Houmed Msaïdié, leader du Parti RADHI, ne pourra pas voter avec sa carte d'électeur. « Les pleurs d'un adulte ont toujours une...
Houmed Msaïdié, leader du Parti RADHI, ne pourra pas voter avec sa carte d'électeur.
«Les pleurs d'un adulte ont toujours une origine très lointaine», dit-on à Mohéli, mais si ça continue, les institutions publiques comoriennes chargées de l'organisation des élections de janvier et février 2015 aux Comores finiront pas faire pleurer Houmed Msaïdié, leader du Parti RADHI, comme on peut le constater à travers son cri du cœur lancé à l'Hôtel Crystal ce samedi 17 janvier 2015: «Il y a 20.000 inscrits qui ne pourront pas voter avec leurs cartes d'électeurs, et je fais partie de cette catégorie. Les transferts n'ont pas pu se faire parce que le logiciel utilisé était incompatible et bien que le Président de la CÉNI ait été au courant de cette incompatibilité entre le logiciel utilisé pour l'enrôlement et celui utilisé pour le transfert des électeurs, il a décidé de passer outre». Aux Comores, on a tout vu, tout et n'importe quoi, mais c'est la première fois que le chef d'une organisation partisane bien en vue est interdit de vote lors d'un scrutin public. Oui, Houmed Msaïdié, chassé de la tête de la CRC par décision illégale et arbitraire de Mme Daanlati Ali Saïd, Juge inexpérimentée, incompétente et corrompue, au profit du Colonel Azali Assoumani, le même Houmed Msaïdié qui a créé le RADHI le 24 mai 2014, est interdit de vote «public» au suffrage universel direct parce que les tripatouillages des cartes d'électeurs ont atteint un niveau intolérable.
L'État comorien ne connaît même plus le nom de la société qui doit s'occuper de la confection de ces cartes d'électeurs, surtout depuis que le fameux «Colonel» de pacotille et son acolyte civil ont posé leurs mains de voleurs sur le dossier. Dans un pays dont le nombre de cartes d'électeurs devait être de 275.000, savoir que 20.000 personnes ne pourront pas voter relève du scandale et de la honte. Une honte nationale. En d'autres termes, alors que les inscriptions sur les listes électorales ont été poussives, alors que de nombreux Comoriens ne se sont pas inscrits sur ces fameuses listes électorales par peur d'une biométrie néfaste quand on veut tricher pour aller demander un visa Schengen ou quand on veut utiliser le passeport d'autrui pour aller là où on n'a pas le droit d'aller sans visa Schengen, on apprend aujourd'hui que pratiquement 9% des électeurs ne pourront pas aller aux urnes. La chose est suffisamment grave pour que le Docteur Ahmed Djaza Mohamed se taise et adopte un profil bas, mais il s'entête à s'exposer aux médias pour débiter des bêtises qui ne résistent pas à l'analyse. C'est inquiétant.
Ayant perdu le sens des réalités terrestres, maritimes et aériennes, vivant cloîtré dans son monde à lui, le Docteur Ahmed Djaza Mohamed est devenu le champion du monde en matière d'insanités électorales. Relevons certaines de ses perles, pour constater qu'il est coupé des réalités du monde, comme s'il vivait sur les eaux territoriales à 1.000 miles des Comores: «Un numéro vert a été mis en place entre les bureaux de vote et la Centrale, ceci pour faciliter certaines opérations. Ainsi, pour un électeur qui devait voter à Itsandra 1 par exemple, s'il s'avère que sur sa carte, il est écrit qu'il doit voter à Moroni 2, il suffira qu'un membre du bureau de vote appelle la Centrale pour que tout soit réglé». Docteur Ahmed Djaza Mohamed, comment ça se fait qu'une personne inscrite sur les listes électorales pour voter à Itsandra 1 se retrouve sur les listes de Moroni 2, alors que le travail d'inscription sur les listes électorales a été fait par des méthodes scientifiques et techniques, alors qu'un ordinateur ne peut pas s'allumer tout seul pour se mettre à rectifier tout seul des données biométriques et électroniques? Pourquoi cet homme qui a toutes apparences de la normalité sert aux Comoriens de telles foutaises? Ce qu'il dit n'a aucun sens. Ceci prouve au moins une chose: l'incompétence, la mauvaise foi et la corruption affectant l'appareil d'État, et donc, les autorités comoriennes. Tout ceci relève de ces trois fléaux.
On a envie de demander au Docteur Ahmed Djaza Mohamed de se taire quand il débite une autre énormité relevant à la fois de la fantasmagorie, de la divagation, de l'irresponsabilité et de l'inconscience, sans qu'il ne soit nécessaire de rejeter le mensonge: «Nous avons augmenté le nombre de distributeurs. Outre la CÉNI, la CÉII et la CÉCI, nous avons inclus les représentants des partis politiques et même des chefs de village pour le travail». D'accord, mais pour faire quoi et en quel moment quand on sait que tout est mal organisé dans cette affaire, qu'il est impossible de distribuer ces cartes en un temps si court? Pour commencer, où sont les cartes et sera-t-il possible pour tous les électeurs qui sont inscrits sur les listes de disposer de leur sésame? Pendant que les 7 milliards d'habitants de la Planète disent en chœur «Non!», le bon Docteur Ahmed Djaza Mohamed s'enfonce dans le mensonge et dans la crânerie: «Toutes les cartes sont sur le territoire et la distribution a bel et bien commencé». Surtout, qu'on ne se trompe pas au point de croire que le Docteur Ahmed Djaza Mohamed est un fieffé menteur ou un «mauvais type». Bien au contraire, c'est un homme bon. Mais, cette présidence de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI) l'incite à travestir la réalité, à déformer la vérité, à s'arranger avec la même vérité, le tout pour atteindre un but: passer de la vérité au mensonge, «au nom de la "raison d'État"». En prenant trop de libertés avec la vérité, le bon Docteur Ahmed Djaza Mohamed participe à la destruction de toute une dynamique qui devait s'inscrire dans le cadre d'une démocratisation d'un État très jeune, mais déjà vermoulu.
Pendant que le Docteur Ahmed Djaza Mohamed glose et pérore en disant que «tout va bien, Madame la Marquise», Houmed Msaïdié n'a cessé d'enfoncer le clou, à coups de mots de rage, tout ceci pour dire que le processus électoral est complètement raté. Pour le chef du Parti RADHI, la CÉNI ne dispose pas de la totalité des cartes d'électeurs (60% environ). Ce qui est un motif valable de report de ces élections budgétivores et inutiles. Inutiles parce que les Comoriens savent qu'ils vont voter, mais ne savent même pas pourquoi ils vont le faire. Houmed Msaïdié parle même de certains bureaux de vote où il n'y a que 30 électeurs ayant reçu leurs cartes. Or, on n'a jamais vu un bureau de vote ouvert pour 30 personnes quand il s'agit d'un scrutin au suffrage universel direct. C'est une première mondiale. Au surplus, même si ce mercredi 21 janvier 2015, toutes les cartes d'électeurs étaient présentes sur le territoire comorien, on ne voit pas comment il serait possible pour les autorités comoriennes de les distribuer, même en recrutant pour cette distribution, tous ces badauds du Marché de Volo-Volo chers au Docteur Sounhadj Attoumane quand il s'agit de les payer pour aller gonfler la foule au meeting pour injures publiques d'Ahmed Sambi au Stade Ajao de Moroni. Il faut être réaliste. Donc, quand le Docteur Ahmed Djaza Mohamed dit que «normalement, tous les électeurs iront aux urnes avec leur cartes d'électeurs», on est obligé de rire et de le regarder avec étonnement.
Aujourd'hui, une réunion tripartite (gouvernement, partenaires étrangers et partis politiques) doit être organisée au plus vite. Cette réunion ne doit avoir qu'un seul but: lancer dès février 2015 un appel d'offres international pour la confection des cartes électorales, en attribuant la base de données qui existe déjà à la société la plus crédible, rouvrir les listes électorales, laisser les Comoriens s'y inscrire à leur rythme et selon l'humeur des uns et des autres, arrêter l'opération d'inscription sur les listes électorales le 31 décembre 2015, reporter les élections et regrouper tous les scrutins en avril et mai 2016. Il n'y a pas d'alternatives parce que le pays s'achemine vers des élections complètement ratées et qui ne manqueront pas d'être contestées de la manière la plus virulente par tous les acteurs politiques. Le report de ces élections doit être une priorité nationale parce que les Comores gagneraient à consolider les rachitiques acquis de leur rachitique processus de tentative de démocratisation de leur système politique. Si les institutions publiques s'entêtent à organiser le scrutin dans les conditions actuelles, les Comores seront de nouveau la risée de la communauté internationale, et ça ne serait pas bien.
ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 21 janvier 2015.
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