Akory, un album étalon Femme de convictions, artiste à l'esprit entrepreneurial, Razia aborde la musique de Madagascar avec une démarch...
Akory, un album étalon
Femme de convictions, artiste à l'esprit entrepreneurial, Razia aborde la musique de Madagascar avec une démarche audacieuse et une vision fédératrice. Akory, le nouvel album de cette chanteuse installée aux États-Unis depuis plus de deux décennies, est de ceux qui s'imposent comme des références.
Elle a pris le zébu par les cornes. Pour sensibiliser ses compatriotes aux ravages de la déforestation intempestive, Razia a installé en 2011, un festival dans un village en bordure de la forêt tropicale de Masoala, sur la côte nord-est de Madagascar, ponctionnée dans une totale impunité de ses espèces les plus recherchées. Un billet acheté, un arbre replanté, tel était le principe de l'événement auquel Jaojoby, lui aussi issu la région, était associé. Les 20000 spectateurs auront contribué à un effort de reboisement qui a renforcé la volonté de la chanteuse originaire d'Antalaha de poursuivre son combat.
Aux États-Unis, son pays d'accueil où elle est arrivée avec son doctorat de pharmacie en poche, elle a organisé en 2012, puis cette année, une tournée thématique sous la bannière Wake Up Madagascar, avec d'autres musiciens de la Grande Île comme le guitariste Charles Kely.
Avec Akory, son nouvel album, celle qu'on voyait aux côtés de Michel Sardou sur le clip de Musulmanes, à la fin des années 80, s'est donné les moyens de faire valoir de solides arguments musicaux. Si son CD Zebu Nation, commercialisé en 2010, valait la peine d'être découvert, son successeur va beaucoup plus loin et réussit, tant dans la forme que dans le fond, ce qu'aucun des artistes malgaches n'avait voulu, pu ou osé faire.
Pointures malgaches
Vivre à
l'étranger lui a probablement permis de se défaire de ces carcans et
autres pesanteurs culturelles, en particulier lorsqu'il s'est agi de
faire travailler ensemble des pointures locales qui se respectent, mais
allient rarement leurs talents, question d'ego.
Sans compter que les mentalités sont encore marquées par des lignes de fractures plus ou moins prononcées entre les appartenances ethniques des uns et des autres. "Je me suis toujours dit qu'on devrait utiliser la diversité pour se mettre en valeur et non pour se diviser", commente Razia. Et c'est bien ce à quoi elle est parvenue, sur des rythmes du Sud comme ceux du Nord, en se retrouvant aux commandes d'un all stars qui ne dit pas son nom : Rajery à la Valiha, D'Gary, Teta et Charles Kely aux guitares, Regis Gizavo à l'accordéon, Daniel Ramaroson au marovany, Surgi Vilon Androy au violon lokanga, Theo Mikea au chant pour un duo...
L'innovation vient du côté de la basse, jouée par l'Anglo-Nigérian Michael Olatuja, et de la place inédite qui lui a été donnée au mixage, offrant plus de relief et de profondeur au résultat final – en son temps, Manu Dibango n'avait pas fait autre chose avec Soul Makossa, un tournant dans les musiques du monde.
L'appel de la musique
Après
avoir baigné dans le style local qu'est le salegy durant la première
partie de son enfance, sans oublier la variété française puisque c'est
avec Kiss Me de C.Jérôme qu'elle a fait ses débuts sur scène à 10
ans, les années que Razia a ensuite passées au Gabon avec sa famille se
sont déroulées au son de Pierre-Claver Akendengué (fervent défenseur de la forêt, lui aussi), de Fela ou de Papa Wemba. Puis viendra le jazz, à New York.
Durant toute cette période, l'appel de la musique ne l'avait jamais vraiment quitté, mais elle lui résistait, ne sachant pas trop comment approcher cette passion. Jusqu'à ce jour où, à la fin des années 90, alors qu'elle est en vacances en République dominicaine, son voisin qui s'appelle Louis Bertignac lui propose de chanter ensemble sur une petite estrade. L'évidence s'est alors imposée.
Razia Akory (Cumbancha) 2014
Page Facebook de Razia
Écoutez l'interview de Razia dans Musiques du monde sur son engagement contre la déforestation à Madagascar. Diffusé le 2 août 2014 (à partir de 23:15).
Elle a pris le zébu par les cornes. Pour sensibiliser ses compatriotes aux ravages de la déforestation intempestive, Razia a installé en 2011, un festival dans un village en bordure de la forêt tropicale de Masoala, sur la côte nord-est de Madagascar, ponctionnée dans une totale impunité de ses espèces les plus recherchées. Un billet acheté, un arbre replanté, tel était le principe de l'événement auquel Jaojoby, lui aussi issu la région, était associé. Les 20000 spectateurs auront contribué à un effort de reboisement qui a renforcé la volonté de la chanteuse originaire d'Antalaha de poursuivre son combat.
Aux États-Unis, son pays d'accueil où elle est arrivée avec son doctorat de pharmacie en poche, elle a organisé en 2012, puis cette année, une tournée thématique sous la bannière Wake Up Madagascar, avec d'autres musiciens de la Grande Île comme le guitariste Charles Kely.
Avec Akory, son nouvel album, celle qu'on voyait aux côtés de Michel Sardou sur le clip de Musulmanes, à la fin des années 80, s'est donné les moyens de faire valoir de solides arguments musicaux. Si son CD Zebu Nation, commercialisé en 2010, valait la peine d'être découvert, son successeur va beaucoup plus loin et réussit, tant dans la forme que dans le fond, ce qu'aucun des artistes malgaches n'avait voulu, pu ou osé faire.
Pointures malgaches
Sans compter que les mentalités sont encore marquées par des lignes de fractures plus ou moins prononcées entre les appartenances ethniques des uns et des autres. "Je me suis toujours dit qu'on devrait utiliser la diversité pour se mettre en valeur et non pour se diviser", commente Razia. Et c'est bien ce à quoi elle est parvenue, sur des rythmes du Sud comme ceux du Nord, en se retrouvant aux commandes d'un all stars qui ne dit pas son nom : Rajery à la Valiha, D'Gary, Teta et Charles Kely aux guitares, Regis Gizavo à l'accordéon, Daniel Ramaroson au marovany, Surgi Vilon Androy au violon lokanga, Theo Mikea au chant pour un duo...
L'innovation vient du côté de la basse, jouée par l'Anglo-Nigérian Michael Olatuja, et de la place inédite qui lui a été donnée au mixage, offrant plus de relief et de profondeur au résultat final – en son temps, Manu Dibango n'avait pas fait autre chose avec Soul Makossa, un tournant dans les musiques du monde.
L'appel de la musique
Durant toute cette période, l'appel de la musique ne l'avait jamais vraiment quitté, mais elle lui résistait, ne sachant pas trop comment approcher cette passion. Jusqu'à ce jour où, à la fin des années 90, alors qu'elle est en vacances en République dominicaine, son voisin qui s'appelle Louis Bertignac lui propose de chanter ensemble sur une petite estrade. L'évidence s'est alors imposée.
Razia Akory (Cumbancha) 2014
Page Facebook de Razia
Écoutez l'interview de Razia dans Musiques du monde sur son engagement contre la déforestation à Madagascar. Diffusé le 2 août 2014 (à partir de 23:15).