La situation actuelle des Comores nous interpelle et nous incite à nous poser trois questions fondamentales: quels sont nos handicaps? Pouvo...
La situation actuelle des Comores nous interpelle et nous incite à nous poser trois questions fondamentales: quels sont nos handicaps? Pouvons-nous les surmonter, et comment? Quels sont nos atouts pour ce faire? Avant d’y répondre, nous devons rappeler le dicton selon lequel «il n’y a de richesse que d’hommes». Pour rappel, en 1975, les 4 îles réunies de l’Archipel des Comores comptabilisaient à peine 450.000 habitants. Aujourd’hui, nous arrivons presque à un million d’habitants. Nous avons une diaspora qui garde un lien charnel et affectif très fort avec son pays d’origine et qui contribue d’une manière plus qu’honorable à la survie et au développement du pays, essentiellement par un apport financier sous forme de transferts de 57 à 93 milliards francs comoriens par an, alors que les dépenses inscrites sur le budget de l’État comorien sont de l’ordre de 29 milliards de francs.
Dans cette diaspora comorienne, on trouve des gens instruits, dont des techniciens, des ingénieurs et d’autres cadres qu’on pourrait et devrait mettre à contribution pour développer notre magnifique pays. Cette contribution est d’autant plus nécessaire que les Comores ne doivent pas être à la traîne de la dynamique générale africaine qu’on constate un peu partout sur le continent, y compris dans l’océan Indien occidental, en face des Comores, qu’il s’agisse du Mozambique, de Madagascar, du Kenya, de la Tanzanie, de l’île Maurice ou de l’Archipel des Seychelles. Ne perdons pas de vue le fait que l’Afrique est aujourd’hui le seul continent au monde qui a une forte croissance économique, là où le retour sur investissement est le plus élevé. L’Afrique, qu’on qualifie de «continent de demain», est devenue l’eldorado des investisseurs du monde entier. Si les opérateurs économiques chinois, et récemment ceux des États-Unis s’intéressent au continent africain avec engouement et empressement, ce n’est pas pour rien, et c’est parce qu’il recèle quelque chose de particulier: des richesses incommensurables.
L’Afrique possède 85% des terres arables du monde et plus de la moitié des ressources minières, les plus stratégiques surtout, celles qui ont conféré à certain de ses pays le qualificatif laudateur de «scandales géologiques». Aujourd’hui, chez nous, sur toutes les îles, 2 jeunes sur 3 possèdent un téléphone portable. On peut utiliser ces moyens de télécommunication pour, par exemple, suivre la météorologie en temps réel, développer des applications pour surveiller nos plantations, notre océan, savoir quelle période on peut planter le bananier, le manioc, le riz ou le maïs, connaître la période au cours de laquelle la pêche est bonne ou pas, comment surveiller notre santé, etc. De ce fait, la télécommunication peut être un moyen de développement de notre pays.
Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Au surplus, les Comores sont très endettées, et il s’agit de dettes de plusieurs milliards de francs comoriens, sans que notre pays ne puisse mettre en place la fibre optique, malgré les mensonges éhontés proférés en 2010, en pleine période de troubles politiques. Cela fait plusieurs années qu’il est impossible pour le citoyen comorien de se connecter sur le réseau Internet de manière satisfaisante, alors que même sur certains pays africains, cette révolution a eu lieu depuis 1995, il y a donc 20 ans. Pour ce qui est du téléphone portable, aux Comores, sa couverture est plus qu’aléatoire, son fonctionnement cauchemardesque. Je ne sais pas si cela est dû à un manque de moyens ou à un déficit de volonté, mais toujours est-il que ce qui est essentiel, c’est que, quand on s’engage dans de tels projets, on prévoit tout. Devons-nous donc parler d’une incompétence de la part des dirigeants de Comores Télécom? En tout état de cause, la fibre optique reste aujourd’hui à Volo-Volo, alors qu’en avril 2010, à grands renforts médiatiques, le Président Ahmed Sambi disait l’avoir inaugurée pour l’ensemble du pays. À ce jour, il revendique l’installation de la fibre optique comme étant l’une des réalisations majeures de sa présidence. Les Comoriens aimeraient tout comprendre sur le sujet.
Il est quand même regrettable de constater qu’aujourd’hui, l’État n’investit plus dans l’Éducation nationale. Or, celle-ci est le moteur du développement de tout pays. Nous devons investir donc massivement dans l’Éducation nationale pour faire revivre l’École publique, l’École de la République. Nous devons faire le choix de construire de vraies écoles primaires, de vrais collèges généraux et professionnels, de vrais lycées, de vraies écoles professionnelles, une vraie Université, au sein de laquelle enseigneraient de vrais professeurs. Je n’hésite pas à proposer d’examiner de manière objective le projet de développement conçu en 1975-1978 par le Président Ali Soilihi, le «Mongozi» ou Guide de la Révolution comorienne. Il ne s’agit pas de vivre dans une nostalgie larmoyante et pleurnicharde, mais d’admettre que c’est le seul projet de société réfléchi, objectif, réaliste et écrit par des Comoriens pour les Comoriens et qui prend en compte la problématique sociétale dans son ensemble, et les problèmes sociaux, politiques et économiques du pays de manière sectorielle mais synergique et complémentaire. Le projet sociétal d’Ali Soilihi était fondé sur la volonté de réussir par un effort collectif contre l’ignorance, contre la famine et contre la maladie. C’est un projet qui mérite plus d’attention et de respect. En fait, pour qu’un pays sorte de la misère et se développe, il doit assurer à ses citoyens le minimum vital. Il est inacceptable que tout ce que nos concitoyens consomment provient de l’extérieur. Nous ne devons pas tout importer. Il y a des biens que nous ne pouvons pas produire chez nous, et nous le savons. Et ceux que nous pouvons donc produire aux Comores?
Attention! Nous pouvons avoir des Comores développées et un peuple comorien pauvre. Il faut absolument régler le problème des inégalités économiques et sociales dans notre pays. Il faut aussi travailler sur la problématique politique et tenir compte du fait qu’aujourd’hui, les Comores ne maîtrisent pas leur destin politique, et n’arrivent pas à assurer leur sécurité et leur Défense.
Par Ahmed Youssouf dit Alley
© www.lemohelien.com – Lundi 12 janvier 2015.
Dans cette diaspora comorienne, on trouve des gens instruits, dont des techniciens, des ingénieurs et d’autres cadres qu’on pourrait et devrait mettre à contribution pour développer notre magnifique pays. Cette contribution est d’autant plus nécessaire que les Comores ne doivent pas être à la traîne de la dynamique générale africaine qu’on constate un peu partout sur le continent, y compris dans l’océan Indien occidental, en face des Comores, qu’il s’agisse du Mozambique, de Madagascar, du Kenya, de la Tanzanie, de l’île Maurice ou de l’Archipel des Seychelles. Ne perdons pas de vue le fait que l’Afrique est aujourd’hui le seul continent au monde qui a une forte croissance économique, là où le retour sur investissement est le plus élevé. L’Afrique, qu’on qualifie de «continent de demain», est devenue l’eldorado des investisseurs du monde entier. Si les opérateurs économiques chinois, et récemment ceux des États-Unis s’intéressent au continent africain avec engouement et empressement, ce n’est pas pour rien, et c’est parce qu’il recèle quelque chose de particulier: des richesses incommensurables.
L’Afrique possède 85% des terres arables du monde et plus de la moitié des ressources minières, les plus stratégiques surtout, celles qui ont conféré à certain de ses pays le qualificatif laudateur de «scandales géologiques». Aujourd’hui, chez nous, sur toutes les îles, 2 jeunes sur 3 possèdent un téléphone portable. On peut utiliser ces moyens de télécommunication pour, par exemple, suivre la météorologie en temps réel, développer des applications pour surveiller nos plantations, notre océan, savoir quelle période on peut planter le bananier, le manioc, le riz ou le maïs, connaître la période au cours de laquelle la pêche est bonne ou pas, comment surveiller notre santé, etc. De ce fait, la télécommunication peut être un moyen de développement de notre pays.
Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Au surplus, les Comores sont très endettées, et il s’agit de dettes de plusieurs milliards de francs comoriens, sans que notre pays ne puisse mettre en place la fibre optique, malgré les mensonges éhontés proférés en 2010, en pleine période de troubles politiques. Cela fait plusieurs années qu’il est impossible pour le citoyen comorien de se connecter sur le réseau Internet de manière satisfaisante, alors que même sur certains pays africains, cette révolution a eu lieu depuis 1995, il y a donc 20 ans. Pour ce qui est du téléphone portable, aux Comores, sa couverture est plus qu’aléatoire, son fonctionnement cauchemardesque. Je ne sais pas si cela est dû à un manque de moyens ou à un déficit de volonté, mais toujours est-il que ce qui est essentiel, c’est que, quand on s’engage dans de tels projets, on prévoit tout. Devons-nous donc parler d’une incompétence de la part des dirigeants de Comores Télécom? En tout état de cause, la fibre optique reste aujourd’hui à Volo-Volo, alors qu’en avril 2010, à grands renforts médiatiques, le Président Ahmed Sambi disait l’avoir inaugurée pour l’ensemble du pays. À ce jour, il revendique l’installation de la fibre optique comme étant l’une des réalisations majeures de sa présidence. Les Comoriens aimeraient tout comprendre sur le sujet.
Il est quand même regrettable de constater qu’aujourd’hui, l’État n’investit plus dans l’Éducation nationale. Or, celle-ci est le moteur du développement de tout pays. Nous devons investir donc massivement dans l’Éducation nationale pour faire revivre l’École publique, l’École de la République. Nous devons faire le choix de construire de vraies écoles primaires, de vrais collèges généraux et professionnels, de vrais lycées, de vraies écoles professionnelles, une vraie Université, au sein de laquelle enseigneraient de vrais professeurs. Je n’hésite pas à proposer d’examiner de manière objective le projet de développement conçu en 1975-1978 par le Président Ali Soilihi, le «Mongozi» ou Guide de la Révolution comorienne. Il ne s’agit pas de vivre dans une nostalgie larmoyante et pleurnicharde, mais d’admettre que c’est le seul projet de société réfléchi, objectif, réaliste et écrit par des Comoriens pour les Comoriens et qui prend en compte la problématique sociétale dans son ensemble, et les problèmes sociaux, politiques et économiques du pays de manière sectorielle mais synergique et complémentaire. Le projet sociétal d’Ali Soilihi était fondé sur la volonté de réussir par un effort collectif contre l’ignorance, contre la famine et contre la maladie. C’est un projet qui mérite plus d’attention et de respect. En fait, pour qu’un pays sorte de la misère et se développe, il doit assurer à ses citoyens le minimum vital. Il est inacceptable que tout ce que nos concitoyens consomment provient de l’extérieur. Nous ne devons pas tout importer. Il y a des biens que nous ne pouvons pas produire chez nous, et nous le savons. Et ceux que nous pouvons donc produire aux Comores?
Attention! Nous pouvons avoir des Comores développées et un peuple comorien pauvre. Il faut absolument régler le problème des inégalités économiques et sociales dans notre pays. Il faut aussi travailler sur la problématique politique et tenir compte du fait qu’aujourd’hui, les Comores ne maîtrisent pas leur destin politique, et n’arrivent pas à assurer leur sécurité et leur Défense.
Par Ahmed Youssouf dit Alley
© www.lemohelien.com – Lundi 12 janvier 2015.