Nouvelle étape dans les migrations Deux bateaux transportant chacun des centaines de migrants ont été interceptés au large des côtes i...
Nouvelle étape dans les migrations
En Mer Méditerranée, trois faits montrent qu’une nouvelle étape est franchie dans les relations entre la vieille Europe et les pays qu’elle a pillés par l’esclavage et la colonisation.
C’est tout d’abord l’incendie d’un ferry reliant la Grèce à l’Italie au large de l’île grecque de Corfou. Il sera impossible de connaître le nombre de victimes, car des migrants ont voyagé clandestinement dans des remorques de camion. Puis le 31 décembre dernier, un cargo moldave à la dérive est localisé au large de l’Italie. Plus d’équipage, machines arrêtées et 700 passagers à bord. Tous ont pu être sauvés.
Puis hier, c’est un nouveau cargo découvert lui aussi sans équipage et à la dérive près de l’Italie. Là encore, plusieurs centaines de personnes sont à bord.
L’année passée, l’Italie a accueilli 160.000 migrants arrivés par la mer, soit 450 par jour. Beaucoup disent venir de zones de conflit : Syrie et Erythrée.
Il est estimé que 3,400 personnes se sont noyées en tentant le voyage.
Jusqu’à présent, les migrants partaient principalement de Libye à bord de canots ou de vieux bateau de pêche. Ils s’entassaient par dizaines sur ses frêles embarcations. Mais depuis ces dernières semaines, les gardes-côtes italiens constatent que ce sont maintenant des cargos qui transportent les candidats à la vie en Europe.
Cela montre donc que ce phénomène n’est qu’à son début. Les tentatives à bord de cargo vont se multiplier, avec à chaque fois des centaines de personnes à bord. L’origine est liée à des causes structurelles : l’inégalité et la croissance démographique.
Pendant des siècles, les pays européens se sont enrichis en pillant le monde. C’était la période de l’esclavage et de la colonisation. Ils ont ainsi déporté les forces vives de nombreux pays, et se sont accaparés les richesses naturelles.
Au moment où les forces progressistes obligent les Occidentaux à décoloniser, ces derniers ne réparent pas les dégâts qu’ils ont provoqués. La colonisation a creusé les inégalités, les relations post-coloniales les maintiennent. Elles poussent un nombre croissant de personnes à tenter leur chance pour espérer vivre mieux. Chaque jour, les avions qui relient La Réunion à l’Europe passe au-dessus de territoires où des migrants risquent leur vie en tentant la traversée périlleuse du désert. Pour ceux qui arrivent sur les rives de la Méditerranée, il reste alors une dernière épreuve : le passage clandestin.
Pour le moment, les anciennes puissances coloniales ne semblent guère soucieuses de réduire les inégalités qu’elles ont créées. Plutôt que de solidarité ou de réparation, il est question d’aide au développement avec tous les travers liés : création d’une classe sociale d’expatriés alimentant une économie artificielle basée sur les importations de produits de luxe, corruption de nombreux dirigeants par l’utilisation de cette aide publique, et maintien de la majorité de la population dans la grande pauvreté.
Tant que cette politique ne changera pas, les cargos remplis de clandestin seront toujours plus nombreux à converger vers les côtes européennes, et rien ne pourra les arrêter.
Notre région est au cœur de ce mouvement mondial. Entre Mayotte et Anjouan, les gouvernements français qui se succèdent depuis 1975 sont les responsables d’un des plus grand cimetières marins du monde. Parce que Paris a choisi d’intégrer Mayotte comme département de la République en lui faisant tourner le dos à sa réalité, un mur invisible s’est construit dans le bras de mer séparant deux îles de l’archipel des Comores. La France a interdit une libre-circulation qui a toujours existé tout en menant une politique qui accentue les inégalités entre Mayotte et les autres îles de l’archipel. Les conséquences sont dramatiques. Plusieurs milliers de personnes se sont noyées parce qu’elles ont tenté la traversée clandestine.
Là aussi, aucun changement de politique à l’horizon. L’aide au développement versée à Mayotte se traduira par des transferts publics sans commune mesure avec ceux destinés aux autres îles de l’archipel. La croissance démographique et l’accentuation des inégalités vont là aussi augmenter le nombre des victimes.
Deux bateaux transportant chacun des centaines de migrants ont été interceptés au large des côtes italiennes. Cela confirme que les mouvements migratoires entre les anciennes puissances coloniales et les pays qu’elles ont pillés prennent une nouvelle ampleur. L’océan Indien n’est pas à l’écart de ce mouvement. Déjà plusieurs milliers de personnes sont mortes en tentant de se rendre à Mayotte.
En Mer Méditerranée, trois faits montrent qu’une nouvelle étape est franchie dans les relations entre la vieille Europe et les pays qu’elle a pillés par l’esclavage et la colonisation.
C’est tout d’abord l’incendie d’un ferry reliant la Grèce à l’Italie au large de l’île grecque de Corfou. Il sera impossible de connaître le nombre de victimes, car des migrants ont voyagé clandestinement dans des remorques de camion. Puis le 31 décembre dernier, un cargo moldave à la dérive est localisé au large de l’Italie. Plus d’équipage, machines arrêtées et 700 passagers à bord. Tous ont pu être sauvés.
Puis hier, c’est un nouveau cargo découvert lui aussi sans équipage et à la dérive près de l’Italie. Là encore, plusieurs centaines de personnes sont à bord.
L’année passée, l’Italie a accueilli 160.000 migrants arrivés par la mer, soit 450 par jour. Beaucoup disent venir de zones de conflit : Syrie et Erythrée.
Il est estimé que 3,400 personnes se sont noyées en tentant le voyage.
Jusqu’à présent, les migrants partaient principalement de Libye à bord de canots ou de vieux bateau de pêche. Ils s’entassaient par dizaines sur ses frêles embarcations. Mais depuis ces dernières semaines, les gardes-côtes italiens constatent que ce sont maintenant des cargos qui transportent les candidats à la vie en Europe.
Aide au développement au lieu de réparation
Cela montre donc que ce phénomène n’est qu’à son début. Les tentatives à bord de cargo vont se multiplier, avec à chaque fois des centaines de personnes à bord. L’origine est liée à des causes structurelles : l’inégalité et la croissance démographique.
Pendant des siècles, les pays européens se sont enrichis en pillant le monde. C’était la période de l’esclavage et de la colonisation. Ils ont ainsi déporté les forces vives de nombreux pays, et se sont accaparés les richesses naturelles.
Au moment où les forces progressistes obligent les Occidentaux à décoloniser, ces derniers ne réparent pas les dégâts qu’ils ont provoqués. La colonisation a creusé les inégalités, les relations post-coloniales les maintiennent. Elles poussent un nombre croissant de personnes à tenter leur chance pour espérer vivre mieux. Chaque jour, les avions qui relient La Réunion à l’Europe passe au-dessus de territoires où des migrants risquent leur vie en tentant la traversée périlleuse du désert. Pour ceux qui arrivent sur les rives de la Méditerranée, il reste alors une dernière épreuve : le passage clandestin.
Pour le moment, les anciennes puissances coloniales ne semblent guère soucieuses de réduire les inégalités qu’elles ont créées. Plutôt que de solidarité ou de réparation, il est question d’aide au développement avec tous les travers liés : création d’une classe sociale d’expatriés alimentant une économie artificielle basée sur les importations de produits de luxe, corruption de nombreux dirigeants par l’utilisation de cette aide publique, et maintien de la majorité de la population dans la grande pauvreté.
Tant que cette politique ne changera pas, les cargos remplis de clandestin seront toujours plus nombreux à converger vers les côtes européennes, et rien ne pourra les arrêter.
Le cimetière au large de Mayotte
Notre région est au cœur de ce mouvement mondial. Entre Mayotte et Anjouan, les gouvernements français qui se succèdent depuis 1975 sont les responsables d’un des plus grand cimetières marins du monde. Parce que Paris a choisi d’intégrer Mayotte comme département de la République en lui faisant tourner le dos à sa réalité, un mur invisible s’est construit dans le bras de mer séparant deux îles de l’archipel des Comores. La France a interdit une libre-circulation qui a toujours existé tout en menant une politique qui accentue les inégalités entre Mayotte et les autres îles de l’archipel. Les conséquences sont dramatiques. Plusieurs milliers de personnes se sont noyées parce qu’elles ont tenté la traversée clandestine.
Là aussi, aucun changement de politique à l’horizon. L’aide au développement versée à Mayotte se traduira par des transferts publics sans commune mesure avec ceux destinés aux autres îles de l’archipel. La croissance démographique et l’accentuation des inégalités vont là aussi augmenter le nombre des victimes.
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