016
Mme Moinaecha Youssouf Djalali, surnommée «la Lionne du Hamahamet», et surtout «La Présidente», depuis qu’en 2013, elle s’est lancée à la conquête de la Présidence comorienne en 2016, n’est pas tombée de la dernière pluie électorale, et suit avec une attention soutenue tout ce qui se passe aux Comores depuis qu’elle a des ambitions présidentielles. En août 2014, elle est partie aux Comores pour assister au Grand Mariage d’une cousine et depuis, elle y est restée. Tout a été fait par ses collaborateurs et collaboratrices pour qu’elle regagne la France et l’Allemagne, où elle a des activités industrielles et commerciales, mais rien y fait.
Elle trouve qu’il y a tellement des choses à faire aux Comores qu’elle n’a aucune envie d’aller ailleurs: «C’est vrai, j’étais venue aux Comores pour trois semaines, depuis août 2014, mais les Comores sont un pays très attachant et quand on y est on n’a aucune envie de le quitter. Je débarque ici et retrouve le même climat délétère que les autres fois: un pays en lambeaux, des services publics en charpies, une population dans le flou total, dans l’obscurité, dans la soif et dans la famine. Ces choses-là causent des bleus à l’âme et des bobos au cœur. Quand j’observe l’attitude de la plupart des dirigeants de ce pays, je ne vois qu’une immense désinvolture et une incommensurable envie de la part des uns et des autres de s’enrichir de manière vertigineuse. Cela donne des responsabilités surtout au plan moral.
Mais, pour ressentir le poids de ces responsabilités, il faut avoir une conscience. Nous devons nous poser des questions sur l’usage que font les dirigeants de ce pays de leur conscience, quand on voit ce peuple dans un tel état de dénuement. Il y a beaucoup à faire dans ce pays, mais pour que ce qui doit être fait soit fait, il nous faut une relève générationnelle, et quand je parle de “générations”, il ne s’agit pas d’une affaire d’âge, mais de participation ou pas au grand chambardement qui a jeté notre pays dans les bras de la régression pendant que les autres pays, y compris dans le voisinage des Comores, font des progrès très appréciables. Nous ne pouvons pas compter sur les fossoyeurs de notre pays pour le ressusciter. La renaissance des Comores est souhaitable et possible, mais pas sous la direction de ces dirigeants qui ne font que s’enrichir pendant que la population s’appauvrit de manière scandaleuse».
Depuis août 2014, Mme Moinaecha Youssouf Djalali sillonne le pays, surtout en Grande-Comore, où doit avoir lieu l’élection primaire qui permettra de désigner les trois candidats qui prendront part au scrutin final. En attendant son voyage à Mohéli, il n’y a pas un coin et recoin de la Grande-Comore et d’Anjouan où elle n’a pas été. Elle a suivi avec attention toutes les opérations entrant dans le cadre du fiasco électoral que les Comores vivent actuellement et en tire une expérience absolument amère et déprimante: «Je n’ai pas raté une miette du triste spectacle qu’est le processus électoral actuel. Je n’ai jamais assisté à un spectacle aussi lugubre. C’est honteux et scandaleux! En mars 2014, je me suis déplacée spécialement de la France aux Comores pour l’inscription sur le fichier électoral biométrique. J’ai observé tout ce que faisaient les agents qui procédaient à l’immatriculation des électeurs, et personne ne pourra m’expliquer pourquoi des noms sont introuvables sur le fichier électoral.
En toute logique, il y a une volonté délibérée de frauder. Soyons sérieux! Comme cela a déjà été dit, un ordinateur ne s’allume pas seul, comme s’il avait une vie autonome, pour supprimer toutes les données individuelles d’une personne inscrite sur le fichier électoral. Il y a donc sabotage de la part des pouvoirs publics. Par la suite, nous assistâmes à la plus risible des gesticulations dramatiques, quand nous constatâmes que des milliards de francs comoriens ont été dépensés pour doter le pays d’un fichier électoral biométrique, et que le jour des élections, le dimanche 25 janvier 2015, on pouvait se présenter au bureau de vote avec un extrait de naissance à défaut d’une carte d’électeur biométrique! Je dis bien “un extrait de naissance”. Où les dirigeants de ce pays sont-ils partis chercher un tel expédient? C’est un scandale absolu. Aucun autre État au monde ne peut se permettre une telle honte. Il fallait que cette honte se produise ici, chez nous, comme si nous étions des bêtes sauvages. Est-ce que ces gens-là du pouvoir se rendent compte des malheurs dans lesquels ils entraînent ce pays? Je n’aurais jamais cru voir ça un jour, et à plus forte raison dans notre pays, où nous avions commencé à enregistrer quelques pas dans la bonne direction avant de nous engager dans la voie de la régression».
D’accord, mais quelle leçon faut-il tirer de tout ça? «La Présidente» ne se fait pas prier pour entrer dans le cœur palpitant d’un sujet qui l’intéresse au plus haut point: «Nous venons de plonger au cœur de l’impréparation électorale et de la fraude immense qui suit. Compte tenu de l’énormité du scandale, je m’attendais à voir la fameuse ou peut-être fumeuse opposition contester ouvertement la validité de ce scrutin qui ne remplit aucune condition de sérieux et d’objectivité. Mais, là, ce fut le silence total. “Circulez, il n’y a rien à voir”. Je le dis aujourd’hui, et demain il n’y aura personne pour dire que j’avais eu tort: les élections de 2015 préfigurent celles de 2016. Nous assistons à un galop d’essai. Les autorités ont fraudé en 2015 et ont levé la tête pour guetter la réaction de la société civile et des organisations politiques.
Si nous faisons abstraction de certaines indignations feintes, nous n’avons rien vu, rien entendu de la part de l’opposition. Au lieu de demander un report des élections dès le départ, alors que ça se voyait qu’on s’acheminait vers un fiasco monumental, les partis n’ont eu de cesse de réclamer du scrutin au lieu de demander le parachèvement des préalables à l’organisation d’élections saines. Donc, si rien n’est fait pour signaler aux pouvoirs publics qu’ils ne peuvent tout se permettre, nous pouvons rester chez nous dès à présent parce que les autorités peuvent placer qui elles veulent à la présidence de la République et il ne se trouvera personne pour protester.
Aujourd’hui, une question taraude les esprits: la personne qui sera élue à la Présidence en 2016 pourra-t-elle maintenir un tel Parlement, alors qu’il faudra le dissoudre? Comme tout laisse croire que c’est moi qui serai le prochain chef de l’État aux Comores, je n’ai pas cessé de peser le pour et le contre sur le sujet, et le plus souvent, je me vois en train de signer un décret de dissolution de cette Assemblée qui, en aucune manière, ne pourra être considérée comme représentative des Comoriens. On ne peut pas prendre au sérieux une institution mise en place par la fraude électorale et l’argent sale, souvent volé au peuple comorien. Il est temps de rompre avec le ronronnement soporifique du politiquement correct, pour se dire la vérité, pour que chacun assume pleinement ses responsabilités».
En attendant, en dehors du rabâchage du petit discours devant semer la haine au sein du peuple comorien, on ne voit pas ce que fait la classe politique pour essayer de faire en sorte que les élections de 2016 soient absolument irréprochables, comme l’ont été celles de 2006. Chaque camp politique est plongé dans ses comptes d’apothicaires, qui vont s’avérer faux les uns après les autres. Mais, MmeMoinaecha Youssouf Djalali ne s’avoue pas vaincue pour autant: «Il aurait fallu que les acteurs politiques comoriens soyons actuellement en train de mobiliser la communauté internationale, en la sensibilisant sur la fausseté des élections de cette année 2015.
L’échec total du processus électoral en cours aurait pu nous servir de moyen légal de dénonciation d’une fraude électorale massive en cours et en préparation. Sur qui compter pour mener une campagne internationale pour dénoncer les pratiques malsaines déjà constatées et pour demander la sécurisation des élections de 2016? En dehors de moi, je ne vois personne s’intéresser à cette question cruciale. Donc, à ce sujet, mon souci consistera à sensibiliser la communauté internationale sur le manque de sérieux des autorités du pays et sur la nécessité de dépêcher aux Comores, bien avant le jour des élections, des observateurs crédibles, parce que nous ne pouvons pas permettre que le Président sortant désigne par la fraude électorale et l’argent du peuple le Président entrant. Si ces élections ne sont pas sécurisées dès à présent par la communauté internationale, ça ne servira à rien de se présenter à des scrutins qui ne présentent aucune garantie d’impartialité et d’objectivité».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 18 février 2015.
Mme Moinaecha Youssouf Djalali, surnommée «la Lionne du Hamahamet», et surtout «La Présidente», depuis qu’en 2013, elle s’est lancée à la conquête de la Présidence comorienne en 2016, n’est pas tombée de la dernière pluie électorale, et suit avec une attention soutenue tout ce qui se passe aux Comores depuis qu’elle a des ambitions présidentielles. En août 2014, elle est partie aux Comores pour assister au Grand Mariage d’une cousine et depuis, elle y est restée. Tout a été fait par ses collaborateurs et collaboratrices pour qu’elle regagne la France et l’Allemagne, où elle a des activités industrielles et commerciales, mais rien y fait.
Elle trouve qu’il y a tellement des choses à faire aux Comores qu’elle n’a aucune envie d’aller ailleurs: «C’est vrai, j’étais venue aux Comores pour trois semaines, depuis août 2014, mais les Comores sont un pays très attachant et quand on y est on n’a aucune envie de le quitter. Je débarque ici et retrouve le même climat délétère que les autres fois: un pays en lambeaux, des services publics en charpies, une population dans le flou total, dans l’obscurité, dans la soif et dans la famine. Ces choses-là causent des bleus à l’âme et des bobos au cœur. Quand j’observe l’attitude de la plupart des dirigeants de ce pays, je ne vois qu’une immense désinvolture et une incommensurable envie de la part des uns et des autres de s’enrichir de manière vertigineuse. Cela donne des responsabilités surtout au plan moral.
Mais, pour ressentir le poids de ces responsabilités, il faut avoir une conscience. Nous devons nous poser des questions sur l’usage que font les dirigeants de ce pays de leur conscience, quand on voit ce peuple dans un tel état de dénuement. Il y a beaucoup à faire dans ce pays, mais pour que ce qui doit être fait soit fait, il nous faut une relève générationnelle, et quand je parle de “générations”, il ne s’agit pas d’une affaire d’âge, mais de participation ou pas au grand chambardement qui a jeté notre pays dans les bras de la régression pendant que les autres pays, y compris dans le voisinage des Comores, font des progrès très appréciables. Nous ne pouvons pas compter sur les fossoyeurs de notre pays pour le ressusciter. La renaissance des Comores est souhaitable et possible, mais pas sous la direction de ces dirigeants qui ne font que s’enrichir pendant que la population s’appauvrit de manière scandaleuse».
Depuis août 2014, Mme Moinaecha Youssouf Djalali sillonne le pays, surtout en Grande-Comore, où doit avoir lieu l’élection primaire qui permettra de désigner les trois candidats qui prendront part au scrutin final. En attendant son voyage à Mohéli, il n’y a pas un coin et recoin de la Grande-Comore et d’Anjouan où elle n’a pas été. Elle a suivi avec attention toutes les opérations entrant dans le cadre du fiasco électoral que les Comores vivent actuellement et en tire une expérience absolument amère et déprimante: «Je n’ai pas raté une miette du triste spectacle qu’est le processus électoral actuel. Je n’ai jamais assisté à un spectacle aussi lugubre. C’est honteux et scandaleux! En mars 2014, je me suis déplacée spécialement de la France aux Comores pour l’inscription sur le fichier électoral biométrique. J’ai observé tout ce que faisaient les agents qui procédaient à l’immatriculation des électeurs, et personne ne pourra m’expliquer pourquoi des noms sont introuvables sur le fichier électoral.
En toute logique, il y a une volonté délibérée de frauder. Soyons sérieux! Comme cela a déjà été dit, un ordinateur ne s’allume pas seul, comme s’il avait une vie autonome, pour supprimer toutes les données individuelles d’une personne inscrite sur le fichier électoral. Il y a donc sabotage de la part des pouvoirs publics. Par la suite, nous assistâmes à la plus risible des gesticulations dramatiques, quand nous constatâmes que des milliards de francs comoriens ont été dépensés pour doter le pays d’un fichier électoral biométrique, et que le jour des élections, le dimanche 25 janvier 2015, on pouvait se présenter au bureau de vote avec un extrait de naissance à défaut d’une carte d’électeur biométrique! Je dis bien “un extrait de naissance”. Où les dirigeants de ce pays sont-ils partis chercher un tel expédient? C’est un scandale absolu. Aucun autre État au monde ne peut se permettre une telle honte. Il fallait que cette honte se produise ici, chez nous, comme si nous étions des bêtes sauvages. Est-ce que ces gens-là du pouvoir se rendent compte des malheurs dans lesquels ils entraînent ce pays? Je n’aurais jamais cru voir ça un jour, et à plus forte raison dans notre pays, où nous avions commencé à enregistrer quelques pas dans la bonne direction avant de nous engager dans la voie de la régression».
D’accord, mais quelle leçon faut-il tirer de tout ça? «La Présidente» ne se fait pas prier pour entrer dans le cœur palpitant d’un sujet qui l’intéresse au plus haut point: «Nous venons de plonger au cœur de l’impréparation électorale et de la fraude immense qui suit. Compte tenu de l’énormité du scandale, je m’attendais à voir la fameuse ou peut-être fumeuse opposition contester ouvertement la validité de ce scrutin qui ne remplit aucune condition de sérieux et d’objectivité. Mais, là, ce fut le silence total. “Circulez, il n’y a rien à voir”. Je le dis aujourd’hui, et demain il n’y aura personne pour dire que j’avais eu tort: les élections de 2015 préfigurent celles de 2016. Nous assistons à un galop d’essai. Les autorités ont fraudé en 2015 et ont levé la tête pour guetter la réaction de la société civile et des organisations politiques.
Si nous faisons abstraction de certaines indignations feintes, nous n’avons rien vu, rien entendu de la part de l’opposition. Au lieu de demander un report des élections dès le départ, alors que ça se voyait qu’on s’acheminait vers un fiasco monumental, les partis n’ont eu de cesse de réclamer du scrutin au lieu de demander le parachèvement des préalables à l’organisation d’élections saines. Donc, si rien n’est fait pour signaler aux pouvoirs publics qu’ils ne peuvent tout se permettre, nous pouvons rester chez nous dès à présent parce que les autorités peuvent placer qui elles veulent à la présidence de la République et il ne se trouvera personne pour protester.
Aujourd’hui, une question taraude les esprits: la personne qui sera élue à la Présidence en 2016 pourra-t-elle maintenir un tel Parlement, alors qu’il faudra le dissoudre? Comme tout laisse croire que c’est moi qui serai le prochain chef de l’État aux Comores, je n’ai pas cessé de peser le pour et le contre sur le sujet, et le plus souvent, je me vois en train de signer un décret de dissolution de cette Assemblée qui, en aucune manière, ne pourra être considérée comme représentative des Comoriens. On ne peut pas prendre au sérieux une institution mise en place par la fraude électorale et l’argent sale, souvent volé au peuple comorien. Il est temps de rompre avec le ronronnement soporifique du politiquement correct, pour se dire la vérité, pour que chacun assume pleinement ses responsabilités».
En attendant, en dehors du rabâchage du petit discours devant semer la haine au sein du peuple comorien, on ne voit pas ce que fait la classe politique pour essayer de faire en sorte que les élections de 2016 soient absolument irréprochables, comme l’ont été celles de 2006. Chaque camp politique est plongé dans ses comptes d’apothicaires, qui vont s’avérer faux les uns après les autres. Mais, MmeMoinaecha Youssouf Djalali ne s’avoue pas vaincue pour autant: «Il aurait fallu que les acteurs politiques comoriens soyons actuellement en train de mobiliser la communauté internationale, en la sensibilisant sur la fausseté des élections de cette année 2015.
L’échec total du processus électoral en cours aurait pu nous servir de moyen légal de dénonciation d’une fraude électorale massive en cours et en préparation. Sur qui compter pour mener une campagne internationale pour dénoncer les pratiques malsaines déjà constatées et pour demander la sécurisation des élections de 2016? En dehors de moi, je ne vois personne s’intéresser à cette question cruciale. Donc, à ce sujet, mon souci consistera à sensibiliser la communauté internationale sur le manque de sérieux des autorités du pays et sur la nécessité de dépêcher aux Comores, bien avant le jour des élections, des observateurs crédibles, parce que nous ne pouvons pas permettre que le Président sortant désigne par la fraude électorale et l’argent du peuple le Président entrant. Si ces élections ne sont pas sécurisées dès à présent par la communauté internationale, ça ne servira à rien de se présenter à des scrutins qui ne présentent aucune garantie d’impartialité et d’objectivité».
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 18 février 2015.