Avec sept candidats au second tour des législatives à Ngazidja , le parti RDC bombe le torse et s’attribue déjà le titre de ‘‘premier parti...
Avec sept candidats au second tour des législatives à Ngazidja, le parti RDC bombe le torse et s’attribue déjà le titre de ‘‘premier parti’’ de l’île. Mais, n’est-ce pas aller vite en besogne et anticiper vite l’issue de ce deuxième tour? Pour l’instant, contentons-nous de décrypter les raisons de ce succès somme toute relatif. Trois raisons peuvent expliquer cela : un remaniement opportuniste, des centaines contrats de travail distribués à tour de bras pendant toute la campagne, et une mainmise sur les structures d’organisation des élections.
Le gouverneur de Ngazidja est suffisamment intelligent pour reconnaître l’échec de sa politique (s’il en avait vraiment une). Son bilan de quatre ans à la tête de l’exécutif insulaire est une catastrophe. Pour sauver donc la face et, surtout, gagner ce duel à distance avec son ennemi intime Mohamed Daoudou alias Kiki, Mouigni Baraka a accepté, à la demande insistante de ses proches collaborateurs, de repartir géographiquement ses postes de commissaires comme on distribue des biskuti dans un maoulid,…
Le gouverneur de Ngazidja est suffisamment intelligent pour reconnaître l’échec de sa politique (s’il en avait vraiment une). Son bilan de quatre ans à la tête de l’exécutif insulaire est une catastrophe. Pour sauver donc la face et, surtout, gagner ce duel à distance avec son ennemi intime Mohamed Daoudou alias Kiki, Mouigni Baraka a accepté, à la demande insistante de ses proches collaborateurs, de repartir géographiquement ses postes de commissaires comme on distribue des biskuti dans un maoulid,…
Voilà l’exécutif de Ngazidja transformé en un simple appât d’électeurs, un attrape-nigaud j’allais dire. Pour les critères de compétence, veuillez repasser plus tard ! A un nouveau commissaire dont le village a eu le malheur de placer en tête un autre candidat que celui du RDC, on aurait demandé tout simplement de rendre les clés de son véhicule de fonction. Rien que ça ! Pauvre Ngazidja.
J’ai la nette impression que Mouigni Baraka (et pas seulement lui) maintient délibérément les Wangazidja dans la précarité sociale pour ensuite pouvoir les ‘‘acheter’’ en pareille période et leur faire miroiter des contrats bidons.
Par ailleurs, les résultats de ce premier tour consacrent l’implantation du parti Juwa à Moroni où il a déjà trusté les deux mandats de conseillers et celui de député de Moroni-Nord (en attendant la confirmation des résultats par la cour constitutionnelle). Il supplante ainsi le mouvement Orange dont l'existence ne tient aujourd'hui qu'à un fil.
Vote communautaire ou communautariste ? Chacun y va de son exégèse. Certains attribuent, en effet, ce succès de Juwa à la présence massive de nombreux Anjouanais sur les listes électorales à Moroni.
Pour notre part, on fera juste observer qu’en dehors de la capitale, malgré la prétendue popularité de l’ex-président Sambi, ses candidats ont été battus à plate couture dès le premier tour. Son ex-ministre de la Justice et bras droit Djaffar Mansoib ne fait même partie du trio de tête à Mitsamiouli-Mboudé, relégué dans les profondeurs du classement. Tout un symbole !
Un homme a pu sauver l’honneur de Juwa dans les Midjindzé à Ngazidja : l’ancien député Ibrahim Mhoumadi Sidi, qui a réussi la prouesse de faire gagner le conseiller de Juwa dans le Badjini-Ouest et de qualifier son candidat aux législatives au second tour. Un leader est né.
A Anjouan, il est incontestable que le parti de l’Ayatollah a prouvé son maillage dans l’île. Un coup dur pour le gouverneur Anisse Chamssoudine qui pourrait être tenté d’opérer un retour à la case Sambi. Cette fois, on peut reconnaître que les élections se sont déroulées avec plus de transparence que les fois précédentes. Sous Mohamed Bacar comme sous Ahmed Abdallah Sambi, les élections ont toujours été des mascarades et frappées du sceau….de la fraude.
Enfin, neuf ans après son départ du pouvoir, l’ancien président Azali Assoumani voit son parti (la CRC) s’imposer à Ngazidja comme l’une des forces politiques majeures. Si ce n’était sa scission, la CRC aurait encore pu faire mieux. On a enterré trop vite ce parti qui prouve, à travers ces résultats provisoires des législatives, une vraie implantation dans les ‘‘7 Ngazidja’’. Son principal handicap ? Il est quasi-absent sur les deux autres îles, particulièrement à Anjouan.