Un jeune Malien n'est plus scolarisé dans son collège d'Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) en raison de tests osseux qui l’ont vi...
Un jeune Malien n'est plus scolarisé dans son collège d'Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) en raison de tests osseux qui l’ont vieilli de quatre ans. Le tribunal pour enfants estime ainsi que le jeune homme est majeur.
Boua Traoré est un orphelin malien arrivé à Nancy (Meurthe-et-Moselle) il y a quelques mois, en juillet 2014. Selon son acte de naissance officiel, il né le 25 décembre 1999 et a donc quinze ans. Mais «l'Est Républicain» rapporte que son âge a changé du jour au lendemain. Le 15 octobre dernier, le tribunal pour enfants lui a en effet attribué une nouvelle date de naissance, le 1er octobre 1995, suite à des résultats de tests osseux.
En France, tout mineur a le droit d’être nourri, logé et scolarisé et ne peut pas être expulsé. Mais régulièrement, de jeunes étrangers isolés sont soumis à des tests osseux censés déterminer leur âge. Des examens que dénoncent les associations de défense des sans papiers. Désormais majeur, Boua Traoré est en passe d'être expulsé.
La décision du tribunal pour enfants a donc changé le quotidien de Boua : l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui hébergeait jusqu'ici le mineur l'a mis à la porte. En décembre, l’inspection académique a fait savoir qu'il ne pouvait plus être scolarisé au collège Emile-Gallé d'Essey-lès-Nancy.
Réseau Éducation sans Frontières, qui a pris fait et cause pour le jeune homme, a manifesté lundi matin devant l'inspection. Jeannette Vallance, sa présidente, estime «qu'on ne peut remettre en cause l’authenticité d'un acte de naissance s'il n’a pas été soumis au bureau de la fraude administrative». La responsable précise par ailleurs qu'une procédure d’appel contre la décision du tribunal est en cours et qu'il serait judicieux d'en attendre les conclusions, prévues le 30 janvier prochain. André Tosser-Roussey, président de la Ligue des droits de l’Homme à Nancy, a lui émis des doutes sur la viabilité des tests «unanimement contestés d’un point de vue scientifique» selon lui. Des arguments qui n'ont pas convaincu l'inspection académique, qui reste sur sa position.
Boua, qui bénéficie également du soutien des enseignants, n’a pu réintégrer effectuer lundi la rentrée au côté de ses camarades de classe. Les portes de l'établissement lui sont restées closes.
Par Leparisien.fr