L’histoire politique comorienne est marquée par des pages sombres pour ne pas dire noires qui ont fait languir la maturité politique de l’É...
L’histoire politique comorienne est marquée par des pages sombres pour ne pas dire noires qui ont fait languir la maturité politique de l’État. À peu près 40 ans après son accession à l’indépendance, l’État comorien se trouve dans une situation hésitante qui ne cache en rien de ses difficultés à s’épanouir. Cette situation est générée par des problèmes socio-politiques aux conséquences multiples et néfastes qui paralysent de tous azimuts tout élan de développement.
La description de la société comorienne montre une société fondamentalement ancrée dans le pouvoir traditionnel. L’influence que ce dernier engendre est si forte au point de concurrencer, voire de mettre en échec le pouvoir autoritaire étatique au sein des villages. En effet, du fait que le territoire comorien se subdivise en différents villages qui, par le pouvoir traditionnel régissant les relations sociales de ses habitants tout en se constituant donc en ‘’États’’ dans l’État, la souveraineté du pouvoir des autorités étatiques, d’ailleurs un des principaux éléments de la définition juridique d’un État, se trouve heurter au pouvoir également et indéniablement souverain instauré par les institutions politiques traditionnelles.
C’est ainsi que le sentiment de se sentir appartenir à ces ‘’États traditionnels’’ existant parallèlement avec l’Etat, organisation juridico-sociale par excellence, et de s’identifier par rapport à eux, met en péril un des principes fondamentaux constituant une Nation digne de ce nom qui est celui du ‘’plébiscite de tous les jours’’. Il s’agit en fait, selon le philosophe Ernest Renan, de la volonté libre et quotidienne de se sentir appartenir à une Nation. Cette Nation est l’unité, le lien nécessaire entre les membres d’une population afin que l’État puisse exister et fonctionner. Elle est la seule détentrice de la souveraineté en vertu de l’article 3 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789 stipulant que ‘’le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation…’’.
Ainsi ce plébiscite susmentionné ne consiste t-il pas à reconnaître cette souveraineté tout en s’y soumettant ? La réponse à cette question est sans doute affirmative. Cette négation du nationalisme, et donc de tout ce qui fait de nous des citoyens, au profit du communautarisme crée des divisions ou plutôt un clash de pouvoirs se manifestant au travers d’une négation atypique de l’Etat; ce qui pousse les villageois à ne penser qu’à leurs chers villages. Ceci met en danger l’identité nationale comorienne tout en dénigrant l’unité nationale et en constituant une sérieuse barrière au patriotisme. Chacun proclame, haut et fort et partout, son appartenance à son village, à sa région ou à son Ile d’origine et ce, à titre de fierté, quitte à être prêt à verser le sang pour défendre l’honneur du précieux bout de terre dont il est originaire au prix de la cohésion sociale. Les exemples prouvant cet antagonisme Etat-villages ne manquent pas. C'est ainsi qu’on peut citer les conflits souvent meurtriers entre les villages suite à un différend même insignifiant, l’existence de la justice populaire dans les villages qui rivalise avec celle instituée par les instances juridiques légalement instituées…
Pourtant, l’élite politique comorienne n’est pas sans rôle dans ce bourbier communautariste. En effet, en période d’élections, les prétendants au pouvoir, stratèges qu’ils sont, et connaissant et maitrisant avec nul doute ce que leurs publics veulent entendre, n’hésitent pas à consulter les généalogistes les plus fantaisistes pour ne pas dire tout inventer dans le but de prouver, même en allant jusqu’à Adam et Hawa, leurs liens sanguins avec le village où il vont donner leurs discours purement politiciens. Cette appartenance opportuniste au village en question est souvent le centre d’argumentation autour duquel tournent ces discours car ils exploitent les penchants communautaristes de leurs publics; ce qui est grave ,honteux, dédaignable et nauséabond.
Les électeurs , n’ayant malheureusement pas de repères patriotiques, font fleurir le discours du ‘’on vote notre enfant’’. Personne ne cherche à savoir si cette personne voulant gouverner est capable de le faire, mais du moment qu’il est ‘’notre enfant’’ et qu’il fait rêver avec ses mots de faire du village ou de la région un paradis et d’offrir à toute la population de son cocon territorial du travail, il récolte tous les voix nécessaires pour se hisser partout dans l’appareil étatique. Ainsi, ceci fait que les partis mais, accidentellement politiques, choisissent leurs candidats de façon stratégique en fonction de l’amour de celui qui est considéré dans son village ou sa région comme l’enfant prodigue. Tout ceci a comme conséquence, les octroies les plus fantaisistes de postes, le clientélisme politique, donc la corruption généralisée.
Ce qui est encore grave est le fait qu’après une mauvaise gestion flagrante des fonctions qui ont été mises sous la responsabilité d’une personne ou le détournement des deniers publics qui lui est imputable, et s’il arrive à ce que cette personne est emprisonnée, les ‘’gens aux écharpes verts’’ et au pouvoir incontestable de son village ou de sa région relèvent leurs têtes pour le libérer dans la joie la plus euphorique. Oui, aux Comores, les voleurs aux cols blancs sont valeureux, et d’ailleurs ceux qui ne sont pas encore tentés de le faire son traités de tous les noms synonymes de raté.
L’État comorien se trouve à couteaux tirés entre l’autorité politique légalement institué et le pouvoir traditionnel légitimement instauré. Le patriotisme piétine à s’affirmer et le communautarisme menace la cohésion sociale et nationale par ses dérives. Des villages des Îles en passant par les régions, le discours communautariste fait effriter l’État pour lequel l’amour n’a jamais existé.!
La description de la société comorienne montre une société fondamentalement ancrée dans le pouvoir traditionnel. L’influence que ce dernier engendre est si forte au point de concurrencer, voire de mettre en échec le pouvoir autoritaire étatique au sein des villages. En effet, du fait que le territoire comorien se subdivise en différents villages qui, par le pouvoir traditionnel régissant les relations sociales de ses habitants tout en se constituant donc en ‘’États’’ dans l’État, la souveraineté du pouvoir des autorités étatiques, d’ailleurs un des principaux éléments de la définition juridique d’un État, se trouve heurter au pouvoir également et indéniablement souverain instauré par les institutions politiques traditionnelles.
C’est ainsi que le sentiment de se sentir appartenir à ces ‘’États traditionnels’’ existant parallèlement avec l’Etat, organisation juridico-sociale par excellence, et de s’identifier par rapport à eux, met en péril un des principes fondamentaux constituant une Nation digne de ce nom qui est celui du ‘’plébiscite de tous les jours’’. Il s’agit en fait, selon le philosophe Ernest Renan, de la volonté libre et quotidienne de se sentir appartenir à une Nation. Cette Nation est l’unité, le lien nécessaire entre les membres d’une population afin que l’État puisse exister et fonctionner. Elle est la seule détentrice de la souveraineté en vertu de l’article 3 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789 stipulant que ‘’le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation…’’.
Ainsi ce plébiscite susmentionné ne consiste t-il pas à reconnaître cette souveraineté tout en s’y soumettant ? La réponse à cette question est sans doute affirmative. Cette négation du nationalisme, et donc de tout ce qui fait de nous des citoyens, au profit du communautarisme crée des divisions ou plutôt un clash de pouvoirs se manifestant au travers d’une négation atypique de l’Etat; ce qui pousse les villageois à ne penser qu’à leurs chers villages. Ceci met en danger l’identité nationale comorienne tout en dénigrant l’unité nationale et en constituant une sérieuse barrière au patriotisme. Chacun proclame, haut et fort et partout, son appartenance à son village, à sa région ou à son Ile d’origine et ce, à titre de fierté, quitte à être prêt à verser le sang pour défendre l’honneur du précieux bout de terre dont il est originaire au prix de la cohésion sociale. Les exemples prouvant cet antagonisme Etat-villages ne manquent pas. C'est ainsi qu’on peut citer les conflits souvent meurtriers entre les villages suite à un différend même insignifiant, l’existence de la justice populaire dans les villages qui rivalise avec celle instituée par les instances juridiques légalement instituées…
Pourtant, l’élite politique comorienne n’est pas sans rôle dans ce bourbier communautariste. En effet, en période d’élections, les prétendants au pouvoir, stratèges qu’ils sont, et connaissant et maitrisant avec nul doute ce que leurs publics veulent entendre, n’hésitent pas à consulter les généalogistes les plus fantaisistes pour ne pas dire tout inventer dans le but de prouver, même en allant jusqu’à Adam et Hawa, leurs liens sanguins avec le village où il vont donner leurs discours purement politiciens. Cette appartenance opportuniste au village en question est souvent le centre d’argumentation autour duquel tournent ces discours car ils exploitent les penchants communautaristes de leurs publics; ce qui est grave ,honteux, dédaignable et nauséabond.
Les électeurs , n’ayant malheureusement pas de repères patriotiques, font fleurir le discours du ‘’on vote notre enfant’’. Personne ne cherche à savoir si cette personne voulant gouverner est capable de le faire, mais du moment qu’il est ‘’notre enfant’’ et qu’il fait rêver avec ses mots de faire du village ou de la région un paradis et d’offrir à toute la population de son cocon territorial du travail, il récolte tous les voix nécessaires pour se hisser partout dans l’appareil étatique. Ainsi, ceci fait que les partis mais, accidentellement politiques, choisissent leurs candidats de façon stratégique en fonction de l’amour de celui qui est considéré dans son village ou sa région comme l’enfant prodigue. Tout ceci a comme conséquence, les octroies les plus fantaisistes de postes, le clientélisme politique, donc la corruption généralisée.
Ce qui est encore grave est le fait qu’après une mauvaise gestion flagrante des fonctions qui ont été mises sous la responsabilité d’une personne ou le détournement des deniers publics qui lui est imputable, et s’il arrive à ce que cette personne est emprisonnée, les ‘’gens aux écharpes verts’’ et au pouvoir incontestable de son village ou de sa région relèvent leurs têtes pour le libérer dans la joie la plus euphorique. Oui, aux Comores, les voleurs aux cols blancs sont valeureux, et d’ailleurs ceux qui ne sont pas encore tentés de le faire son traités de tous les noms synonymes de raté.
L’État comorien se trouve à couteaux tirés entre l’autorité politique légalement institué et le pouvoir traditionnel légitimement instauré. Le patriotisme piétine à s’affirmer et le communautarisme menace la cohésion sociale et nationale par ses dérives. Des villages des Îles en passant par les régions, le discours communautariste fait effriter l’État pour lequel l’amour n’a jamais existé.!
Par Halifa SAGAF
Master 2 en Droit International Économique
Master 2 en Droit International Économique