La stratégie confuse et confondante du RADHI: un pied dedans, un pied dehors Si au moins les Comoriens pouvaient savoir ce qui se ...
La stratégie confuse et confondante du RADHI: un pied dedans, un pied dehors
Si au moins les Comoriens pouvaient savoir ce qui se passe dans la tête des dirigeants du RADHI, le parti politique créé le 24 mai 2014 par Houmed Msaïdié et certains compagnons de route, anciens de la CRC, l'organisation politique qui leur a été volée pour le Colonel Azali Assoumani sur décision arbitraire rendue par la Juge inexpérimentée et corrompue Daanlati Ali Saïd! Alors que les Comoriens se posent des questions sur la place du RADHI sur ce qui tient lieu d'échiquier politique aux Comores, il revient avec force et fracas sur une stratégie politicienne et électoraliste (et non électorale: nuance) qui ne présente aucune visibilité, ni lisibilité.
Dans une interview qu'il vient d'accorder à Mohamed Youssouf de La Gazette des Comores, il maintient la tête des Comoriens dans la bassine d'eau boueuse et puante, par des prises de position pour le moins ambiguës et alambiquées, mais qui ne trompent plus personne. C'est ainsi que, à la question «l'opinion publique n'arrive pas à situer votre parti. Le RADHI se situe-t-il dans l'opposition ou bien dans la majorité présidentielle?», l'homme de Maouéni, dans le Mboudé, prend son ton le plus professoral et déclare doctement: «Le parti RADHI se situe dans l'opposition dans l'échiquier politique actuel. Nous ne participons pas à la prise des décisions sur la gouvernance quotidienne du pays et nous ne sommes pas consultés. Nous apprenons les décisions par les médias comme tous citoyens lambda. En outre, on peut affirmer ici qu'aucun responsable ou militant de RADHI n'a négocié, ni négocie un poste et encore moins un marché. Oui, RADHI a conclu quelques alliances électorales locales liées à sa stratégie globale pour la conquête du pouvoir, bien sûr à travers les normes. Et généralement ces alliances locales répondent également à un de nos objectifs politiques actuels, qui est d'empêcher l'avènement d'un régime absolutiste». Que ceux qui ont compris quelque chose l'expliquent aux autres. Parce que l'alliance électoraliste la plus emblématique et la plus décriée de l'ancrage du RADHI à la majorité présidentielle est celle conclue pour barrer la route à la réélection de Maître Ibrahim Ali Mzimba à la députation dans le Mbadjini-Ouest. Or, personne, aux Comores et à l'étranger, n'a eu vent du projet de Maître Ibrahim Ali Mzimba de travailler pour «l'avènement d'un régime absolutiste».
Et, au cas où l'enfant de Dembeni aurait concocté en secret un projet machiavélique et maléfique pour procéder à «l'avènement d'un régime absolutiste», on ne voit pas pourquoi, comment et avec qui il pourrait le faire. Ça demande une préparation, ces choses-là, et Maître Ibrahim Ali Mzimba est un républicain de tendance libérale et non un sombre comploteur de bazar. Donc, l'argumentation de Houmed Msaïdié est pour le moins spécieuse et est à rejeter en bloc car un opposant ne fait pas des calculs de vendeur de tabac à chiquer au point de dire qu'il ne fait pas partie d'une mouvance politique, mais travaille avec elle tout de même. Cette stratégie d'un pied dedans, un pied dehors a été testée ailleurs et a produit des résultats catastrophiques sur ses acteurs et promoteurs.
Houmed Msaïdié se trompe et trompe les Comoriens sur un point essentiel, celui consistant à dire que pour faire partie de la mouvance présidentielle il faut que son parti politique participe «à la prise des décisions sur la gouvernance quotidienne du pays» et soit «consulté» pour la prise de ces décisions. Il y a diverses façons pour une formation partisane de travailler avec une autre sans forcément s'asseoir à la table du conseil des ministres et sans recevoir des appels téléphoniques sur la nomination de chaque dame-pipi dans les administrations publiques. En observant la composition de la majorité dont le Parlement vient de finir son mandat en décembre 2014, on constate que celle-ci était un maelström incroyable. On y trouvait un peu de tout. Pour autant, tout ce beau monde ne se retrouvait pas sur la table du conseil des ministres ou en train de prendre le dîner avec le Président de la République qui, de toute façon, n'est nullement intéressé par les comptes d'apothicaire auxquels se livraient tous ses prédécesseurs. Ce qui rassemble les véritables organisations politiques, c'est avant tout une communauté de vues sur les problèmes sociétaux, qu'ils soient globaux ou sectoriels. Dire qu'on s'associe à un parti politique dont on ne partage pas les vues relève du mensonge indécent et de la démagogie malsaine. Qu'on se dise la vérité tout de suite. Houmed Msaïdié a négocié le placement de son ami et camarade Abdou Soeufou en position de candidat suppléant du ministre-candidat Abdoulkarim Mohamed, qui lui a promis de lui laisser le siège et retrouver son poste de ministre hérité de son oncle maternel. En quoi est-ce que l'alliance électoraliste avec le Docteur Abdoulkarim Mohamed, qui divise le Mbadjini-Ouest et y sème la haine entre les villes et les villages, va permettre «d'empêcher l'avènement d'un régime absolutiste»? Soyons sérieux!
En réalité, les acteurs politiques continuent à prendre les Comoriens pour des gens incapables de la moindre réflexion et analyse. Ces gens-là font ce qui les arrange. En la matière, Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l'Entente comorienne (PEC), a été plus sincère et plus conséquent avec lui-même. Il avait à choisir, dans la douleur ou dans la joie, entre le Président Ikililou Dhoinine et l'ancien Président Ahmed Sambi. Il a pris le temps qu'il fallait et a fini par mettre fin à son dilemme cornélien: ça sera Ahmed Sambi. Depuis, il fait tonner ses canons sur le Président de la République et sur le gouvernement, qu'il critique avec virulence. Voilà qui est sincère. Depuis 2013, sur ce site, nous annoncions que ce choix finira par s'imposer logiquement, à la lumière d'un certain nombre de faits concordants, et ce n'est pas l'ami Moncef Saïd Ibrahim qui le démentira. Alors, comme en politique on ne peut pas passer son temps à jouer les neutres, Maître Fahmi Saïd Ibrahim a fait son choix, en fonction de ses orientations et intérêts politiques, et l'assume sans complexe. C'est un bon point pour lui parce qu'il ne plonge pas les Comoriens dans la confusion. Les Comoriens sont fatigués et ne croient plus aux acteurs politiques, justement parce qu'ils sont trop faux-culs.
Comme pour préparer les esprits des Comoriens à d'autres pilules politiques amères, à la question «lors de ces sélections, quels sont les enjeux pour votre parti?», le même Houmed Msaïdié reprend son ton magistral et solennel de Pape pour déclarer urbi et orbi: «Le premier des enjeux est de réussir des élections crédibles pour justement corriger l'image des élections de 2009 et 2010. Ensuite, participer à l'émergence d'une majorité stable et crédible à l'Assemblée, en lieu et place d'une majorité circonstancielle et adoptant des lois à coup des faveurs personnelles. Et enfin, préfigurer les alliances politiques qui donneront naissance aux partis tel que stipulé par la nouvelle loi sur les partis politiques».Faut-il y croire? Naturellement, non. Comment peut-on prendre au sérieux tout ça alors que dès la période électorale, le côté faux-cul des politiciens est plus que visible. Cela étant, si les choses continuent comme elles ont commencé, demain, on verra le RADHI s'allier au Parti des Consanguins et de la Consanguinité politique d'Ahmed Sambi au prétexte qu'il faut favoriser «l'émergence d'une majorité stable et crédible à l'Assemblée». Drôle de jeu, donc, dans lequel tous les coups bas sont permis, dans la confusion et la compromission.
ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 14 février 2015.
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