Pourquoi l'Arabie saoudite est nettement plus forte (et dangereuse) qu’on le croyait

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Malgré les nombreuses déclarations du ministre du pétrole saoudien Ali al-Nouaimi, ou l'existence d'un accord secret passé avec les...

Malgré les nombreuses déclarations du ministre du pétrole saoudien Ali al-Nouaimi, ou l'existence d'un accord secret passé avec les Etats-Unis, la baisse significative du pétrole frappe directement l'exploitation américaine de gaz de schistes. Le 3ème pétrolier américain a déjà revu à la baisse ses investissements de 20% pour 2015, afin de rééquilibrer ses dépenses en prévision d'une rentabilité moindre. Au sein de l'Opep, comme en dehors, l'Arabie saoudite demeure bien le "swing producer" de la production mondiale de pétrole.

Atlantico : L'OPEP a décidé de maintenir les cours du brut sur une tendance baissière pour mettre la pression sur certains pays comme la Russie et l’Iran mais aussi contre les Etats-Unis. Or, cette décision a été vigoureusement défendue par l'Arabie saoudite, leader"arabe" de l'OPEP, que l'on considère pourtant comme un allié presque"inconditionnel" des Etats-Unis. Ne surestime-t-on pas le lien de dépendance sur la scène géostratégique entre le royaume et la puissance américaine ? Sur la scène géopolitique du Moyen-Orient, la puissance militaire et diplomatique de l'Arabie saoudite pourrait-elle finalement se passer du soutien américain ?
 
David Rigoulet Roze : Le 21 décembre 2014, les membres"arabes" de l’OPEP (Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole) (1), opportunément réunis à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) pour un forum sur l’énergie, ont manifesté leur refus de réduire leur production - quelque 16 millions de barils/jour (mbj) - sur le quota (2) de quelque 30 millions fournis par l’ensemble de l’OPEP au marché mondial - lequel représente près de 90 millions de barils/jour (mbj) en 2013 et ce, en dépit de la crise frappant les pays développés depuis 2008 - quand bien même d’autres pays producteurs hors-OPEP le feraient."S’ils [ces pays] décident de réduire leur production, libres à eux. […] Mais en ce qui nous concerne, nous ne la baisserons pas. L’Arabie saoudite ne va certainement pas la réduire" avait même déclaré, sur un ton presque provocateur, le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaimi.

Cette annonce s’inscrit dans le prolongement direct de la décision prise lors du 166ème sommet de l’OPEP qui s’était tenu le 27 novembre précédent à Vienne, ce qui avait accéléré l’effondrement des prix du brut autour de 60 dollars, au grand dam des membres non-arabes de l’OPEP comme le Venezuela ou l’Iran, voire d’un membre arabe comme l’Algérie, pour ne rien dire des pays hors-OPEP comme la Russie. Cette dernière ne voit d’ailleurs rien moins qu’un"complot" pétrolier américano-saoudien contre son économie afin de l’affaiblir durablement et lui faire"payer" au sens propre comme au sens figuré son soutien géopolitique indéfectible au régime syrien de Bachar al-Assad, à l’instar de ce qui s’était produit dans la seconde partie des années 80 pour"couler" l’économie de la défunte Union soviétique (3). 


Le ministre des finances russe, Anton Guermanovitch Silouanov, estimait récemment que le montant du manque à gagner annuel pourrait s’élever à quelque 100 milliards de dollars, soit bien plus que les quelque 35 milliards de dollars de pertes induites par les sanctions occidentales mises en place pour le rôle de Moscou dans la crise ukrainienne.
De fait, les recettes budgétaires de l’Etat russe dépendent à plus de 50 % des hydrocarbures et représentent même près de 70 % des recettes à l’exportation. Sans doute la richesse géologique russe vient-elle prioritairement de l’exportation du gaz mais dans la mesure où les prix du gaz sont indexés sur les prix du brut, une chute de prix du brut se répercute quasi-automatiquement sur les recettes gazières. Une seconde"cible" de cette stratégie supposée américano-saoudienne serait également de réduire encore davantage les capacités budgétaires de la République islamique d’Iran - le pétrole représente près de 60 % des recettes budgétaires et jusqu’à 80 % des recettes d’exportation - pour des raisons plus ou moins similaires, avec en arrière-plan un moyen de pression supplémentaire dans le cadre des complexes négociations sur le nucléaire prorogées de plusieurs mois, le 24 novembre 2014, faute de finalisation. Mais les choses sont sans doute plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. Certes, il n’est pas douteux que la chute des cours du brut affecte tout particulièrement au premier chef l’économie russe qui a besoin d’un baril à 100-110 dollars sur le plan budgétaire et dans une moindre mesure l’économie iranienne qui a théoriquement besoin d’un baril à 130-140 dollars pour être en mesure de financer les subventions gouvernementales destinées à la population.

Le fait est que le gouvernement iranien, soumis à de sévères sanctions internationales pour ses activités nucléaires (des sanctions ayant réduit ses exportations à 1,2 million de barils contre le double en 2011) a, pour prendre en compte la chute du cours du brut, défini son budget annuel allant de mars 2015 à mars 2016 sur la base d’un baril à 70-80 dollars quand il avait été établi une base de à 100 dollars sur l’année budgétaire courant de mars 2014 à mars 2015. Mais l’Iran compte sans doute beaucoup sur la perspective d’une levée éventuelle des sanctions en cas de finalisation d’un accord sur le nucléaire souhaitée par les Etats-Unis - mais justement pas par l’Arabie saoudite. Cette levée permettrait à Téhéran de récupérer quelque 100 milliards de pétro-dollars aujourd’hui encore bloqués par lesdites sanctions. C’est là que l’on retrouve les calculs géopolitiques qui peuvent sous-tendre cette brutale chute des cours de près de 50 % depuis le début de l’été 2014 alimentant les théories du complot.

Ainsi du président iranien Hassan Rohani :"La chute des prix du pétrole est le résultat d'un complot contre les peuples de la région et l'ensemble des musulmans", avait-il déclaré le 10 décembre 2014, en allusion à peine voilée - sans mauvais jeu de mots - à l’Arabie saoudite. Et le président iranien d’assurer que son pays était en mesure de gérer la situation de chute des prix qui pouvait se présenter comme une opportunité pour réduire la dépendance du budget à l'égard des recettes pétrolières. Le ministre saoudien du pétrole, Ali al-Nouaimi n’a évidemment de cesse de s’en défendre officiellement :"Les discussions sur un complot que mènerait l'Arabie saoudite à des fins politiques sont sans fondement et démontrent une méconnaissance du sujet. La politique pétrolière du royaume s'appuie sur une stricte base économique, rien de moins, rien de plus", avait-il affirmé lors du forum sur l’énergie à Abu Dhabi le 21 décembre 2014.

En réalité, se pose la question d’un éventuel "agenda strictement saoudien" à"double détente" qui relativiserait d’autant l’hypothèse d’une entente américano-saoudienne sur une dynamique baissière des cours du brut dans la mesure où, si comme l’a souligné à plusieurs reprises Ali al-Nouami, l’Arabie saoudite se battrait toujours officiellement pour préserver ses parts de marché amputées par l’arrivée subite sur le marché mondial des shale oil ("huiles de schistes") frénétiquement exploitées par les Américains. 

Il s’agirait ainsi pour Riyad de mettre en difficulté les producteurs américains dont les coûts de production impliquent le maintien d’un prix du baril relativement élevé, c’est-à-dire autour de 60-70 dollars. Dans une déclaration faite le 26 novembre 2014, à l’occasion de la réunion de l'OPEP à Vienne, le ministre du pétrole saoudien Ali al-Nouami s’était ingénument interrogé :"Pourquoi l’Arabie saoudite devrait réduire sa production ? Les Etats-Unis sont aussi un gros producteur maintenant. Devraient-ils la réduire ?". L'Arabie Saoudite serait donc bien engagée dans une"guerre des prix" contre les shale oil ("huiles de schistes") américaines. Ce que confirmeraient des propos qui auraient été tenus par le même ministre du pétrole saoudien durant une réunion à huis-clos de l'OPEP, le 27 novembre 2014 à Vienne, d’après l’Agence Reuters (4). Riyad s’était de fait déjà opposée à toute réduction de la production lors de cette réunion, au grand désarroi de plusieurs autres membres du cartel des pays exportateurs dont les budgets nationaux sont laminés par la baisse brutale des cours du baril."Nouaimi a parlé de rivalité avec les Etats-Unis pour les parts de marché. Et ceux qui voulaient une réduction de la production ont compris qu’une telle réduction était impossible, parce que les Saoudiens veulent une bataille de parts de marché", rapporte une source anonyme renseignée par un ministre de l’OPEP, et citée par Reuters.

Comme le souligne à dessein sur son blog Matthew Auzanneau, on serait donc loin d’un complot"américano-saoudien" et les Etats-Unis feraient également partie des"cibles" potentielles de l’ "agenda saoudien". L'Arabie Saoudite semble vouloir rappeler à tout-à-chacun, qu’elle demeure - du fait de sa capacité de production et du niveau de ses réserves (5) -, au sein de l’OPEP comme hors de l’OPEP, le swing producer ("producteur d’appoint"), à la hausse comme à la baisse, sur l'échiquier pétrolier mondial (6). Comme le déclarait peu de temps après Scott D. Sheffield, PDG de Pioneer Natural Resources, un des grands producteurs américains de shale oil ("huiles de schites"),"l’OPEP [i.e. l’Arabie saoudite] a déclaré la guerre" à l’industrie du pétrole et du gaz américaine (7). En refusant de baisser l’offre de pétrole sur le marché mondial, voire en allant jusqu’à accorder des rabais à ses clients asiatiques et/ou américains, Riyad testerait ainsi la résistance des compagnies pétrolières américaines lancées dans l’exploitation de ces shale oil confrontées à un coût d’extraction élevé. Certaines souffrent déjà (8). Les dépenses d’exploration-production sont ainsi appelées à baisser.

Déjà, le troisième pétrolier américain, en l’occurrence Conoco-Philips, a annoncé le 8 décembre qu’il allait couper de 20 % ses investissements en 2015. Les puits déjà mis en production demeurent rentables au moins la première année car leur production peut s’accommoder de prix entre 50 et 70 dollars selon une étude récente d’IHS Energy (9). Il en irait tout autrement si les prix continuaient à s’effondrer. Une possibilité qu’a de fait laissé entendre le ministre saoudien du pétrole, Ali al Nouaimi, à l’occasion d’une interview accordée en date du 22 décembre 2014 à Middle East Economic Survey (MEES) :"Il n’est pas dans l'intérêt des producteurs de l'OPEP de baisser leur production, quel qu'en soit le prix" a-t-il ainsi déclaré. Il a même écarté toute baisse de la production de brut y compris si le prix du baril s’effondrait à 20 dollars."Même s'il descend à 20, 40, 50, 60 dollars, c’est hors-de-propos", a-t-il même pris soin de préciser (10).

Mais cet"agenda saoudien" ne se réduit probablement pas à une stricte lecture économique. Elle induit sans doute également des calculs géopolitiques sous-jacents renvoyant la perspective jugée inquiétante pour Riyad d’une indépendance énergétique américaine rendue possible grâce à ces shale oil, ce qui dévaluerait considérablement l’importance stratégique du royaume aux yeux de Washington, par-delà les réaffirmations officiellement répétées de la solidité de la "vieille" alliance américano-saoudienne établie par le fameux "Pacte du Quincy" (11). Le deal sous-tendant cette alliance pouvait se résumer de la manière suivante : un accès américain privilégié au pétrole saoudien en contrepartie de la sécurité militaire assurée par les Etats-Unis. Une forme d’assurance-vie pour le régime saoudien en quelque sorte, faute de quoi l’Arabie saoudite se retrouverait bien démunie face à des menaces extérieures qui, pour Riyad, prennent notamment la forme d’un supposé expansionnisme iranien sur le Golfe.


Or, cette indépendance énergétique commence à prendre forme. Les Etats-Unis serait redevenus, à la faveur du second semestre 2014, le premier producteur de pétrole mondial (12) qu’il a été par le passé jusqu’au début des années 70, avec une production de quelque 11 millions de barils/jour, soit l’équivalent peu ou prou de la production saoudienne. Au tournant de l’été 2014, la production américaine de pétrole en intégrant les gaz de pétrole liquéfiés avait déjà rattrapé celle de l’Arabie saoudite à 11,5 millions de barils jour, dont 8,5 millions de pétrole brut contre seulement 5 millions en 2008.

Le royaume saoudien, piqué au vif, réaffirme de son côté, comme il le fait de manière récurrente depuis plusieurs années, qu’il est capable d’augmenter sa production de 2,5 millions de barils jours si cela devait être nécessaire un jour. Sans réellement convaincre du fait de capacités insuffisantes. Mieux, les Etats-Unis devraient selon les analyses de l’AIE (Agence internationale de l’énergie) parvenir à leur indépendance énergétique vers 2020 et seraient en passe de ne plus avoir besoin du pétrole du Golfe en général, et du pétrole de l’Arabie saoudite en particulier. Le fait est que les Etats-Unis, qui importaient encore quelque 1,25 million de barils/jour d’Arabie saoudite en juillet 2014 (soit près de 13 % de leur consommation), n’en importaient déjà plus que 900 000 millions de barils/jour en août de la même année (soit moins de 10 % de leur consommation), ce qui représentait une baisse de 30 % (13). Comble de l’humiliation pour Riyad, la même AIE va jusqu’à estimer que les Etats-Unis pourraient devenir exportateur net d’hydrocarbures à l’horizon 2030. Autant d’éléments à prendre en considération au regard de déclenchement par l’Arabie saoudite de la chute des cours au tournant de l’été 2014. Toute la question demeure de savoir si le royaume a réellement les moyens de sa politique agressivement baissière.

La baisse du cours du brut n'altère pour l'instant pas la capacité de dépense publique du gouvernement saoudien (contrairement à la Russie ou au Venezuela), le pays continuant à investir des sommes massives dans la défense ou les subventions sociales. Pourquoi l’Arabie saoudite a-t-elle de telles réserves financières ? Peut-elle"tenir" longtemps ? Sur le plan intérieur, la stabilité est-elle assurée par autre chose que la manne pétrolière et le rôle de pivot dans la région avec le soutien américain ? Y a-t-il une vraie cohérence où le pays souffre-t-il d'un aspect"artificiel" qui peut faire la faiblesse de certains de ses voisins ?
 
L’Arabie saoudite estime, à tort ou à raison, qu’elle peut se permettre de mener cette stratégie baissière pendant un certain temps, sinon un temps certain - plusieurs mois et même un an, voire deux ans selon certains experts - sans être trop pénalisée financièrement, contrairement à d’autres pays exportateurs de l’OPEP. Le royaume saoudien et les autres pétro-monarchies du Golfe (Koweït, Emirats Arabes Unis, Qatar principalement et dans une moindre mesure Bahreïn et Oman) semblent de prime abord avoir des"poches suffisamment profondes" pour résister plusieurs mois à un prix du baril, pourtant théoriquement insuffisant pour équilibrer leurs budgets nationaux qui nécessiterait selon les pays un baril autour de plus ou moins 100 dollars. En bénéficiant de la hausse du prix du baril sur la dernière décennie et plus particulièrement dans la seconde partie de la décennie, les pétro-monarchies du Golfe se sont en effet constitué des réserves estimées à quelque 2 450 milliards de dollars selon l’Institute of International Finance (14).

Les recettes pétrolières des six pays du Golfe sont de fait passées de 317 milliards de dollars en 2008 à 756 milliards de dollars en 2012 pour se monter encore à 729 milliards de dollars en 2013, selon des estimations du FMI, dont près de la moitié rien que pour le royaume saoudien. A l’issue de l’année budgétaire 2013, l’Arabie saoudite était encore parvenue à dégager un excédent budgétaire de 55 milliards de dollars grâce à des recettes pétrolières - lesquelles représentent 90 % des recettes d’exportation et 75 % des recettes budgétaires - qui devaient se monter à plus de 300 milliards de dollars. Le nouveau fonds souverain saoudien Saudian Monetary Fund ou"fonds de réserves nationales" lancé au milieu de l’année 2014 pour recycler les surplus financiers tirés du pétrole jusqu’alors gérés par la SAMA (Saudi Monetary Agency) relevant statutairement de la banque centrale saoudienne, disposerait d’une réserve de 750 milliards de dollars de réserve, ce qui correspond peu ou prou à une année de PIB. Une manne financière qui permettrait donc de voir venir. Pour l’économiste saoudien Abdelwahab Abu-Dahesh, comme pour d’autres analystes, le royaume serait économiquement assez fort pour résister à la baisse des prix"pendant deux à trois ans " (15). Mais rien n’est moins sûr.

Cet avis optimiste est loin d’être partagé par une personnalité particulièrement influente issue de la famille royale - un petit-fils du roi fondateur Ibn Saoud - qui, dans une déclaration en date du 28 juillet 2014, estime que cette stratégie baissière du royaume présente le risque d’être catastrophique pour le royaume (16). A tel point qu’il aurait même adressé une lettre au ministre des finances du royaume, Ibrahim bin Abdulaziz Al-Assaf, pour le mettre en garde contre les dangers qui "menacent les dépenses et l'économie saoudienne". Selon le site iranien IRIB (17), Walid bin Talal aurait demandé à ce que sa lettre fût présentée au roi Abdellah pour que ce dernier fût mis au courant de la situation qu’il jugerait extrêmement préoccupante. Il entendrait sans doute de la sorte mettre en garde contre cette politique qu’il estimerait presque suicidaire, celle consistant à inonder le marché mondial de pétrole pour le saturer dans une sorte de fuite en avant baissière lourde de menace à brève échéance.

De fait, les dépenses publiques du royaume ne font que s’accroître et, avec la baisse des cours du pétrole, les difficultés sociales ne peuvent que s’amplifier. Et le prince de considérer un autre danger qui menacerait le royaume, à savoir que les pays occidentaux ont besoin de moins en moins du pétrole et du gaz ce qui devrait pousser à diversifier l’économie du royaume pour sortir du"tout-pétrole" ce qui amènera également à ponctionner dans les réserves en devise et à commencer à contracter des dettes. De fait, fin 2013, Riyad avait déjà annoncé un budget record pour l’année 2014 en anticipant une hausse de 4,2 % des dépenses publiques, lesquelles avaient atteint une trentaine de milliards de plus que prévu.  

Or, sur l’année 2015, il est désormais prévu un déficit budgétaire de 2,7 % du fait de l’augmentation des dépenses publiques avec une dette inférieure néanmoins à 2 %. Dans une étude publiée le 8 décembre 2014, la firme saoudienne Jadwa Investment avait estimé que Ryad devrait - encore, mais jusqu’à quand ? - disposer d’une marge de manœuvre budgétaire suffisante (18), et ce malgré la chute des prix du brut prix du pétrole et pouvoir éviter des coupes drastiques dans ses dépenses publiques en sachant que les secteurs de l’éducation - avec notamment le généreux système des bourses accordés aux jeunes censés accéder au marché de l’emploi à raison de quelque 300 000 par an le plus souvent avec un succès mitigé faute de réelle formation professionnelle en adéquation avec les besoins économiques du royaume (19) - ainsi que celui de la santé représentent à eux seuls 38 % de ces dépenses budgétaires.

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Pourquoi l'Arabie saoudite est nettement plus forte (et dangereuse) qu’on le croyait
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