Suites de l’affaire de la Sucoma à Madagascar. La semaine dernière, cette usine de sucre de Morondava dans l’ouest de l’île a été pillée e...
Suites de l’affaire de la Sucoma à Madagascar. La semaine dernière, cette usine de sucre de Morondava dans l’ouest de l’île a été pillée et des affrontements entre forces de l’ordre et émeutiers ont fait six morts. A la base, il s’agit d’un conflit social entre les employés malgaches et les gérants chinois qui a dégénéré. Le personnel demandait des augmentations de salaire, la régularisation des saisonniers et le départ des Chinois à la tête de l’usine. Des revendications jugées « irrationnelles et non légitimes » par la direction. Le calme est désormais revenu, mais l’affaire prend une tournure politique.
Qui se cache derrière les violences à l’usine de sucre Sucoma de Morondava ?
Zhou Jianping, porte-parole de la Sucoma, affirme que des casseurs,
venus de l’extérieur, ont poussé les ouvriers à la révolte : « On
n’a pas une idée claire, mais on sait très bien qu’il y a des forces qui
poussent ces malfaiteurs. Nous croyons qu’il y a des gens qui sont
derrière eux et qui les financent ».
Les autorités locales pointent du doigt des politiciens dont le but
est de déstabiliser le Premier ministre originaire de la ville. Parmi
eux, Hawel Mamod’ali, un député de l’opposition élu à Morondava, se sent
injustement accusé et estime que les coupables se trouvent au sein même
du gouvernement.
Le gouvernement se refuse à tout commentaire tant que l’enquête est
en cours. Mais au-delà d’une affaire entre politiciens gare aux
conséquences diplomatiques. La Chine pourrait répugner à investir dans
ce climat d’insécurité. Le ministre de l’Industrie, Jules Etienne, tient
à rassurer : « On en a discuté avec le Premier ministre et il va
aller voir l’ambassadeur de Chine. Je crois que l’on va s’entendre parce
qu’il ne faut pas prendre qu’en exemple quelque chose qui ne va pas et
que l’on va généraliser les choses ».
A la Sucoma, les dégâts sont toujours en cours d’évaluation, en attendant, ce sont près de 2 000 emplois qui sont compromis. Par RFI